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Djokovic, réalisme et audace

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 27/01/2013 à 21:45 GMT+1

Si Novak Djokovic a pris le pas sur Andy Murray, c'est d'abord parce que le Serbe a su saisir ses opportunités et forcer sa nature en allant vers l'avant.

Novak Djokovic - Australian Open Final 2013 (AFP)

Crédit: AFP

. L'INDISPENSABLE REALISME
De façon étonnante, il a fallu attendre deux sets et demi pour voir un break dans cette finale entre les deux meilleurs relanceurs de la planète. "Oui, c'est un peu surprenant, confirme Andy Murray. Je ne m'attendais pas à ce qu'il n'y ait aucun break aussi longtemps dans ce match." Du coup, les occasions, rares, ont valu très, très cher. Pour avoir su se montrer un peu plus réaliste que son adversaire, Djokovic a fait la différence. "Pendant les deux premiers sets, note l'Ecossais, je pense avoir eu plus de chances que lui sur son service. Il y a eu ce jeu à 0-40 au début du deuxième set, et je n'ai pas pu breaker. Dans le troisième set, quand je perds mon service, je suis mené 0-40, j'en sauve deux, mais pas trois. La différence est là."
Murray est convaincu d'avoir perdu cette finale d'abord sur son manque d'opportunisme. "Il y a eu beaucoup de jeux où j'étais à 15-30 0-30, y compris dans le quatrième set d'ailleurs. Mais je n'ai pas pu capitaliser sur mes chances. C'est décevant". Ce défaut avait déjà failli lui coûter cher en demi-finales contre Roger Federer, notamment en début de rencontre, où il avait mis le Suisse en difficulté sur pratiquement sur tous ses jeux de service, mais il n'avait converti qu'une seule de ses neuf premières balles de break. Contre Djokovic, ce manque de réalisme lui a été fatal. "Contre Andy, lors de tous nos derniers matches, tout s'est joué à quelques points seulement. Les quelques balles de break en ont fait partie aujourd'hui, d'autant qu'il y en a eu très peu."
. MURRAY, L'ECLIPSE DU SERVICE
Andy Murray a vécu un tournoi de rêve dans le domaine du service. Sur ses six premiers matches, il affichait un ratio aces/doubles fautes absolument hallucinant: 71-2. Dimanche, il a fini avec sept aces contre cinq doubles. On ne peut pas dire que Murray ait mal servi. Très loin de là. Ce n'est pour rien qu'il n'a pas été breaké pendant deux sets et demi. Mais son service l'a peu à peu abandonné au fil du match. Sa seconde balle, d'abord. Après avoir remporté 65% des points derrière son deuxième service durant la première manche, il n'a plus jamais passé le cap des 40% par la suite. S'il a tenu ses engagements sans problème dans la deuxième manche, c'est parce que sa première balle, elle, faisait encore merveille:22 points gagnés sur 23. Mais à partir du troisième set, elle aussi s'est enrayée, avec moins de 60% de premières dans le court. "Il a retourné de mieux en mieux au fil du match, concède le Britannique. Ma première balle lui faisait moins mal. Je n'ai pas eu la même efficacité que contre Roger en demi-finales." En tout cas dans la seconde moitié du match. Celle qui a coïncidé avec la prise de pouvoir de Djokovic. Ce n'est pas un hasard.
. L'AUDACE VERS L'AVANT
Entre ces deux gros frappeurs de fond de court, on s'attendait inévitablement à un gros combat dans ce secteur. Il a eu lieu et Murray a longtemps paru dominateur. Voilà sans doute pourquoi Djokovic a cherché à avancer dans le court au maximum. Face à Murray, c'est tout simplement indispensable pour lui. Un signe de sa faculté à s'adapter à l'adversaire. A titre d'exemple, contre Berdych, en quarts de finale, il n'était venu que… 15 fois au filet en quatre sets. Face à Wawrinka, malgré cinq sets et 22 jeux dans la manche finale, il n'était monté que 36 fois. Contre Murray, il s'est rué au filet: 41 montées en quatre sets. Une piste déjà explorée par le Serbe en finale de l'US Open. Mais sur ses 56 montées (en cinq sets) il avait connu à peine 70% de réussite. A Melbourne, son taux de réussite s'est avéré exceptionnel: 85%. Djokovic a gagné 35 points au filet. C'est énorme. Signe qui ne trompe pas, sur la toute première balle de break en faveur du Britannique, Djokovic est venu au filet. "Je savais que je devais me montrer très agressif, confie le numéro un mondial. Je devais être celui qui dictait le jeu. Alors je suis monté aussi souvent que possible. Et comme je sentais que j'avais un bon pourcentage, j'ai continué. Ça a plutôt bien marché pour moi." C'est le moins qu'on puisse dire.
. LA FRAICHEUR PHYSIQUE
Un duel Djokovic-Murray, c'est d'abord une bataille physique. Incontestablement, sur ce plan, l'Ecossais a décliné de façon spectaculaire aux alentours des trois heures de jeu. Faut-il y voir les effets de sa demi-finale de quatre heures contre Federer? Sans doute. D'autant que Djokovic, lui, avait bénéficié d'une journée de repos supplémentaire. Sa demie contre Ferrer, en outre, n'avait duré qu'une heure et demie à peine. Murray n'a pas voulu en rajouter sur ce point: "J'étais courbaturé samedi. Après un match de quatre heures, vous ne vous réveillez pas en étant super frais le lendemain. Mais je me sentais mieux qu'hier, j'ai fait un gros travail de récupération et je ne pense pas que c'était un problème aujourd'hui. Je veux dire, j'ai très bien démarré le match, et je trouve que je bougeais plutôt pas mal sur le court." Pas un aspect décisif donc? Sans doute pas, mais cela a probablement pesé, quand même, surtout après deux sets harassants, qui ont duré plus deux heures. Sans polémiquer, on l'a vu, Murray a d'ailleurs évoqué cette différence entre les deux protagonistes de la finale, qui constitue un particularisme de l'Open d'Australie: "C'est quelque chose que le tournoi doit regarder. L'US Open a su faire les ajustement nécessaires pour plus d'équité entre les finalistes. Mais je suis sûr, comme je l'ai dit sur le court, que Craig sait exactement ce qu'il fait et que les bonnes décisions seront prises." Si ce n'est pas un appel du pied…
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Novak Djokovic celebrates his third consecutive Australian Open title

Crédit: Reuters

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