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Cette fois, il n'y a plus de bémol, plus de "oui mais" : Wawrinka est un très grand

Laurent Vergne

Mis à jour 08/06/2015 à 00:49 GMT+2

ROLAND-GARROS - L'édition 2015 s'est achevée an apothéose dimanche avec une grand match de tennis. Et par un coup de tonnerre avec la victoire de Stan Wawrinka sur Novak Djokovic. En privant le Serbe du Grand Chelem en carrière, le Vaudois s'ancre un peu plus dans le gotha et confirme que son titre à l'Open d'Australie 2014 ne devait rien au hasard.

Stan Wawrinka

Crédit: Imago

L'histoire du jour

C'était la grande Histoire qui attendait Roland-Garros dimanche, avec le possible Grand Chelem en carrière de Novak Djokovic. Pour tout dire, ça aurait été mérité. Sept fois dans le dernier carré, trois fois en finale... Pour l'ensemble de son oeuvre ici et pour ce qu'il a produit depuis plusieurs mois sur le circuit, le Serbe méritait probablement de triompher cette année à Paris. Mais on ne le répètera jamais assez, le mérite et les titres ont autant de raisons de se croiser que deux droites parallèles. Le mérite est une appréciation subjective. La victoire une réalité implacable.
Dimanche, le vainqueur se nomme Stanislas Wawrinka. Et, aussi cruel soit ce nouvel échec de Novak Djokovic, il est frappé du sceau de la plus élémentaire logique. Sur ce match, Wawrinka s'est montré supérieur à son illustre adversaire. Plus entreprenant, plus "courageux" pour reprendre un terme de Nole lui-même, plus solide, plus brillant et plus maitre du contexte, aussi. Il a imposé sa loi. En décrochant son premier titre du Grand Chelem en Australie l'an dernier, il avait évidemment changé de dimension. Mais des exploits sans lendemain, des sacres d'un jour, le tennis en a connu beaucoup. Ils sont 25 dans l'ère Open à n'avoir gagné qu'un seul majeur. C'est, évidemment, déjà formidable.
Mais le deuxième sacre constitue un bond au moins aussi important. D'autant que, facteur aggravant pour Wawrinka, il avait dominé en finale à Melbourne un Rafael Nadal amoindri physiquement. L'occasion pour quelques esprits sournois de placer un "oui mais" à côté de son nom sur les palmarès. Qui sait si lui-même ne conservait pas au fond de lui un soupçon de doute. Dimanche soir, Wawrinka a fait ce drôle d'aveu, expliquant qu'il ne "pensait pas être capable de regagner un tournoi du Grand Chelem après l'Australie". Il l'a fait et, avec la plus exceptionnelle des manières. Il n'y a plus matière à chipoter ou à rechigner. Wawrinka est un authentique immense champion, dont la tête est aujourd'hui à la hauteur du bras. Il n'y a qu'à le saluer et s'incliner.

On aimé

La qualité de cette finale. Oui, aussi simplement que ça. C'était un très, très beau match de tennis. Par moments un très grand match. Je regrette presque qu'elle ne se soit pas achevée dans un cinquième set qui aurait pu lui donner une dimension mythique. Mais tennistiquement parlant, ce fut un vrai régal et cela doit beaucoup à l'invraisemblable qualité du jeu produit par Stan Wawrinka, véritable virtuose par séquences dimanche.
Le public. On (je) l'a assez critiqué pour le saluer comme il se doit. Plutôt porté dimanche vers Wawrinka (comme quoi...) mais sans jamais verser dans un quelconque excès, il a été impeccable. D'ailleurs, Djokovic avait une jolie colonie de supporters lui aussi. Non, le public a juste pris un énorme plaisir et l'hommage au vainqueur comme au vaincu a été parfait. C'est bien de finir comme ça.

On n'a pas aimé

La crispation de Novak Djokovic. Redisons-le, Stan Wawrinka a livré un très grand match, peut-être le "match de sa vie", comme l'a souligné Djokovic. Mais le Serbe n'a pas tout à fait été lui-même. Depuis son match contre Murray, on le sentait tendu. Il a tenté de n'en rien montrer, puis la cocotte-minute a explosé quand il a perdu le deuxième set dimanche. Sa raquette a payé le prix de cette ébullition impossible à contenir plus longtemps. Sur le terrain, aucun coup n'a davantage témoigné de cette crispation que ses amorties, si mal touchées tout au long de la finale, alors qu'il les maitrisait si bien durant cette quinzaine.

Juste pour savoir

Ce satané tournoi, Djokovic finira-t-il par le gagner un jour ?
Si Wawrinka avait trouvé cette âme de champion 6 ou 7 ans plus tôt, quel serait son palmarès aujourd'hui ?
Y a-t-il un favori dans la salle pour Wimbledon ?

Le tweet hommage du jour

D'un bon petit joueur suisse à un autre bon petit joueur suisse

Trois stats à retenir

8. Et une malédiction à la poubelle, une. Jamais, dans l'ère Open, la tête de série numéro 8 n'avait réussi à atteindre la finale du simple messieurs à Roland-Garros. Non seulement Stan Wawrinka est allé en finale, mais il l'a gagnée.
50. Novak Djokovic affiche désormais tout juste 50% de victoires en finales de Grand Chelem : 16 disputées, 8 victoires, 8 défaites. Parmi les joueurs ayant joué au moins 15 finales seul Ivan Lendl affiche un moins bon ratio de victoires avec 8 titres pour 11 échecs en 19 finales pour le natif d'Ostrava.
60. Témoignage de la supériorité de Stan Wawrinka dimanche et de cette "audace" supérieure dont a parlé Djokovic lui-même, le Suisse a tapé 60 coups gagnants en quatre sets. Soit exactement deux fois plus que son adversaire (30). Au niveau fautes directes, Wawrinka en a certes commis un tout petit peu plus, mais de peu (45 contre 41).
picture

Stan Wawrinka face à Novak Djokovic en finale de Roland-Garros

Crédit: Panoramic

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