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Monfils : "Je ne pouvais pas le bousculer, j'étais trop fatigué"

Laurent Vergne

Mis à jour 01/06/2015 à 16:59 GMT+2

ROLAND-GARROS - Malade depuis deux jours, Gaël Monfils est apparu éteint lundi face à Roger Federer. Frustré mais pas abattu, il parait déterminé à insister sur ces "petits détails" qui le séparent encore des meilleurs. C'est un Monfils éliminé mais plein de bonnes intentions qui quitte Paris.

Gaël Monfils, dépité

Crédit: AFP

Gaël, vous avez semblé éteint lundi…
G.M. : C'était dur aujourd'hui parce que j'étais malade. Ça fait quelques jours que je me bats avec ça. Je manquais d'énergie. Hier (dimanche), j'ai espéré qu'on ne joue pas à cause de la pluie, d'avoir une journée off supplémentaire, ça m'aurait aidé. Mais finalement, on a joué. Je me suis bagarré pour prendre un set. J'ai passé une nuit difficile et pour moi, aujourd'hui, ce n'était pas top. Roger a joué un match très solide. Mais je ne pouvais pas le bousculer, j'étais trop fatigué.
C'est quoi ? Un coup de froid ?
G.M. : Oui, vous l'entendez peut-être un peu à ma voix. Hier, avant le match, j'avais un peu de fièvre. Le jour d'avant aussi. Alors ce n'était pas évident. Si vous n'êtes pas à 100% pour battre Rog', c'est impossible de le battre. Déjà, à 100%...
Est-ce juste de la malchance ?
G.M. : C'est le sport. Je voudrais connaître le secret pour être une machine. C'est ça qui est bien, ne pas se blesser, ne pas être malade. Moi, un petit changement de température et ça m'a giflé tout de suite. Physiquement, je me sens bien, je suis bien, mais forcément, malade, c'est plus dur. Je me dis qu'il y a pas mal de choses sur lesquelles il faut que je progresse pour être vraiment au top. Et je le ferai, je pense que je n'en suis pas loin, et ça me donne plus d'envie et de courage.
Ces petites choses dont vous parlez, les avez-vous identifiées précisément ?
G.M. : Sur l'alimentation, par exemple. Je pense aussi sur la gestion des choses un peu simples, mais après, c'est plus personnel. Par rapport au temps, plus me couvrir. Souvent, je ne viens qu'avec le short et le sweat, donc faire plus attention, des petites choses de la vie mais qui sont importantes. Même le soir, quand je vais dîner avec mon équipe ou ma famille, de temps en temps, je sors un peu trop léger. Même s'il fait bon, mettre le manteau.
Ce coup de froid, il date de quand ?
G.M. : La veille du match contre Roger, je n'étais pas au top. Hier, je n'étais pas bien du tout, mais mieux qu'aujourd'hui, même si c'était le premier gros jour, et cette nuit a été dure. Je me suis levé pas mal de fois, j'étais bien en eau. Ce matin, je me suis réveillé je n'avais pas de fièvre, plus de fièvre en tous les cas, mais j'avais trop "travaillé" dans la nuit, le corps était mou, j'étais mou, j'avais du mal à tenir le rythme, j'avais aussi le nez bouché, ce qui était encore plus dur. C'était beaucoup plus compliqué aujourd'hui.
Est-ce ce coup de froid qui vous fait perdre ?
G.M. : Il n'y a pas que ça. Roger est plus fort aussi. On parle de petits détails, mais même en n'étant pas malade, si ça trouve, j'aurais perdu. Je ne dis pas que c'est à cause de ça. Je suis à 100 %, autrement je ne rentre pas sur le terrain, mais je dis cela car j'analyse. Mais Roger a été plus fort, a mieux joué, mieux géré les choses. Moi je suis honnête avec vous.
Qu'avez-vous demandé au soigneur à 2-1 au quatrième set ?
G.M. : J'avais le nez bouché, je sais que l’aturgyl, cela débouche rapidement le nez. Je voulais pouvoir respirer un peu plus.
A ce moment-là, vous y croyez encore ?
G.M. : Bien sûr j'y crois, un break ce n'est pas grand-chose, j'ai eu une balle de break à 4/3 dans le troisième, il fait des premières balle très bien, mais bien sûr on y croit.
Vous parliez d'essayer essayer des choses au niveau alimentation. Comme un régime sans gluten à la Djokovic ?
G.M. : Non, je pense à des choses simples, entre des choix de "régime" assez simples, mais assez performants aussi. Je ne suis pas forcément pour ça, mais il y a un moment où j'ai envie de tester. Je m'ouvre. J'ai testé de nouvelles boissons, de nouvelles choses avec Gaétan et je me suis senti mieux physiquement. Maintenant, je vais essayer de le pousser un peu plus. On l'a fait 15 jours car après, c'est chiant, je trouve cela chiant car j'aime bien avoir des petits plaisirs, même s'il m'en a laissé pas mal. Voilà, essayer de zapper un peu les plaisirs et de voir où cela peut mener. Après, sans gluten on verra. Je n'ai pas dit oui mais s'il faut tester, j'essaierais peut-être.
Au fond, que vous manque-t-il, à part ces petits détails ?
G.M. : Les gars sont plus forts. On nous reproche de ne pas gagner de Grand Chelem, mais c'est simplement parce qu'on est moins forts. Il n'y a pas de mystère. Les gars sont plus forts que nous. On travaille, il n'y a pas de poisse, il y a des petits détails. Après, cela paraît con de mettre un manteau, mais si c'est cela qui me fait l'accrocher un peu plus, je vais le mettre.
Le temps commence à filer, est-ce que cela vous fait peur ?
G.M. : Les années passent, la maturité arrive, je pense qu'on peut jouer de plus en plus longtemps. Roger a 33 ans, je n'en ai pas encore 29, j'ai encore pas mal de temps. Roger joue encore très bien, il peut prétendre gagner encore plein de Grands Chelems. Les années, ça ne me fait pas du tout peur le temps, au contraire, j'arrive à un moment où ma force physique va arriver au maximum. Je prends plus de plomb dans la tête, je fais beaucoup plus attention à certains détails, je commence à être mieux dans la tête aussi, à me dire finalement que ces petites choses, je vais essayer vraiment de les faire.
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