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Ces scénarios qui feraient de ce Roland 2017 une cuvée historique

Laurent Vergne

Mis à jour 26/05/2017 à 11:15 GMT+2

ROLAND-GARROS 2017 – D'un possible 10e victoire de Rafael Nadal à l'improbable succession de Yannick Noah en passant par l'avènement d'Alexander Zverev, voici plusieurs hypothèses qui, si elles venaient à se concrétiser pour l'une d'entre elles, donnerait à cette édition 2017 une réelle portée historique.

Novak Djokovic, Alexander Zverev, Rafael Nadal

Crédit: Eurosport

1. Une decima pour Rafa

En termes d'impact historique, rien n'égalerait - et il s'en faut de beaucoup - une victoire de Rafael Nadal. Dix titres dans un même tournoi du Grand Chelem, c'est à peine imaginable. Seuls huit joueurs, dans toute l'histoire du tennis, ont cumulé 10 titres sur l'ensemble des quatre levées majeures. Accomplir une telle performance sur un seul Grand Chelem marquerait un exploit colossal, qu'il sera extrêmement difficile d'égaler un jour. Ce palmarès parisien à deux chiffres ferait à coup sûr entrer cette édition dans la légende du tournoi et, au-delà, du tennis.
Voir un gamin de 20 ans à nouveau sacré en Grand Chelem serait magnifique, mais, même si Zverev n'y parvient pas, il sera toujours plus probable d'assister à cette performance-là dans les vingt ou trente prochaines années que de revoir un champion décrocher dix victoires dans un seul tournoi du Grand Chelem. Non, rien n'égalerait la portée légendaire d'une decima nadalienne. Au passage, les douze années qui sépareraient alors la première de sa dixième victoire à Roland-Garros constituerait un nouveau record pour le tournoi parisien. Ce serait la cerise sur ce gâteau historique.
Probabilité : Elevée. Nadal a toutes les cartes en main pour redevenir le maître de la terre.

2. La révolution Zverev

Cette fois, la relève semble là. Enfin. Annoncé comme un futur grand du tennis mondial, Alexander Zverev vient simultanément d'intégrer le Top 10 au classement ATP et de décrocher le premier titre d'envergure de sa carrière en s'imposant dans le Masters 1000 de Rome. A 20 ans et un mois, il demeure encore un produit perfectible, sans le moindre doute, mais il possède déjà les armes susceptibles de l'emmener loin, très loin. Le potentiel est là, d'autant que le jeune homme ne manque pas de confiance en lui. Mais attention, du potentiel à la pleine réalisation de celui-ci, il y a un pas majeur.
Le jeune Zverev est-il prêt à glaner son premier Grand Chelem dans la foulée de son premier M1000 ? Ce serait en tout cas un colossal exploit, en ces temps où la maturité semble devenue l'alpha et l’omega du champion et où les vainqueurs en Grand Chelem affichent depuis cinq ans une moyenne d'âge d'environ 28 ans ! Une victoire d'un Dominic Thiem serait bien sûr un événement, mais l'Autrichien file sur ses 24 ans. Zverev, lui, serait tout simplement le plus jeune joueur couronné en Grand Chelem depuis... Rafael Nadal à Roland-Garros en 2006 (20 ans et quelques jours). Mais Rafa était à l'époque tenant du titre, déjà, et numéro deux mondial. Pour Zverev, ce serait un bond de géant monumental, et pour le tennis masculin, l'entrée dans une nouvelle ère.
Probabilité : De faible à modérée. Alexander Zverev gagnera sans doute un majeur un jour. Dès ce Roland-Garros 2017 ? C'est sans doute un peu tôt. Mais avec un tel talent...
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Alexander Zverev

