Finale dames Williams - Safarova : Serena aura deux adversaires contre elle, mais elle fera face

Elle ne pouvait pas être dans pire situation. Serena Williams bataille depuis plusieurs jours avec la maladie. Un drôle d'adversaire sur un terrain bien plus glissant que la terre battue. Dur à avaler à la veille de disputer une 24e finale de Grand Chelem qui pourrait lui offrir un 20e trophée à 33 ans. A l'agonie en demi-finale face à Timea Bacsinszky, l'Américaine est tout de même restée debout coûte que coûte, poussée par l'envie de gagner encore, comme si sa vie de championne en dépendait.

A son chevet, son entraîneur, Patrick Mouratoglou, assiste à cela impuissant devant la tactique à adopter pour gagner ce combat. "J'essaye de trouver la meilleure solution pour lui permettre de la soulager et de la guérir le plus efficacement possible, nous confiait-il vendredi. Et ce n'est pas dit que nous la trouvions véritablement d'ici la finale de samedi." Pas simple quand on sait que les joueurs sont soumis à de sévères restrictions pendant la saison. "Cela ne peut pas aller plus mal que jeudi où elle était vraiment au plus mal."

Une mauvaise grippe serait à l'origine de son mal-être. Fièvre, vertige, insomnie, l'Américaine a connu une nuit difficile de jeudi à vendredi. C'est pour cette raison qu'elle a été incapable de tenir une conférence de presse après sa victoire en demi-finale, ni même le lendemain de revenir à Roland-Garros pour s'entraîner. C'est pourtant ce qu'elle essayera de faire samedi matin avant de jouer la finale face à Lucie Safarova. Car, même fiévreuse, elle sera bien sur le court à 15h, si Djokovic et Murray ont terminé leur rencontre, bien entendu.

"Il y a beaucoup de joueurs et joueuses qui auraient abandonné à sa place, poursuit son entraîneur. Mais pas elle. Ce qu'elle montre sur le court est incroyable. Sa plus grande force est sa confiance. C'est son moteur. Elle a une telle longueur d'avance sur ses adversaires qu'elle a la conviction qu'elle va s'en sortir quelle que soit la situation. Elle m'a impressionné aussi par son niveau de concentration extrême. Elle n'a gaspillé aucune énergie superflue. Son expérience lui permet de savoir comment gérer la situation, même la plus mal engagée."

Lucie Safarova devra s'attendre à jouer une première finale de Grand Chelem particulière. Entre la pression de l'événement à gérer et l'état physique de son adversaire à surveiller de l'autre côté du filet, l'exercice sera tout sauf simple pour la Tchèque. En tout cas, elle ne devra pas miser sur un abandon de Serena Williams en finale de Grand Chelem. Elle a déclaré deux fois forfait dans la saison à Rome et Indian Wells, mais un tournoi majeur est d'une envergure beaucoup trop importante pour l'Américaine pour la voir stopper à une marche du but.

Surtout vu ce qu'elle démontre depuis bientôt trois ans avec Patrick Mouratoglou : ensemble, ils ont remporté six titres du Grand Chelem sur onze disputés et reconquis la place de numéro un mondiale à laquelle la leader à la WTA tient énormément. Et cette année, elle n'a connu qu'une seule défaite. Alors même sur une jambe, Serena tenterait tout de même sa chance.