Tennis Roland-Garros 2013 - Gaël Monfils: "A cinq jeux partout face à Berdych, j'ai vu la lumière"

Gaël Monfils en a connu des beaux moments à Paris. Deux quarts de finale et une demi-finale sur le central face à Roger Federer entre 2008 et 2011, des victoires marquantes face à David Ferrer en 2008 et 2011, Andy Roddick en 2009 ou encore James Blake en 2006. Mais celle face à Tomas Berdych ce lundi au premier tour de Roland-Garros restera comme un moment fort et à part dans sa carrière. Classé au-delà de la 100e place mondiale ces dernières semaines, le Français a réussi le pari fou d'être prêt au bon moment pour faire honneur à ce tournoi qui lui plait tant.

Pour tous les moments difficiles qu'il a passé depuis un an, Monfils ne boude pas son plaisir de remordre à pleines dents dans cette pomme de la victoire. Handicapé par une blessure à un genou, il a connu une saison 2012 quasiment blanche. Il n'a réintégré le Top 100 que ce lundi (81e mondial) après son titre à Bordeaux et sa finale à Nice. Pour lui, comme pour son entourage qui l'a supporté ces derniers mois, ce succès face à Tomas Berdych n'est pas dû au hasard. "Pourquoi serait-ce le fruit de mon travail depuis quinze jours ?", insiste-t-il. "Depuis le début de la saison, je travaille sans relâche pour revenir au plus haut niveau. Gagner un gros match ici, cela faisait longtemps que cela ne m'était pas arrivé, mais cela montre surtout que j'avais raison de m'accrocher."

Le jour précédant la rencontre, le Français a déclaré logiquement qu'il croyait en ses chances de victoire. Au-delà de cet espoir légitime, il est vrai que Berdych au premier tour de Roland-Garros n'est pas le joueur le plus en réussite du Top 10. Stéphane Robert, tombeur du Tchèque en cinq sets en 2011, peut en témoigner. Mais le retour du Tchèque à deux manches partout a semé le trouble dans l'esprit du Français. "Après, il y a l'adrénaline, le match, le public, il y a ma famille, ça s'est bien goupillé. Je ne m'attendais pas non plus à tenir si bien. A 5-5 dans le cinquième set et 0/15, j'ai vu la lumière. C'est vrai que j'ai sauvé quatre balles de break auparavant, mais ce point-là réalisé coup droit gagnant là m'a reboosté. Un coup qui plait tellement à mon père qu'il voudrait que je ne fasse que ça à tous mes matches."

Ne croyez cependant pas que ce tour de force a ouvert en grand le tableau de Monfils. Bien sûr, tout est possible, mais le Français sait mieux que quiconque que la suite n'annonce pas un long fleuve tranquille. Le prochain problème à régler sera la question physique, avant de savoir s'il pourra tenir tête à Ernests Gulbis au prochain tour, puis éventuellement Tommy Robredo au troisième. Un programme chargé pour le Parisien qui espère voir encore la lumière ces prochains jours. "Je crois en moi, j'ai traversé des moments durs, forcément je m'endurcis. Après, comme je le dis souvent, c'est bizarre, mais ici, c'est magique. C'est un endroit où je me sens vraiment bien. J'arrive à me transcender, à sortir des choses que même moi je ne pensais pas. Avant le match, on m'aurait dit que j'allais jouer quatre heures avec un score comme ça, je ne l'aurais pas cru..."