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Djokovic : "C'est un match dont je me souviendrai longtemps"

Laurent Vergne

Mis à jour 03/06/2015 à 22:46 GMT+2

ROLAND-GARROS - Enfin ! Après sept échecs (un en Coupe Davis, six à Roland-Garros), Novak Djokovic a enfin pris le meilleur sur Rafael Nadal dans un match au meilleur des cinq sets sur terre battue. Un moment fort, donc. Même si l'histoire n'est pas finie pour lui.

Novak Djokovic

Crédit: Imago

Qu'avez-vous ressenti avant pendant et après ce match ?
N.D. : Avant l'entame du match, beaucoup d'émotions s'emparent de vous, particulièrement lorsqu'on joue Rafael Nadal à Roland-Garros. C'est toujours un match spécial, un match bien particulier. Il faut se préparer pour de la meilleure façon possible d'un point de vue tactique, mental et psychologique. Il faut exécuter son plan de jeu, c'est plus facile à dire qu'à faire. Aujourd'hui, j'y suis parvenu. À l'évidence, il s'agit d'une grosse victoire et même si ce n'est qu'un quart de finale, c'est un match dont je me souviendrai longtemps.
Etes-vous surpris, non pas d'avoir gagné, mais d'avoir gagné en trois sets ?
N.D. : J'espérais gagner en trois sets. Mais, même quand je menais 5-1 dans le troisième, je ne voulais pas trop de relâcher. Je ne voulais pas penser à la victoire. Nadal peut toujours renverser la vapeur. Il était revenu de 4-0 dans le premier set.
Mais vous attendiez-vous à dominer à ce point dans le jeu ?
N.D. : J'ai fait preuve de beaucoup de solidité. Je ne lui ai pas laissé d'espace pour qu'il prenne l'ascendant dans les échanges de fond de court. Je voulais l'agresser dès les premiers coups de raquette et c'est ce que j'ai réussi à faire. A part la deuxième moitié du premier set, tout a très bien tourné pour moi.
Quel était le plus important aujourd'hui? Dominer mentalement, physiquement, tactiquement ?
N.D. : Ce que je voulais, c'était imposer ma filière de jeu. Je ne voulais pas lui laisser trop de confort. Je ne voulais pas qu'il dicte le jeu. Je ne voulais pas qu'il prenne l'ascendant. J'ai essayé de casser le rythme, faire des amorties, des balles rapides, des balles lentes, le faire monter au filet. Je voulais lui proposer à chaque fois quelque chose de différent.
Nadal n'a pas tout à fait été lui-même...
N.D. : Il n'a pas très bien servi, notamment aux deuxième et troisième sets, il a commis des fautes directes du côté coup droit ce qui n'est pas très habituel de sa part, mais cela arrive lorsqu'on ne se sent pas en confiance sur le court. Moi, j'ai joué très vite sur son coup droit. Je l'ai déplacé, j'ai essayé de le faire bouger. Il était très mal à l'aise avec ses appuis.
Vous aviez perdu six fois sur six contre Nadal à Paris. Quand il est revenu à 4-4 dans le premier, avez-vous connu un moment de doute ?
N.D. : Pendant un match, il y a des hauts et des bas. C'est tout à fait normal, surtout contre Rafa. Les 4 premiers jeux ont été excellents de ma part, à 30 A il a délivré un passing shot incroyable, et puis, il a fait quelques bons jeux. J'ai commis des fautes directes, il était de retour dans le match. Mais c'est vrai, après le gain du premier set, je me suis senti soulagé.
Nadal a estimé que vous étiez à l'apogée de votre carrière. Est-ce aussi votre avis ?
N.D. : Probablement. Je pense que les choses se passent très bien dans ma vie, je pense que je suis à l'apogée de ma carrière mais de ma vie aussi. Je suis une personne complète, je suis satisfait sur le court mais aussi à l'extérieur du court, ça explique sans doute beaucoup de choses.
Un mot sur Rafa. Comment va-t-il digérer cette défaite selon vous ?
N.D. : Nous verrons ce qui va se passer, on va voir comment il va gérer cette situation. C'est vrai que cette année, sur terre battue, il était moins bon que par le passé. C'est vrai que si on considère les résultats des 10 dernières années, on avait de grosses attentes vis-à-vis de Rafa. Mais ça fait partie de la carrière d'un joueur de tennis. Il y a des hauts et des bas. Bien sûr, beaucoup de personnes remettent en question son jeu et se demandent là où il va aller. Il comprend exactement ce qu'il doit faire, il va se battre pour revenir. C'est ce qu'il a fait lorsqu'il a été blessé pendant 9 mois du circuit. C'était en 2013, il est revenu comme un ouragan. Je pense que ce ne sera pas un problème pour Rafa. Il est âgé de 29 ans, il a encore de belles années devant lui. À l'évidence, il va rebondir.
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Djokovic, Nadal

Crédit: Imago

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