Ernests Gulbis bat Tomas Berdych en trois manches et se qualifie en demi-finales à Roland-Garros

C'est l'heure de la révolution pour Ernests Gulbis. Opposé à Tomas Berdych en quarts de finale de Roland-Garros, le Letton, vainqueur en trois petits sets (6-3, 6-2, 6-4) et 1h59, a complètement survolé la rencontre. Pour la première fois de sa carrière, il accède à une demi-finale d'un Grand Chelem. Jamais mis en difficulté par le 6e joueur mondial, pas véritablement entré dans cette rencontre, le puissant joueur de Riga a confirmé son succès en cinq manches face à Roger Federer, en huitième de finale, et même montré un visage encore plus solide. Il affrontera Novak Djokovic en demies, vendredi. En 2008, année de son seul quart de finale dans un tournoi majeur, déjà à Roland-Garros, le Serbe avait mis fin à son parcours. Ce sera une revanche entre les deux hommes qui se sont connus à l'académie bavaroise de Nikola Pilic.

Face à Berdych, qui avait laissé une image globalement sereine dans ce tournoi, Gulbis a déroulé du début à la fin. Excellent au service (10 aces, 59% de points gagnés derrière sa première balle), surtout dans les moments clés de la rencontre, le 17e joueur mondial a affiché une régularité de métronome dans une rencontre de Grand Chelem, un détail qui lui échappait encore ces derniers mois. Plus puissant que son adversaire, excellent en couverture de terrain, le Letton s'est transformé en mur pour un Tomas Berdych, très irrégulier et auteur d'une entame de rencontre catastrophique (deux breaks concédés).

Malgré de meilleures dispositions dans les deux dernières manches, Berdych a toujours été obligé de faire la course derrière un Ernests Gulbis plus réactif, et capable d'aller chercher le break à chaque début de set. Auteur de 36 fautes (16 directes), obligé de concéder 31 points gagnants à son adversaire (17 de son côté), le Tchèque n'a jamais trouvé la clé. Symbole de son impuissance: il n'a converti qu'une seule des trois balles de break obtenues (à 0-4 dans le premier set). Demi-finaliste à Melbourne à l'Open d'Australie (battu par Stanislas Wawrinka), il ne verra pas le dernier carré du tournoi de la Porte d'Auteuil, comme ce fut le cas en 2010.

Du côté de Gulbis, la belle aventure débutée à l'Open de Nice, voilà deux semaines, continue. Le bouillant letton compte désormais neuf succès de rang sur le circuit et n'a semble-t-il jamais aussi bien joué dans sa carrière. Mené 4-2 par Berdych au niveau des confrontations avant le choc du jour, il a confirmé de la plus belle des manières sa seule victoire sur le Tchèque en Grand Chelem, survenue lors du premier tour de Wimbledon 2012 sur le Center Court (7-6, 7-6, 7-6). Vu qu'il dicte sa propre loi, Gulbis a donc décidé de remettre la pareille au meilleur moment. C'était écrit, 2014 sera son année. Et tout recommence à l'endroit où tout avait débuté six années plus tôt: à Roland-Garros.