Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Monfils peut faire vibrer Roland, mais Noah n'a sans doute pas fini d'attendre

Laurent Vergne

Mis à jour 23/05/2015 à 21:43 GMT+2

ROLAND-GARROS - Quelles ambitions pour le clan tricolore avant cette édition 2015 ? Les ténors français n'arrivent pas dans les meilleures conditions, à l'image de Simon ou Tsonga. Gasquet manque de référence et a hérité d'un tableau difficile. Reste Gaël Monfils. Le meilleur atout sur le papier. Mais jusqu'où peut-il aller ?

Gaël Monfils

Crédit: Panoramic

Malicieux, blagueur, rêveur, à moins qu'il ne fut réellement sérieux, Jean Gachassin a lancé il y a de cela une grosse semaine que Gaël Monfils était capable de gagner Roland-Garros cette année. Le président de la FFT aura donc peut-être raison avant tout le monde et, pour tout dire un peu contre tout le monde, si le fantas(ti)que parisien soulève la Coupe des mousquetaires dans 15 jours, 32 ans après Yannick Noah. Je ne demande vraiment pas mieux que d'y croire. Après tout, on a vu des choses au moins aussi improbables dans la longue histoire du Grand Chelem, à commencer par le sacre pas franchement annoncé de Marin Cilic à Flushing l'an dernier. Malgré tout, une hypothèse aussi glorieuse parait peu probable, à la fois au regard des références de Monfils en Grand Chelem et de ses résultats récents sur le circuit.
Là où Jean Gachassin a en revanche raison, c'est de souligner que Monfils constitue à l'entame de cette édition 2015 le meilleur espoir tricolore. Le seul ? Pas loin. La bande des quatre "mousquetaires", qui tient le tennis français à bout de bras depuis maintenant près d'une décennie, arrive Porte d'Auteuil avec des allures d'hôpital de campagne. Gilles Simon a mal au dos et au cou, même s'il y a du mieux ce week-end. Richard Gasquet n'est qu'à une frappe de sa prochaine douleur au dos, Jo-Wilfried Tsonga, éloigné des courts pendant plusieurs mois, est encore en phase de reprise et Monfils lui-même a le genou qui couine. Pas franchement en pleine bourre, nos Bleus.
picture

Jo-Wilfried Tsonga - M1000 Rome 2015

Crédit: Panoramic

Un bilan type Melbourne moins improbable qu'un destin à la Noah

Et derrière ? Benoit Paire va mieux mais il a dégringolé bien bas et le meilleur service à lui rendre est de le laisser tranquille avant qu'il revienne franchement au premier plan. Benneteau est forfait. Chardy manque un peu de tout en ce moment. Mannarino attend surtout la saison sur gazon. On en revient donc inévitablement aux quatre même. A Melbourne, au mois de janvier, il n'y avait plus personne après le troisième tour. Un tel résultat d'ensemble à Roland-Garros confirmerait le coup d'arrêt de cette génération. Si tout se goupille mal, un bilan à l'australienne n'est pas impensable. Il est plus probable que celui envisagé (rêvé) par Jean Gachassin.
Reste que si un Français doit faire vibrer Roland-Garros pendant la quinzaine à venir, c'est malgré tout probablement Gaël Monfils. Si le physique tient, il a même les moyens de mettre le feu. Parce qu'il aime les grands rendez-vous et les grands matches. Parce qu'il a montré à Monte-Carlo qu'il pouvait hausser son niveau de jeu. Parce que, mine de rien, sur la saison 2015, il figure dans le Top 10.
Puis son tableau n'est pas inintéressant. S'il évite les chausse-trappes de la première semaine, la perspective d'un huitième de finale face à Roger Federer a de quoi l'exciter plus que l'effrayer. Il a remporté ses deux derniers matches face au Bâlois. Sur terre. Monfils pourrait aborder ce choc avec un optimisme raisonnable. Une fois en quarts, son tournoi serait réussi et la plupart des ogres (Djokovic, Nadal, à un degré moindre Murray) se trouvent de l'autre côté du tableau. Vendredi, devant la presse, il a par ailleurs souligné qu'il se sentait mieux armé tennistiquement et tactiquement que les autres années. Alors, sait-on jamais...
picture

Gael Monfils

Crédit: Panoramic

Avec Monfils, ça peut être (presque) tout ou (presque) rien

Deux interrogations, néanmoins. D'abord, le physique, on l'a dit. Roland-Garros est un tournoi extrêmement exigeant physiquement. Pour briller durablement, le corps doit tenir la distance. L'autre aspect tient à la nature même du personnage Monfils. Il est probablement le plus flamboyant du quatuor tricolore et, dans un énorme match sur le Central face à un énorme joueur, il inspire confiance. Mais il est tout aussi capable de connaitre un jour sans terrible qui l'éjecterait du tournoi plus tôt que prévu. Ça peut être (presque) tout ou (presque) rien. Sa carrière en Grand Chelem en témoigne, Monfils est d'abord un homme de coups, un aventurier de l'extrême. Pas un chantre de la constance.
A ce titre, les difficultés de Tsonga sont préjudiciables car le Manceau, véritable métronome, donne davantage de gages de sécurité. Sur ses 13 derniers tournois du Grand Chelem, il a été 11 fois en deuxième semaine. Monfils ? 3 fois, sur les 13 derniers. La Monf', ce n'est donc pas exactement la sécurité sociale. Mais on l'accordera à Jean Gachassin, Gaël Monfils est effectivement celui sur lequel repose l'essentiel des espoirs français. Même si le mot "surprise" apparait bien trop léger pour qualifier le sentiment qui serait le mien si, dans deux semaines, il succédait à Yannick Noah.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité