Federer : "Je suis réaliste, je sais que j'ai une chance de remporter le tournoi"

A bien regarder le haut de tableau, Roger Federer goûte certainement sa chance d'être de l'autre côté. Avec Djokovic, Nadal, Murray et Ferrer, les quarts de finale auront des airs de demi-finales, voire de finale de Grand Chelem. Aux antipodes de cela, le numéro 2 mondial affrontera un joueur qu'il connait très bien, Stan Wawrinka, dans un match qui pourrait lui ouvrir les portes du dernier carré parisien face à Tsonga ou Nishikori. On l'a connu plus mal loti.

L'homme aux 17 titres du Grand Chelem ne se voit pas pour autant en finaliste de l'édition 2015, encore moins en double vainqueur. Il a connu tellement de déboires et de déceptions à Paris qu'il préfère rester prudent. Cela dit, ce serait aussi mentir que d'éluder le fait qu'il n'y pense pas en se rasant le matin devant sa glace. "Ce serait incroyable si je remportais ce trophée de nouveau, affirmait le Suisse lundi avec un petit sourire en coin. "Il y a beaucoup de choses qui vous traversent l'esprit, notamment au petit-déjeuner."

"Mais je suis réaliste : je sais que j'ai une chance de remporter le tournoi. Je suis très heureux d'être en quart de finale. Cela signifie beaucoup pour moi. Je pense avoir encore du tennis dans ma raquette pour les prochains matches." L'an passé, Ernests Gulbis l'avait privé d'un dixième quart de finale de suite à Paris. Lundi, Gaël Monfils n'a pas eu le physique pour l'empêcher de revenir à ce stade de la compétition. Stanislas Wawrinka aura-t-il le déclic pour le dominer pour la première fois en Grand Chelem ?

"Roger, quoi qu'il arrive, pour moi, c'est toujours difficile de le jouer, a admis le Vaudois. Je dois jouer mon meilleur tennis pour le battre." Et encore, lorsqu'il y parvient, ça ne marche pas toujours. Rappelez-vous la demi-finale du dernier Masters à Londres, une semaine avant leur victoire en finale de Coupe Davis. Wawrinka avait manqué 4 balles de match et s'était bien pris le bec avec la femme de Federer, trop bavarde à son goût dans les tribunes pendant leur match.

Sur les 18 rencontres disputées l'un face à l'autre, ce match était de loin le plus accroché entre les deux Suisses. Ce qui ne l'a pas empêché de perdre cette bataille psychologique, comme 14 avant celle-ci qui fera date entre eux. Stan n'en a remporté que deux face à Roger, les deux à Monte-Carlo en 2009 et 2014, avec donc la terre battue en toile de fond.

Cela pourrait être un avantage avant de le retrouver mardi à Roland-Garros, à ceci près que Federer a remporté leur dernière confrontation sur l'ocre de Rome cette année et leurs quatre premières entrevues en Grand Chelem, dont deux à Roland-Garros en 2010 et 2011.

"A Londres, on avait très bien joué, c'était méga serré, difficile pour les deux. A Rome, j'ai vraiment fait un très bon match, au deuxième set, il n'était pas aussi fort comme il peut l'être", a rappelé Federer qui connaît sans doute mieux son adversaire que quiconque sur le circuit. "Ce match est un classique, on n'est pas beaucoup de Suisses dans le tableau. On se retrouve une fois, voire deux dans l'année, quatre si tout le monde joue super ou si le tableau s'ouvre comme c'est le cas ici."

"Mais mentalement c'est bizarre de se jouer, soulignait Roger. On sait exactement les zones que l'autre préfère trouver, c'est bête parfois, il faut jouer différemment et on fait des fautes qu'on ne devrait pas faire. Mais je prends toujours assez de plaisir à jouer contre lui, même si ce n'est pas facile. Que ce soit moi qui gagne ou lui, je serai content qu'un Suisse soit en demi-finale." Même avec un éventuel affrontement face à Nishikori ou Tsonga pour retourner en finale de Roland-Garros pour la 6e fois de sa carrière?