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Réduction mammaire, Kim Clijsters, Rome-Paris, Virginia Ruzici : voici Simona Halep

Julien Chesnais

Mis à jour 07/06/2014 à 15:22 GMT+2

Révélation de ce tournoi et plus globalement de ces douze derniers mois, Simona Halep, N.4 mondiale, dispute sa première finale de Grand Chelem samedi à Roland-Garros face à Maria Sharapova. A 22 ans, la Roumaine au jeu polyvalent ne cesse de franchir les barrières. A toute vitesse.

FRANCE, Paris : Romania's Simona Halep returns the ball to Germany's Andrea Petkovic during their French tennis Open semi-final match at the Roland Garros stadium in Paris on June 5, 2014. AFP PHOTO / PASCAL GUYOT

Crédit: AFP

Tout est parti d’une victoire à Rome l’an passé face à Radwanska

Fulgurante. C’est ce qu’est véritablement la progression de Simona Halep depuis mai 2013. Aujourd’hui quatrième mondiale, celle qui est née sur les rives de la mer Noire à Constanta, n’était que 64e il y a un peu plus d’un an. Son déclic ? Une victoire au deuxième tour à Rome face à Agnieszka Radwanska, alors N.4 à la WTA. "Après ce match, je me suis dit que je pouvais jouer à haut niveau et gagner contre les meilleures et j'ai été plus agressive. J'avais plus confiance en moi. J'ai eu douze mois impressionnants". Cela s’est vérifié par la suite. Après Rome, où elle ne s’était inclinée qu’en demi-finales face à Serena Williams, sa carrière a bel et bien décollé. Celle qui n’avait remporté aucun tournoi depuis le début de sa carrière en a remporté six en l’espace de cinq mois !
La WTA (association des joueuses professionnelles) ne s'est pas trompée en la nommant "Most Improved player" (joueuse ayant le plus progressé) en 2013. Il ne lui manquait qu’une chose : retranscrire cela en Grand Chelem. Elle a commencé à le faire à l’US Open en jouant un huitième de finale en 2013, puis à Melbourne en atteignant son premier quart de finale à l’Open d’Australie en janvier.

Son manager n’est autre que Virginia Ruzici, seule Roumaine victorieuse à Roland-Garros

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Vainqueur de Roland-Garros en 1978, Virgini Ruzici (à gauche) s'était inclinée en finale deux ans plus tard face à Chris Evert. Elle peut faire partager son expérience des grands rendez-vous avec Simona Halep.

Crédit: AFP

Si Simona Halep s’impose samedi face à Maria Sharapova, elle deviendra la deuxième Roumaine à s’imposer à Roland-Garros. La première n’est autre que son manager actuel : Virginia Ruzici, 59 ans et victorieuse en 1978. C’est elle qui est aux soins de la nouvelle idole roumaine depuis 2008, année où Simona a terminé N.1 mondiale chez les juniors. "Mon rêve est de gagner moi aussi", confie comme une évidence Halep, dont l’échange avec son aîné se fait moins au niveau du jeu que par la manière d’aborder les grands rendez-vous. "On ne parle pas beaucoup tennis. Mais elle me donne beaucoup de conseils pour jouer avec moins de pression, être relax et concentrée." Des ingrédients indispensables au moment de jouer une première finale de Grand Chelem.

Une opération chirurgicale qui change tout

Avant d’être connue pour ses résultats, Simona Halep l’était aussi pour une toute autre raison. Gênée par une poitrine encombrante, la jeune fille décide en 2009 de recourir à la chirurgie pour subir une réduction mammaire. "Ma poitrine me gênait physiquement, surtout au service, a expliqué celle qui reste bien éloignée des gabarits les plus puissants du circuit (1,68m pour 60kg). Elle était si lourde que j'avais régulièrement des douleurs dans le dos." Un choix qu’elle reconnait aujourd’hui comme "très important" dans sa carrière.
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Simona Halep, Roland-Garros 2008

Crédit: AFP

Paris est sa ville préférée

"Il y a beaucoup de magasins ici". Voici comment la jeune Roumaine parle de Paris. Bon d’accord, le shopping est loin d’être la seule raison de son attachement à la capitale française. Si auparavant elle n’avait jamais franchi le deuxième tour de Roland-Garros, elle y a remporté le tournoi juniors en 2008, raison de plus pour y avoir de bons souvenirs. Elle pourrait même en avoir de meilleurs si elle gagne dimanche. Son histoire d’amour avec Paris ne fait sûrement que commencer.

Elle a un quelque chose de Kim Clijsters

Si le grand déclic s’est produit à Rome en mai 2013, il y en a eu un autre avec l’arrivée à ses côtés en février de Wim Fissette, l’ancien coach de Kim Clijsters. Certes, Simona Halep avait déjà explosé, atteignant les quarts à l’Open d’Australie peu de temps auparavant. Certes, elle possédait déjà ce jeu intelligent et polyvalent, lui permettant de gagner aussi bien sur herbe, terre battue et dur. Elle était d’ailleurs la seule joueuse à avoir gagné un tournoi sur chaque surface en 2013. Mais Wim Fissette était l’homme de la situation pour Virginia Ruzici, soucieuse de voir sa joueuse franchir un nouveau cap au plus vite. "Sa manager m'a appelé en janvier, a déclaré le Belge à RTBF. Parce qu'elle cherchait un nouvel entraîneur, qui avait l'expérience des Grands Chelems réussis. C'est ça le but maintenant, aller loin dans les Grands Chelems". Pari déjà réussi avec cette finale.
Côté jeu, les similitudes avec Kim Clijsters, double finaliste à Roland-Garros, sont flagrantes. Avec, point principal, une prise de balle dès le rebond dans l’échange. "J’essaie de rester le plus proche possible de la ligne de fond", confirme Simona Halep. "Elle était très défensive, et maintenant elle est de plus en plus agressive, explique Fissette. Ce qui explique ses bons résultats actuels, en plus de son jeu très complet, de son bon service, et de ses très bonnes jambes". Simona Halep n’a pas faibli son rythme en remportant un nouveau titre à Doha cette saison. Elle sera troisième mondiale lundi qu’importe l’issue de la finale. A 22 ans, elle a déjà fait mieux qu’Irina Spirlea (7e en 1997) et Virginia Ruzici (9e en 1983), seules Roumaines ayant déjà intégré le Top 10 mondial à la WTA.

Elle n’a encore jamais battu Maria Sharapova

En trois confrontations avec Maria Sharapova, qu’elle affronte dimanche en finale, Simona Halep ne l’a jamais emporté. Pas de quoi arriver débordante de confiance, déjà que la Russe jouit de son aura de quadruple vainqueur de Grand Chelem. "Je ne sais pas ce que je dois faire pour gagner contre elle" a avoué Simona Halep. Pourtant elle n’en était vraiment pas loin la dernière fois, où elle ne s’était inclinée qu’en trois manches (1-6, 6-2, 6-3) lors de la finale du tournoi de Madrid il y a quelques semaines. "J'ai joué un bon match pendant le premier set. J'étais rapide sur le court, je me suis ouvert les angles. Mais elle est très bien revenue et a frappé plus fort, plus fort que moi à ce moment-là." Finalement, on imagine une Halep plus revancharde que fébrile samedi, elle qui n’a pas encore perdu un set cette année à Roland-Garros. "Si je joue mon jeu - je vais le faire avec surprise - j'ai des chances. J'ai une revanche à prendre". Maria est prévenue.
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Simona Halep, Roland-Garros 2014

Crédit: AFP

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