Le Top 15 des moments que l'on n'oubliera pas après ce Roland-Garros

Avoir un tel jeu et un short pareil… La tenue de Stan Wawrinka a fait causer pendant 15 jours, suscitant moult blagues souvent douteuses. Mais le Vaudois, en plus de posséder le plus beau revers du circuit, a aussi un sacré sens de l'humour. Il a déclenché l'hilarité de la salle de presse dimanche soir lorsqu'il est arrivé devant les médias en posant devant lui la Coupe des Mousquetaires... et son short désormais aussi légendaire qu'affreux.

On peut ne pas aimer le tennis féminin. Mais ceux qui ont vu la fin de ce match des huitièmes de finale entre Alizé Cornet et Elina Svitolina sur le central de Roland-Garros ont peut-être changé d’avis. La belle bagarre entre l’Ukrainienne et la Française, qui a sauvé 5 balles de match avant de rendre les armes, a montré que le niveau du jeu pouvait quand même avoir quelques fulgurances.

Benoît Paire aime les amorties. C’est son péché-mignon. Face à Tomas Berdych, l’Avignonnais n’a évidemment pas raté l’occasion d’en distiller quelques-unes. Mais il y a un jeu où il a particulièrement bien mis les nerfs au Tchèque, dans le 9e jeu du 2e set de son 3e tour, lorsqu'il a réalisé ce coup lors des six points disputés sur son service. Cela a payé car il a finalement gardé sa mise en jeu, puis a enlevé le set au jeu décisif. Mais cela ne l’a pas empêché de s’incliner en quatre manches face à Berdych.

Un moment de flottement a eu lieu le premier lundi après la victoire au 1er tour de Roger Federer. Un jeune fan enjambe les barrières et les géraniums qui longent le court central et rejoint tranquillement le Suisse qui était en train de sortir. Face à la faible menace apparente que le jeune homme représente, les agents de sécurité mettent du temps à intervenir. En tout cas trop pour le Suisse qui a fait savoir son mécontentement. Une chance, il n’est là que pour faire un selfie avec son idole. Conséquence : les jours qui ont suivi, le service de sécurité était encore plus sur le qui-vive avant, pendant et surtout après les matches.

Ces deux-là, il faut arrêter de les mettre face à face en Grand Chelem. En 2011, en Australie, Svetlana Kuznetsova et Francesca Schiavone avaient déjà disputé le match le plus long de l'histoire du tennis féminin en Grand Chelem (4h44). La Russe et l'Italienne ont à nouveau livré un combat titanesque sur le court N.1 avec le deuxième plus long match de l'histoire de Roland-Garros (3h50) et des points à couper le souffle. Et encore une victoire de Schiavone (6-7, 7-5, 10-8) alors que Kuznetsova a servi quatre fois pour le match...

Stan Wawrinka n’avait jamais battu Roger Federer en Grand Chelem. Lors de son parcours victorieux à Paris, le Vaudois a pris le dessus sur son illustre aîné, dans l’ombre de qui l’Helvète a grandi tant bien que mal, en l’éliminant en trois sets au stade des quarts de finale. Une victoire aussi marquante que symbolique qui se révèlera être le tournant de sa quinzaine. Dans ce match, Wawrinka a réussi une autre performance : celle de priver son adversaire de la conversion de balles de break dans ce match, ce qui ne était plus arrivé au Bâlois dans un match du Grand Chelem depuis plus de 13 ans.

Déjà secoué par le public parisien lors de ses victoires contre Gilles Simon et Roger Federer, Stan Wawrinka a subi le même sort après avoir battu Jo-Wilfried Tsonga en demi-finales. Hué alors qu'il venait saluer le public, le Suisse ne méritait pas ça. Est-ce parce que c'était une demie? Ou est-ce l'effet loupe du court central? Toujours est-il que, cette fois, la polémique a éclaté, beaucoup d'anciens et d'actuels joueurs... français se disant scandalisés. Message passé. Dimanche, Wawrinka a été encouragé et honoré comme il se devait après son titre.

