Open d'Australie 2014 : Roger Federer bat Andy Murray et défiera Rafael Nadal en demi-finale

Coucou, le revoilà. Un an après sa dernière demi-finale en Grand Chelem, quatorze mois après sa dernière victoire sur un membre du Top 4 - Andy Murray, déjà, en demies du Masters en 2012 - Roger Federer retrouve le dernier carré de l’Open d’Australie en battant l'Ecossais en quatre sets (6-3, 6-4, 6-7, 6-3), prenant ainsi sa revanche de leur rencontre de l’an dernier, au même stade de la compétition.

Tranchant en première balle, au point dans ses déplacements, montant au filet à bon escient face à l’un des meilleurs passeurs du circuit, le Suisse s’est montré particulièrement affûté et a cueilli en quatre sets un Murray qui croisait son premier adversaire du Top 10 depuis son opération du dos. Federer signe par la même occasion sa onzième demi-finale consécutive à l’Open d’Australie, le record du tournoi et le record du Bâlois sur l’ensemble des quatre tournois du Grand Chelem. Rien de mieux pour lui au moment de reprendre rendez-vous avec Rafael Nadal, vendredi.

Qu’il semble à la fois si loin et si près, le temps où Federer perdait contre Sergiy Stakhovsky à Wimbledon et contre Tommy Robredo à l’US Open. Si loin, parce que le Suisse se dit débarrassé des problèmes de dos qui ont gâché son année 2013, et que cela se voit sur le court. Percutant au service du haut de ses dix aces et 80% de réussite derrière sa première balle, affichant les mêmes velléités offensives et la même efficacité au filet que face à Jo-Wilfried Tsonga en huitièmes (49 points gagnés en 66 montées), sans oublier une précision de jeu de jambes qui lui a permis de retrouver toute sa qualité de défense côté revers, le Suisse a survolé le match durant deux sets et demi. Au bout de deux heures de jeu tout rond, Federer menait 6-3, 6-4, 5-4 et servait pour le match.

C’est à ce moment-là qu’il a - et qu’il s’est - brutalement rappelé d’où il revenait ces derniers mois, de la spectaculaire baisse de résultats et de confiance constatée à compter du printemps dernier et qui a culminé par ses défaites précoces à Wimbledon et à l’US Open en 2013. Roger Federer a beau avoir retrouvé son tennis et sa condition physique, son bras a tremblé au moment de conclure et il a perdu son service sur les premières balles de break concédées à Murray dans cette partie. Pire, il a ensuite manqué deux balles de match à 6-4 dans le jeu décisif, dont une sur son service, avant de se faire subtiliser le set dans la foulée.

Le quatrième acte a longtemps ressemblé à un bal des occasions manquées pour le quadruple vainqueur à Melbourne Park. Tandis que Murray accusait le coup physiquement et rappelait son opération du dos récente à coup de secondes balles inférieures à 130km/h, l'Helvète échouait à convertir pas moins de neuf balles de break, avant de s’emparer enfin du service de l’Ecossais à 4-3, sur un retour agressif conclu dans le petit jeu, au filet. Servant une seconde fois pour le match, il s’est à nouveau retrouvé sur le fil, mené 0-30, mais a finalement conclu sur un dixième ace concluant sa prestation aux deux visages : d'abord celle du Federer aérien qui gagne en survolant les débats, puis celle du Federer qui descend au charbon et l’emporte dans la douleur.

Au micro de Jim Courier, le Suisse a préféré sourire de ce manque de confiance affleurant encore sur les points-clés : "Je fais partie de ces gars qui manquent beaucoup de balles de break, donc heureusement que je m’en procure beaucoup ! C’est un très bon début de saison pour moi, j’étais loin de me sentir si bien que ça l’an dernier." Gare cependant à la leçon de réalisme en demi-finales où il retrouvera Rafael Nadal. Ce sera leur premier face-à-face en Grand chelem depuis deux ans. C’était déjà pour une place en finale de l’Open d’Australie.