McEnroe : "Djokovic est le meilleur joueur sur terre qui n’a jamais gagné Roland-Garros"

ParCédric Rouquette

Mis à jour 03/06/2014 à 19:38 GMT+2

Star du Trophée des Légendes Perrier dont le coup d’envoi a été donné lundi, John McEnroe attend beaucoup d’une finale Djokovic - Nadal. Il l’a confié à quelques journalistes dans le box Perrier du Village, avec Martina Navratilova à sa droite, Pat Cash à sa gauche et Sergi Bruguera à quelques pas. L’un des plus forts taux de victoire en Grand Chelem au mètre carré jamais vu.

John McEnroe avec Novak Djokovic lors de l'US Open 2009

Crédit: AFP

Croyez-vous que Milos Raonic puisse éliminer Novak Djokovic ?

J. Mc. : J’ai beaucoup de respect pour les progrès récents de Milos Raonic, son travail et sa volonté de maximiser son potentiel. Maintenant, je pense que le plus dur est devant lui, et le plus dur, dans ce Roland-Garros, c’est de jouer Djokovic ou Nadal, surtout pour lui sur terre battue, même s’il a prouvé qu’il pouvait être bon sur cette surface. Il a fait peur à Djokovic il y a quelques semaines. Ce sera intéressant. Je n’ai pas de raison de penser qu’il passera à côté du match.

Faîtes-vous partie de ceux qui pensent que Nadal n’est plus aussi clairement le favori qu’avant ?

J. Mc. : Quand vous avez gagné huit fois Roland-Garros en neuf ans, vous vous rapprochez du moment où vous allez immanquablement perdre. Ce moment va arriver et tout le monde le guette. Il reste le meilleur joueur sur terre battue de l’histoire devant Borg. Djokovic, lui, est le meilleur joueur sur terre battue à ne jamais avoir gagné Roland-Garros. Nadal et Djokovic se rencontreront en finale, je n’ai pas de doute là-dessus, même s’il reste de bons joueurs dans le tableau. Si ce match a lieu, ce sera incroyable. Djokovic semble encore avoir progressé, mais ça ne veut pas dire qu’il battra Nadal en cinq sets. Il ne l’a encore jamais fait.

Qui pourrait nous empêcher de voir ce match ?

J. Mc. : Difficile à dire. Je serais très très surpris que l’un de ces deux ne gagne pas le tournoi. Gulbis progresse, Murray a déjà fait demie ici, Monfils a toujours été selon moi le mieux placé des Français pour aller au bout ici. Mais il va falloir que la tête suive.

Le dos de Nadal peut-il être un frein rédhibitoire à ses ambitions ?

J. Mc. : C’est moins important sur cette surface que sur d’autres, mais, même si je ne sais pas exactement ce qu’il a, je pense que ça le diminue.

Que manque-t-il aux autres joueurs pour lutter avec Djokovic et Nadal ?

J. Mc. : Beaucoup de chance. (Rires)

Cela fait vingt-cinq ans que Michael Chang a remporté Roland-Garros. Quel souvenir en gardez-vous?

J. Mc. : J’ai vu ce match à la maison. Je n’étais pas à Roland-Garros cette année-là. Chang, je l’avais battu l’année d’avant, ici même. Mon état d’esprit, c’était : "Ah bon, il gagne le tournoi ? Vivement que je puisse revenir jouer ici." (NDLR : John McEnroe n’a jamais fait mieux qu’une finale à Roland-Garros, en 1984)