Gaël Monfils est toujours capable de tout. De se sublimer, comme de passer à côté de ses matches. Parfois les deux… Surtout à Roland-Garros. Lors de son match du 3e tour face à Pablo Cuevas, le Français a montré toutes ses facettes. D’abord à côté de ses pompes jusqu’au milieu du 4e set, où il était mené deux sets à un et 4-1, puis magnifique pour refaire son handicap et finalement enlever cette partie dans une ambiance de folie sur le Lenglen. L’Uruguayen a compris ce jour-là que jouer face à Monfils à Paris n’était pas souvent une partie de plaisir.

En tennis pur, le plus grand moment de la quinzaine. Quelconque pendant près de trois sets, la demi-finale entre Novak Djokovic et Andy Murray est devenue phénoménale lorsque l'Ecossais a pris le service du Serbe en fin de troisième set pour revenir dans le match. De cet instant jusqu'à l'interruption de la rencontre par l'orage qui s'annonçait, les deux joueurs ont produit un tennis à la fois ultra-physique et spectaculaire au crépuscule de Roland.

Il y avait le cœur de Guga Kuerten voilà une quinzaine d'années, il y aura le "Roland, je t'aime" de Jo-Wilfried Tsonga. Après son quart de finale victorieux contre Kei Nishikori, le Manceau y est allé de sa déclaration d'amour envers ce public qui le soutient en écrivant ce message sur la terre battue du Chatrier. "Il y a des années que je pensais à faire ça et là, spontanément, j'ai eu l'impression que c'était le moment de le faire."

Comme un symbole, Stan Wawrinka a conquis Roland-Garros d'un ultime revers gagnant sur sa balle de match en finale contre Djokovic. Mais c'est un autre revers, lâché en fin de troisième set de ce même match, qui a provoqué l'admiration du central. Un coup frappé tellement à l'extérieur du court qu'il est passé... à côté du filet, et non au-dessus, avant de laisser Djokovic à trois mètres de la balle. Un monument et surtout un symbole, celui d'un coup à la fois extrêmement puissant et d'une grande pureté. Une ode à la technique.

Et là, ça a failli être le drame. Alors que Tsonga affronte Kei Nishikori en quart de finale, une plaque d’aluminium se détache de l’écran géant situé en haut du court central. Celle-ci tombe sur une caméra avant de terminer sa chute dans le public. Un accident à peine croyable, causé par le vent qui a soufflé très fort ce jour-là. Heureusement, aucune victime ne sera à déplorer, mais tout de même trois blessés légers, qui en garderont un drôle de souvenir. Cet épisode a bien failli coûter le match à Tsonga qui a mis deux sets à s’en remettre avant de battre le Japonais.

C’était l’un des moments les plus marquants de la quinzaine : Serena Williams à l’agonie sur le court central. En demi-finale face à Timea Bacsinszky, l’Américaine est prise de fièvre et de vertige. La grippe qu’elle couve depuis plusieurs jours la rattrape soudainement. Pour la première fois du tournoi, on sent la numéro un mondiale en totale perdition. Elle est au bord des larmes mais tient debout. Elle remportera finalement son match au courage en trois manches. On ne la reverra plus jusqu’à la finale où elle finira par s’imposer, comme si de rien n’était.

Impossible de passer à côté. Neuf fois vainqueur en dix ans et quintuple tenant du titre, Rafael Nadal, plus grand joueur de l'histoire de la terre battue et maître incontesté du tournoi, a rendu les clés. Peut-être pas définitivement, mais il n'avait pas les moyens de conquérir une 10e couronne cette année. Sa défaite très sèche contre Djokovic en quarts reste un des temps forts du tournoi. On n'oubliera pas l'hommage du Central dans une troisième manche presque dramatique, où tout le monde a redouté qu'il prenne le premier 6-0 de sa carrière parisienne.

La séquence-émotion de cette édition 2015. La gigantesque ovation du Chatrier a poussé Novak Djokovic aux larmes dimanche après sa finale perdue contre Wawrinka. Un moment incroyablement fort, dépourvu d'une once de calcul. L'hommage a réellement touché le numéro un mondial, il l'a dit lui-même. L'image du tournoi et sans doute une des images de sa carrière. Souhaitons-lui un jour de pleurer de joie le dernier dimanche du tournoi...

Et vous, quel moment vous a le plus marqué ?