Nadal : "Si je parviens à jouer Djokovic, on aura des choses à se dire"

Comme de coutume ou par superstition, les joueurs ne veulent pas regarder leur partie de tableau et leurs potentiels adversaires dans un tournoi. Mais ce vendredi à Roland-Garros, Rafael Nadal et Novak Djokovic n'ont pas pu y échapper. Leur joute attendue en quart de finale était sur toutes les lèvres. Et une chose est sûre : Nadal a déjà pris rendez-vous.

"J'adorerais jouer ce match, a assuré d'un ton décidé le nonuple vainqueur du trophée des Mousquetaires. Mais je n'ai pas encore commencé à jouer le premier tour. J'ai beaucoup de choses à faire avant d'y arriver, je ne vois pas comment je pourrais me tracer une voie facile pour y arriver plus vite. Si j'y parviens, on aura à ce moment-là des choses à se dire."

Novak Djokovic, lui, semblait beaucoup moins emballé par cette perspective. Le hasard - ou la malchance, c'est selon - a voulu que ce soit lui qui soit son potentiel adversaire en quart de finale, mais le numéro un mondial ne veut ni minimiser cet événement ni en faire tout un pataquès. "Le voir hors du Top 4 mondial est quelque chose dont on parle depuis longtemps. Tout autant que la possibilité de le croiser avant les demi-finales à Paris. Là, éventuellement, je pourrais le rencontrer en quarts, OK, mais j'ai encore quatre matches à gagner avant."

Contrarié le Serbe ? "Peu importe à quel stade je le rencontre. Si on est ensemble en quart, c'est qu'on aura déjà sorti notre meilleur tennis jusque là. Mais je ne peux rien garantir. Malgré tous les résultats que j'ai obtenus avant ce tournoi les années précédentes, je ne suis jamais parvenu à remporter Roland-Garros. Je vais être dans le meilleur état d'esprit possible pour être prêt."

Djokovic a pourtant mis toutes les chances de son côté pour réaliser la quinzaine parisienne parfaite. Pendant que Nadal a ramé pour retrouver son niveau de jeu d'excellence, le Serbe, lui, a enchaîné les grands tournois à la perfection depuis l'automne dernier. Avec un oeil lointain, le Majorquin a assisté à cela sans pouvoir faire grand-chose. Mais à Paris, la donne pourrait bien être différente.

"Je ne suis pas un petit nouveau ici, cela fait 13 ans que je suis sur le circuit, rappelle-t-il avec un petit sourire en coin. Ce n'est pas ma meilleure saison sur terre c'est sûr. J'ai eu des hauts et des bas. C'est le tournoi le plus important de ma carrière. Quoi qu'on dise de ma saison, cela n'aura pas d'impact sur ma façon de jouer sur le court. On ne sait pas ce qui va se passer." D'autant que l'an passé, il était arrivé également avec des résultats moins probants que les autres saisons ; cela ne l'avait pas empêché de triompher une neuvième fois à Paris.

Avec la lenteur des courts et la chaleur, les conditions de jeu ne sont pas les mêmes qu'ailleurs. Nadal sait bien que personne ne connaît mieux le court central que lui. Jouer Djokovic ici sera incontestablement un de ses atouts, même si ses résultats de la saison sur terre ne sont pas aussi bons qu'espérés. Avec six défaites en autant de rencontres à Roland-Garros face à lui, ce n'est pas Djokovic qui dira le contraire.

"Cette année, j'ai réussi à faire des demi-finales en Masters 1000, rappelle-t-il. Des quarts aussi. Ce n'est pas terrible si l'on compare aux années précédentes. Quand on perd plus de matches que les années précédentes, c'est normal que ma confiance en prenne un coup. Mais depuis le mois de janvier, je me suis considérablement amélioré. Mon niveau était bien meilleur ces deux dernières semaines, bien plus que ce que les résultats ne le reflètent. Je pense que je peux faire un très beau tournoi." Djokovic aussi.