Crédit: Getty Images

3. Le sacre d'un Français, 34 ans après

Le compteur tourne et rien ne semble pouvoir l'arrêter. Cela fait maintenant 34 ans que Yannick Noah attend un successeur sur la Coupe des Mousquetaires. Le "record", auquel Noah avait lui-même mis fin en 1983, n'est plus très loin puisque 37 années s'étaient écoulées entre les titres de Marcel Bernard (1946) et de Noah. Une victoire française donnerait évidemment à cette cuvée 2017 une saveur d'exception, même si 34 ans, après tout, ne sont pas grand-chose à côté des 77 années de patience de nos voisins britanniques pour Wimbledon, auxquelles Andy Murray a mis fin en 2013.
Depuis Yannick Noah, les Français ont atteint une fois la finale (Henri Leconte, 1988), et sept fois les demies (Leconte en 1986 et 1992, Cédric Pioline en 1998, Sébastien Grosjean en 2001, Gaël Monfils en 2008 et Jo-Wilfried Tsonga en 2013 et 2015) sans jamais aller au bout. Personne ne sait s'il faudra attendre aussi longtemps que les Britanniques pour trouver le successeur de Noah à Roland-Garros, mais il serait tout de même très surprenant que l'attente ne se prolonge pas. Le contexte 2017 n'incite pas franchement à l'optimisme. S'il y a une présence tricolore en quarts de finale comme l'an dernier, ce sera déjà une réussite. Au-delà, ce serait une divine surprise. Quant à rêver d'une victoire finale...
Probabilité : Très faible. Les Français arrivent globalement moins bien lancés que les années précédentes.
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Depuis Yannick Noah en 1983...

Crédit: Panoramic

4. Le triple-double de Djokovic

Depuis 15 ans, personne, en dehors de Rafael Nadal, n'est parvenu à conserver son titre à Roland-Garros chez les hommes. Albert Costa, Juan Carlos Ferrero, Gaston Gaudio, Roger Federer et Stan Wawrinka ont tous échoué dans cette quête. Mais ce n'est pas cela qui rendrait exceptionnelle une victoire de Novak Djokovic, vainqueur sortant. S'il l'emporte à nouveau, le Serbe réaliserait une performance accomplie seulement par deux champions dans l'ère Open : détenir au moins deux titres majeur sur trois surfaces différentes. Le Djoker rejoindrait alors Rafael Nadal et Mats Wilander, qui se sont imposés (au moins) deux fois sur terre battue, sur gazon et sur dur.
L'Espagnol compte neuf titres à Roland-Garros, deux à Wimbledon et trois sur dur (2009 en Australie, 2010 et 2013 à l'US Open). Quant à Wilander, il a triomphé trois fois sur la terre parisienne, deux fois sur gazon en Australie avant que le tournoi n'abandonne l'herbe, ainsi que deux fois sur dur, à Melbourne et à l'US Open en 1988. Tous les autres ont échoué dans la course à un tel "triple-double" en carrière. Même ceux qui ont remporté tous les tournois du Grand Chelem se sont arrêtés à une unité sur une des trois surfaces, à l'image de Federer (un seul titre à Roland-Garros) ou Agassi (un seul à Paris et Londres). Et si Rod Laver a réussi le Grand Chelem en 1969, les quatre principaux tournois du calendrier se disputaient alors sur deux surfaces seulement : terre battue et gazon.
Probabilité : Faible avec le Djokovic du début d’année 2017. Très haute s'il pouvait retrouver le visage des années précédentes...
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Un set pour se mettre en jambes et, ensuite, Djokovic était partout : le résumé de la finale

Et aussi…

Le 4/4 de Wawrinka. Si Stan Wawrinka appose à nouveau son nom sur la Coupe des Mousquetaires, il sera le premier joueur dans l'ère Open avec au moins quatre titres du Grand Chelem sans jamais avoir perdu de finale. Le dernier à avoir réussi cela était Manolo Santana entre 1961 et 1966. Dans l'ère Open, Wawrinka est déjà un des deux seuls champions avec trois couronnes majeures sans un seul échec en finale, l'autre étant Gustavo Kuerten, triple vainqueur de Roland-Garros.
Murray pour passer la troisième. Déjà vainqueur de l'US Open (2012) et de Wimbledon (2013, 2016), Andy Murray peut étoffer sa palette avec un titre à Roland-Garros. Stoppé en finale l'an dernier, il rejoindra un quintet majeur en cas de victoire. Dans l'ère Open, seuls Laver, Agassi, Federer, Nadal et Djokovic se sont imposés à la fois à Paris, Londres et New York.
Une grande première pour un pays. Plusieurs pays représentés par au moins un joueur dans l'actuel Top 20 du classement mondial n'ont encore jamais connu le parfum d'un sacre en Grand Chelem chez les hommes. C'est le cas du Canada (Milos Raonic), du Japon (Kei Nishikori), de la Belgique (David Goffin) ou de la Bulgarie (Grigor Dimitrov). La victoire d'un de ces hommes serait donc forcément historique.
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David Goffin

Crédit: Getty Images

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