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Rafael Nadal - Grigor Dimitrov (demi-finale) : "Baby Fed" a retrouvé la voie du succès

Alexandre Coiquil

Mis à jour 27/01/2017 à 09:58 GMT+1

OPEN D'AUSTRALIE - De retour à un excellent niveau en ce début d'année 2017, après deux années très moyennes, Grigor Dimitrov a expliqué qu'il avait trouvé de la stabilité grâce à une nouvelle équipe menée par Dani Vallverdu et réglé des petits détails extra-sportifs. Des nouveautés qu'il devra mettre en application face à Rafael Nadal en demi-finale.

Grigor Dimitrov lors de l'Open d'Australie 2017

Crédit: AFP

Grigor Dimitrov nous offre un véritable retour vers le passé. Deux années après sa meilleure saison sur le circuit, qui lui avait permis de disputer sa première et unique demi-finale en Grand Chelem à Wimbledon, le Bulgare a effectué un retour en grande pompe dans le dernier carré d'un majeur. Face à Rafael Nadal, vendredi matin, il va disposer d'une véritable opportunité pour jouer sa première finale en Grand Slam. Une finale qu'il pourrait disputer face à Roger Federer, celui à qui on l'a toujours comparé. "Baby Fed", le surnom fardeau, face à la copie originale, cela aurait moins de sens que Federer - Nadal, mais cela aurait du sens quand même.
Dimitrov en demi-finale ou en finale de Grand Chelem, cela en aurait étonné plus d'un il y a encore quelques semaines. Avant de poser ses raquettes en Australie pour entamer cette campagne 2017, le Bulgare sortait de deux dernières saisons quasi-cataclysmiques avec en point d'orgue un pétage de câble en bonne et due forme lors de la finale du tournoi ATP d'Istanbul en mai 2016. Un moment clé et un chaos psychologique total qui l'avait condamné à attaquer Wimbledon avec cinq sorties consécutives au 1er tour entretemps. Malgré une finale à Pékin perdue face à Andy Murray et un beau combat en trois sets face à Novak Djokovic au 3e tour du Masters 1000 de Bercy, le reste de sa saison n'avait été que montagnes russes.
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Grigor Dimitrov lors de l'Open d'Australie 2017

Crédit: AFP

Comment expliquer autant de haut et de bas pour un joueur qui ne manque pas de qualité et qui sait à peu près tout faire sur un court de tennis ? Pour l'intéressé il n'y a pas eu de déclic(s) à proprement parlé, seulement un assemblage de petites choses. A commencer par sa collaboration avec le Vénézuelien Dani Vallverdu, l'ancien coach d'Andy Murray et Tomas Berdych, avec qui il a trouvé le moyen de vivre en symbiose. Vallverdu et Dimitrov se sont trouvés, mais il n'y a jamais eu de révolution chez le Bulgare.
"Il y n'y a pas eu un moment en particulier où je me suis dit, wow, je recommence à bien jouer", a expliqué l'intéressé en conférence de presse après son succès en quarts face à David Goffin. "Je pense seulement que je continue à faire ce que je faisais avant, quand j'avais confiance en moi. Encore une fois, je pense que je dois donner beaucoup de crédit à mon équipe, spécialement à mon coach, Daniel (Vallverdu), à mon physio Sebastien et aux autres personnes qui m'ont soutenu lors des moments difficiles. Notamment ma famille que je ne peux pas oublier."
Dimitrov le talentueux. Décrit comme fragile physiquement, peu travailleur, habitué aux à-côtés de la vie de sportif, le 15e mondial s'était pourtant mis sur le droit chemin en travaillant avec un certain Mikael Tillström pendant deux saisons entre 2013 et fin 2014. Son passage du côté de la GTM Tennis Academy, co-gérée par Tillström aux côtés de Magnus Norman, avait coïncidé avec ses meilleurs résultats en carrière. Loin du rythme de travail de l'école suédoise, Dimitrov s'était un peu perdu.
"Je n'ai jamais senti que je faisais quelque chose de vraiment mal. J'ai juste ressenti que je ne jouais pas bien, que je ne m'entraînais pas bien et que je ne mettais pas assez d'application en faisant les choses", a souligné Dimitrov. "Je pense que j'ai seulement réussi à prioriser certaines choses. Je sais ce que j'ai besoin de faire avant d'aborder un tournoi. Je sais pourquoi j'ai travaillé. Je pense qu'il faut construire un bon calendrier pour savoir ce qu'on va faire semaine après semaine. On gagne une rencontre, puis quelle est la prochaine étape ? Il faut récupérer, aller manger. Ce sont des éléments sur lesquels j'ai enfin pu me pencher récemment."
Je prends de meilleures décisions quand je suis sur un court
Vainqueur à Brisbane face à Kei Nishikori, Dimitrov, revenu dans le Top 15 en ce mois de janvier, a abordé l'Open d'Australie invaincu et avec une confiance surmultipliée. A Melbourne, il en bavé pendant deux sets face à Denis Istomin, le tombeur de Novak Djokovic, en huitièmes de finale, mais le reste de son parcours a été impeccable de maîtrise tennistique et physique. Fini l'esthète au talent gâché, place au combattant. "Je pense que j'aime le combat désormais. Ça c'est sûr. J'aime courir après la balle", a indiqué l'ancien protégé de Patrick Mouratoglou. "Je suis content de toujours essayer de trouver un moyen de gagner, même si toutes les choses ne sont pas en ma faveur. L'autre jour par exemple, je n'étais pas bien réglé (contre Denis Istomin), donc j'ai dû trouver quelque chose d'autre et de mieux pour revenir. Quand j'ai réussi à retourner la situation, j'ai été content de moi. Ce genre de moment veut dire beaucoup pour moi."
Face à Nadal, qu'il avait inquiété lors de leur duel au 3e du Masters 1000 de Monte-Carlo en 2013 (succès de l'Espagnol en trois sets, 6-2, 2-6, 6-4), son ratio de victoire a de quoi effrayer : un seul succès en huit rencontres (6-2, 6-4, en quarts de finale de l'ATP 500 de Pékin en 2016) et une défaite en quatre sets lors de leur seule confrontation en majeur (en quarts de finale de l'Open d'Australie 2014). Le nouveau Dimitrov peut-il battre ce Rafael Nadal version 2017, beaucoup plus fort en coup droit et physiquement ? Oui à en croire l'intéressé. "Je pense avoir toutes les clés pour aller plus haut. Mon travail ici n'est pas encore terminé. (…) Je pense être fin prêt. Je pense être prêt pour tenir la distance."
Ce Dimitrov 2017, aussi novateur que la doublette Nadal-Moya, a surtout changé sa façon d'aborder et vivre ses rendez-vous importants. "Je pense que je prends de meilleures décisions quand je suis sur un court. De meilleures décisions quand je joue certains points ou dans la manière d'aborder mes rencontres face à certains joueurs ou dans la façon de me préparer", a indiqué le natif d'Haskovo. "Je pense que ma concentration a été bonne. La mentalité a été là. J'ai toujours été présent pendant mes matches. Je me bats et je continue de me battre. J'ai un bon état d'esprit sur le court, je reste toujours positif."
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Grigor Dimitrov lors de l'Open d'Australie 2017

Crédit: AFP

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