Roland-Garros 2014 - Pauline Parmentier : "Un truc de dingue"

"Un truc de dingue". Pauline Parmentier pensait avoir vécu un moment énorme en se hissant au troisième tour de Roland-Garros pour la première fois de sa carrière. Alors, imaginez sa réaction lors de sa victoire, ce vendredi, sur l’Allemande Mona Barthel pour rejoindre les huitièmes de finale. "Un truc de dingues". A croire que cette phrase est répétée pour mieux l’accepter.

Par terre, les larmes aux yeux, la Nordiste de 28 ans met du temps à réaliser. Elle qui écume le circuit ITF secondaire depuis le début de la saison, elle qui est 145e mondiale après avoir été dans le Top 50 il y a six ans, elle qui est dans le grand tableau parisien grâce à une invitation, elle à qui on ne donnait pas cher de sa peau dès le premier tour face à l’Italienne Roberta Vinci (20e mondiale)… est bel et bien en train de réaliser son plus beau parcours en Grand Chelem. Avant cela, elle n’avait signé qu’un seul troisième tour à l’US Open 2012. Incontestablement, cela ne peut être que "le plus grand moment de sa carrière."

"Je commence à avoir enfin confiance en moi, je ne pensais pas me dire ça un jour, avoue-t-elle en conférence de presse, une fois ses esprits retrouvés. En regardant les images de mon match précédent, je me suis dit : ‘waouh ! je joue grave bien !" Son adversaire aussi, sans doute. Elle qui a servi pour le match à 5-3 se demande encore pourquoi elle a tremblé au plus mauvais moment pour perdre 5-7 quatre jeux plus tard. Pauline a la réponse : "Elle s’est vachement tendue en fin de match. Je me suis dit : ‘vas-y fonce, mets-y le coup droit !’ L’ambiance du court N.1 – énorme – m’a donné du courage et j’ai su trouver les ressources pour revenir et boucler le match."

Entraînée depuis peu par Alexia Dechaume-Balleret, elle aussi en huitième de finale de Roland-Garros avec une wild-card en 1994, Parmentier est suivie de près par toute la FFT. L’ancienne coach d’Amélie Mauresmo (entre 2000 et 2002) a pris le relais de Loïc Courteau, également le compagnon de Pauline dans la vie, et cela marche avec bonheur pour elles. Après un titre ITF gagné et trois finales cette année, c’est un quatrième tour qui s’offre à elle.

"Il y a un mois, Alexia me disait : ‘ne va pas plus loin que moi !’, en rigole-t-elle. Alors être là où je suis maintenant, c’est incroyable alors que je me voyais tellement loin…" Il faut la comprendre : elle n’avait pas remporté un seul match sur le circuit principal cette année. C’est désormais de l’histoire ancienne : la voici en huitièmes de finale de Roland-Garros face à la jeune Espagnole Garbine Muguruza (au lieu de Serena Williams au passage). En somme : "un truc de dingue".