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Fragile comme Gasquet

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 05/06/2012 à 10:22 GMT+2

Idéalement lancé face à Andy Murray, Richard Gasquet a vu le match lui échapper en deux jeux et une poignée de minutes. La belle mécanique a cassé trop facilement. Cette incapacité à tenir la distance l'oblige une fois encore à s'arrêter au stade des huitièmes de finale. Sa limite actuelle.

2012 Roland-Garros Richard Gasquet

Crédit: AFP

Cette fois, tout avait si bien commencé. Richard Gasquet avait perdu dix fois sur onze en huitièmes de finale en Grand Chelem. Lors de ces dix défaites, il avait systématiquement perdu le premier set. Alors, à le voir se lancer à l'assaut d'Andy Murray lundi, on s'est dit que le Biterrois allait réchauffer le court central glacé par un mercure anémique, flanqué qui plus est par le vent frisquet du nord. Déterminé, agressif, Gasquet a écrit au cours de cette première manche rondement menée le premier chapitre de son scenario parfait à la virgule près. "J'ai vraiment bien commencé, je jouais bien, tout allait bien", dit-il.
Pendant un set et demi, de fait, avec son jeu cristallin, le patron sur le court, c'était lui. Mais le cristal, c'est fragile. Et il suffit d'un rien pour que ça casse. Il n'a ainsi fallu qu'un grain de sable pour que la machine se grippe et que le vent tourne. En cinq minutes, Gasquet a perdu deux jeux, le deuxième set et le match avec lui. Incontestablement, le Français ne s'est jamais remis de cette fin de deuxième manche. A 4-4, il obtient deux balles de break, sans pouvoir les convertir. Dans la foulée, Murray, lui, a sauté sur ses occasions sur le service adverse pour remettre les compteurs à zéro. Tout a basculé sur ces quelques points. "Ce jeu à 4/4 me fait mal, regrette-t-il. Je n'ai vraiment pas de réussite sur ces deux jeux. Il touche beaucoup de lignes, sur un passing, une volée, puis un retour let. Il a vraiment eu un maximum de réussite. C'est clair que ça a été un tournant."
Contraste saisissant
Plus que ça. Une cassure. A partir de là, Richard Gasquet n'a plus marqué que trois jeux et il n'y a plus eu de match. D'une rencontre équilibrée dans laquelle le Français semblait en contrôle, nous sommes passés à un match à sens unique où Murray s'est promené. Contraste saisissant. "Au début du troisième set, je commets des erreurs que je ne dois pas faire et je peux me reprocher ce manque de sérénité à ce moment-là", constate Gasquet. A l'inverse, Murray, lui, s'est installé confortablement dans le court. Tout l'inverse de l'entame de match. "Une fois que la machine est lancée, c'est difficile de l'arrêter. Dans les deux derniers sets, il a vraiment très, très bien joué. Il ne faisait plus de fautes, il m'obligeait à travailler sur tous les points, il défendait super bien. Ce n'était pas évident. Il était plus fort que moi sur les deux derniers sets. C'est un super joueur."
Pour Gasquet, une fois encore, le problème ne réside pas dans le niveau de jeu. Peu de joueurs sont capables de malmener un cador de la trempe de Murray comme le Français a su le faire dans la première manche. Il fallait entendre les murmures admiratifs du public sur certains points au cours de cette entame de rêve. Mais mentalement, il a dégoupillé. Il a rendu les armes trop tôt, trop vite. Aussi dure fut-elle à avaler, et même si Murray avait eu un brin de réussite, il doit être capable de surmonter ça. Sinon, il n'arrivera jamais à remporter ces grands matches dans les grands tournois qu'en l'occurrence, il perd de façon quasi-systématique. L'an dernier, à Wimbledon, face au même Murray, au même stade de la compétition, Gasquet avait sorti un très gros premier set. Il répondait du tac au tac, avant de s'incliner au jeu décisif. Dès lors, le match avait été terminé pour lui. Il n'avait plus existé. Avec un set de décalage, le même phénomène s'est produit lundi à Paris.
L'aventure s'arrête donc une fois encore aux portes des quarts de finale pour Richard Gasquet. "Je perds encore en huitièmes, ça commence à faire beaucoup", constate-t-il. A sa décharge, ses bourreaux ne sont pas les premiers venus. Ferrer et Murray cette saison, Djokovic et Murray l'an passé. "Je perds contre des grands joueurs, il y a une forme de logique", dit-il. Que lui manque-t-il pour passer enfin ce cap? Beaucoup de petites choses qui, au final, produisent un grand écart. "Un meilleur service, un meilleur retour, prendre la balle plus tôt dans le jeu, un peu d'expérience aussi", juge l'intéressé. Pourtant, plus encore que ces éléments techniques, c'est une faculté à imposer durablement un rapport de forces en sa faveur qui lui a fait défaut lundi. Le tennis, à ce niveau de compétition, c'est aussi un combat. Gasquet l'a perdu. Encore.
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