Pour Tsonga, Simon et Monfils, c'est le dimanche de tous les défis

Pourquoi ce sera compliqué : Affronter Tomas Berdych, en soi, ce n'est jamais une sinécure. Le Tchèque est un joueur toujours dangereux, et ce sur n'importe qu'elle surface. Mais en 2015, le défi est plus corsé encore. Berdych n'a jamais semblé aussi fort que depuis le début de l'année. Il n'a signé aucune contre-performance cette saison, gagnant tous les matches qu'il devait gagner.

Finaliste à Doha, Rotterdam et Monte-Carlo, demi-finaliste à l'Open d'Australie, Dubaï, Miami et Madrid, il est d'une formidable constance. Son problème, c'est qu'il a du mal à battre les tops joueurs, et à gagner des titres. Mais pour un huitième de finale, cette carence n'a que peu d'impact. Puis historiquement, Tsonga n'a jamais trop aimé le jeu de Berdych. Le Tchèque a gagné six des huit duels entre les deux hommes, dont le seul au cours des 12 derniers mois, lors du Masters 1000 de Madrid récemment.

Une raison d'y croire pour Tsonga : La faculté du Manceau à produire son meilleur tennis dans les grandes occasions. Comme toujours, il s'est montré très solide durant cette première semaine, ne gaspillant aucune énergie. Il arrive frais, avec la confiance de celui qui a déjà joué et gagné de grands matches ici.

Bilan de leurs confrontations : 6-2 pour Berdych. 1er duel en Grand Chelem.

La stat à avoir en tête : Tomas Berdych a perdu 9 matches cette année. Uniquement contre des joueurs du Top 10 : Djokovic (x2), Federer (x2), Murray (x2), Nadal, Warinka et Ferrer. Son dernier revers contre un joueur hors du Top 10 remonte au mois d'octobre 2014, à Valence, contre Pablo Andujar.

L'avis de Tsonga : "Je pense que Tomas est dans la forme de sa vie. Il est très régulier. Il joue très bien. Dans tous les tournois, il va au minimum en quarts de finale. C'est un des meilleurs joueurs du monde en ce moment. Ce sera compliqué, je le sais."

L'avis de Berdych : "Ce n'est pas le match le plus facile qu'on puisse imaginer ici. Il va falloir que j'élève mon niveau de jeu. Nous sommes restés assez longtemps sans nous jouer puis je l'ai battu à Madrid récemment. Je me sens bien. Je suis très confiant. J'attends ce match avec impatience."

Pourquoi ce sera compliqué : Parce que c'est Federer. Le Suisse reste l'homme à battre dans la partie inférieure du tableau même si, à bientôt 34 ans, il ne présente plus les mêmes garanties que par le passé. Sa finale à Rome, même perdue contre Djokovic, est tombée à pic pour le booster avant Roland-Garros et sa première semaine ici a été aussi tranquille que celle de Monfils a été mouvementée. Mais la difficulté de la tâche tient aussi à la nature même du joueur français. Branché sur alternatif depuis le début du tournoi, il ne pourra pas se permettre cette fois de jouer une demi-heure à 130% puis une autre à 70.

Une raison d'y croire pour Monfils : Il aurait bien tort de ne pas y croire. Tous ses derniers duels avec Federer ont été très accrochés. Il a eu des balles de match à l'US Open. Puis a pris le dessus sur lui lors de leurs deux derniers matches sur terre. Depuis deux ans, il mène 3-2 face au Suisse. Depuis 5 ans, 4-3. Sans parler d'ascendant du Français, il arrive au minimum à armes égales en termes de confiance. Monfils semble habité par une solide conviction ici à Roland-Garros : il n'a peur de rien ni de personne. C'est le moment de le montrer.

Bilan de leurs confrontations : 8-4 pour Federer. 4-0 Federer en Grand Chelem.

La stat à avoir en tête : Depuis 14 ans, un seul joueur français, Jo-Wilfried Tsonga, a réussi à battre Roger Federer en Grand Chelem. Deux fois : à Wimbledon en 2011, à Roland-Garros en 2013. Pour le reste, Federer a gagné ses 33 autres matches dans les tournois majeurs contre les Tricolores depuis Roland-Garros 2001.

L'avis de Monfils : "Je vais simplement m'appuyer sur moi, sur la façon dont je vais aborder le match, sur la façon dont je vais essayer d'imposer un rythme, un jeu, dont je vais imposer aussi des réponses, car Roger pose beaucoup de questions et il faut que je trouve beaucoup de réponses."

L'avis de Federer : "Contre Gaël, la Coupe Davis a été très difficile pour moi et le tournoi de Monaco arrive tôt dans la saison sur terre. Donc ça a été dur, même si je n’ai pas joué si mal que ça à Monte-Carlo. Le problème, c’est que je ne savais pas encore si je devais jouer passif ou agressif. J’ai le sentiment qu’il a joué un match très solide et moi aussi. Ça s’est joué à quelques points."

Pourquoi ce sera compliqué : Une fois lancé, en Grand Chelem, Stan Wawrinka devient très dangereux. Le Suisse a vécu une période difficile après un début de saison remarquable, mais il a retrouvé des couleurs au bon moment. La grande force de Wawrinka, c'est de savoir que tout dépend de lui. Peu importe son adversaire. S'il joue à son meilleur niveau, il peut battre n'importe qui. Djokovic, Nadal, Federer, n'importe qui. Et presque n'importe où. Il a cette confiance des joueurs qui ont déjà gagné de grands titres. Après un début de tournoi relativement tranquille, il peut clairement viser loin à Roland-Garros.

Une raison d'y croire pour Simon : Avec son jeu digne d'un empêcheur de tourner en rond, le Niçois peut dérégler les plus belles mécaniques. Wawrinka peut parfois se frustrer. Or, jouer Simon, ça peut devenir très frustrant. Arrivé dans un état physique très incertain, il a chassé ces soucis de son esprit. Puis il n'aura rien à perdre dimanche.

Bilan de leurs confrontations : 2-2. 1-0 pour Wawrinka en Grand Chelem.

La stat à avoir en tête : 14, soit le pourcentage de victoires de Gilles Simon en huitièmes de finale en Grand Chelem. Il a buté 6 fois sur 7 à ce stade de la compétition dans les tournois majeurs. Sa seule victoire date de l'Open d 'Australie 2009, où il avait profité de l'abandon de Gaël Monfils.

L'avis de Simon : "Quand il joue bien, il faut s'accrocher. Il a beaucoup d'armes dans son jeu, des grosses frappes, il sert bien. On sait quel joueur il peut être sur un terrain. C'est un joueur que je connais extrêmement bien, depuis très longtemps, je sais exactement à quoi m'attendre. Je sais ce qu'il fait magnifiquement bien sur un terrain, ce qu'il fait moins bien".

L'avis de Wawrinka : "Gilles est toujours un joueur compliqué à jouer, à manœuvrer. Il ne faut pas se précipiter contre lui, il faut jouer solide, agressif et y aller quand on a des occasions d'y aller. Contre Gilles, cela dépend beaucoup de moi, de mon niveau, beaucoup de la façon dont je bouge et j'arrive à avoir des arrières sur le terrain pendant des échanges car souvent, il essaie de te faire venir et l'important c'est de ne pas y aller quand lui veut mais d'y aller quand on décide."