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"Federer est favori"

Eurosport
ParEurosport

Publié 09/06/2007 à 11:00 GMT+2

Comme à son habitude, Rafael Nadal ne veut pas se sentir dans la peau du favori en finale de Roland-Garros. Face à Roger Federer, n°1 mondial, l'Espagnol n'est que l'outsider, malgré ses deux titres et ses vingt matches gagnés d'affilée à Paris. Le syndrô

RAFAEL, comment as-tu prévu ton match ? Tout s'est-il passé selon ton plan ou as-tu constaté chez Djokovic, au niveau de sa tactique, des choses que tu n'avais pas prévues ? Ou tout s'est déroulé selon tes plans ?
R.N. : Non. Je n'avais pas de plan en particulier. Je suis rentré sur le court pour jouer mon meilleur tennis. Je commence à penser à moi. C'est déjà assez difficile de penser à moi. Si en plus il faut que je pense aux autres… J'ai essayé de jouer mon meilleur tennis et de déplacer Djokovic tantôt sur son coup droit, tantôt sur son revers. Je suis très content de mon tennis aujourd'hui.
A 5-2, j'ai raté une belle occasion. Après, je suis remonté à 5-5. A 5-5, j'étais très, très concentré. J'ai réussi à remporter le set. Vous savez, revenir de 5-2, ce n'est pas facile. Mais je l'ai fait. J'ai fini le set en jouant très bien. Sur ces trois derniers jeux, j'ai vraiment très, très bien joué. Pour le reste, j'ai eu un bon toucher de balle, tant sur mon coup droit que sur mon revers.
Vous avez eu des coups absolument fantastiques. Parmi tous ces coups que vous avez joués, certains vous ont-ils donné plus de plaisir, vous ont-ils surpris vous-même ?
R.N. : C'est vrai que j'ai joué de bonnes balles aujourd'hui. Je suis content de mon jeu en général. J'ai bien joué. J'ai beaucoup couru, j'ai fait de beaux passing-shots. Je ne peux rien dire d'autre. Le tournant du match a été à 5-2, 30-0. Là, je suis bien revenu.
Vous allez jouer Roger en finale. Est-ce quelque chose que vous attendez avec grande joie ou avez-vous peur ?
R.N. : Pour l'instant, je suis très content parce que je vais en finale. Pour moi, c'est le plus important. Plus tard, je sais que je vais rencontrer le meilleur joueur au monde. Cela devrait être un match très intéressant, une finale du Grand Chelem, sans doute un des meilleurs joueurs de l'histoire. La dernière fois, il m'a battu à Hambourg. C'est sans doute pour cette raison qu'il est le favori.
Roger Federer est sur la route du Grand Chelem. Vous êtes le seul homme à pouvoir l'arrêter. Qu'en pensez-vous ?
R.N. : C'est un grand honneur et un grand plaisir de rencontrer le plus grand joueur de tennis à l'heure actuelle. Cela étant, je veux simplement penser à cette troisième finale de Roland Garros que je vais jouer. Je veux simplement me dire qu'il faut que je joue mon meilleur tennis. C'est la seule façon pour moi d'avoir des chances. Je sais que ce sera non pas impossible, mais très, très difficile. Il joue très bien, il a beaucoup de confiance. Je ferai de mon mieux.
Quand Pete Sampras jouait contre Andre, il disait qu'il se réveillait plus tôt le matin et se disait : "Je vais jouer Andre." C'était un jour différent de jouer Andre parce qu'ils étaient rivaux. Vous êtes le rival de Roger. Etes-vous plus nerveux, plus excité ?
R.N. : C'est toujours difficile d'aller se coucher la veille de ce type de match contre Roger. J'ai du mal à trouver le sommeil parce que je vais jouer la finale de Roland-Garros, que je la joue contre Federer ou qui que ce soit d'autre. Evidemment, on se repasse tout dans la tête. C'est le match qu'il faut gagner. Evidemment, avant de se coucher on éteint son téléphone parce qu'on ne veut pas se réveiller trop tôt. Si on est réveillé par le téléphone, il est impossible de se rendormir.
J'essaie de rester calme. Jouer une troisième finale, cela aide un peu. Cela étant, je sais que ce sera un match très difficile pour moi. Comme je vous le disais, quand je rentrerai sur le court, tout ce qui m'importera sera de jouer mon meilleur tennis. Si je perds, je perds.
Ce match est très important pour votre carrière. Que signifie cette troisième finale consécutive pour vous ?
R.N. : C'est une finale d'un Grand Chelem. N'importe quelle finale de Grand Chelem signifie beaucoup pour un joueur. Aucun joueur ne peut mépriser une finale de Grand Chelem. Cela signifie d'avoir les trois coupes à la maison, plutôt que d'en avoir deux et demie. C'est cela, la finale. Ce n'est pas rien pour gagner ! Pourtant, je suis content d'être ici, avec. Je vais me battre comme un lion pour y arriver.
Tout au long de ta carrière, quand tu termines, il y a une différence pour gagner la finale. Ce sont des matches importants. L'autre doit ressentir la même chose que moi, même plus que moi. La pression est plus forte pour lui que pour moi. Lui, il joue pour quelque chose qui est beaucoup plus difficile à refaire que de gagner simplement une finale : avoir un Grand Chelem. Moi, j'ai la pression, la tension de vouloir gagner une finale de Grand Chelem. Il a la même et un peu plus. C'est ce qu'il a : essayer de gagner le Grand Chelem de façon consécutive. Chaque finale a son charme particulier.
Vous dites qu'il est le meilleur du monde, mais c'est vous qui avez gagné les deux dernières fois. A ce niveau là, vous êtes meilleur que lui. Etes-vous prêt à l'admettre ?
R.N. : Oui, et puis j'ai gagné 51 matches sans perdre jusqu'au match de Hambourg. Tout peut se passer. Je veux rester calme, jouer un beau match. Dire qu'il est le favori, je suis le favori, peu importe véritablement. Le favori est toujours le même, celui qui joue mieux que l'autre, qui gagne le match de dimanche, qui brandit le saladier à la fin du match. C'est lui, le favori.
- Propos recueillis à Roland-Garros -
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