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Qu'on le veuille ou non, Andy Murray fait partie du trio de tête des favoris à Paris

Patrick Mouratoglou

Mis à jour 28/05/2015 à 14:21 GMT+2

Elève d'Amélie Mauresmo depuis quasiment un an, Andy Murray est un joueur nouveau. Le double vainqueur de Grand Chelem arrive à Paris en étant invaincu sur terre battue pour la première fois de sa carrière, avec une victoire sur Rafael Nadal et un Masters 1000 gagné à Madrid. Anodin au moment d'aborder Roland-Garros? Loin de là : cette année, pour la première fois, il arrive en favori.

Britain's Andy Murray celebrates winning a point against Japan's Kei Nishikori at the end of their semi-final match at the Madrid Open tennis tournament in Madrid, Spain, May 9, 2015

Crédit: Reuters

Pour la première fois de sa carrière, Andy Murray peut sérieusement envisager de remporter Roland-Garros. Bien entendu, il n'est pas le favori numéro un, mais fait partie du trio de tête avec Djokovic et Nadal (je n'y mets pas Federer car il est pour moi en dessous de ces trois joueurs sur ce tournoi). L'ironie du sort les a d'ailleurs placés tous trois dans la même partie de tableau.
L'Ecossais a retrouvé son meilleur niveau après une lourde opération fin 2013 et des mois de doutes, comme en témoignent sa finale en Australie début 2015 et sa victoire il y a peu de temps sur le Masters 1000 de Madrid où il a dominé Rafa sur sa surface de prédilection.
Comment expliquer ce renouveau ? D'abord, Andy a retrouvé de la consistance. Il commet peu d'erreurs et se déplace remarquablement bien à nouveau. Il est donc peu aisé de réaliser des coups gagnants pour ses adversaires, du fait de sa qualité et longueur de balle, cumulées à sa vitesse de déplacement.
Ensuite, il n'hésite plus à prendre l'initiative dans l'échange : l'un de ses principaux défauts par le passé consistait à manquer d'intention de jeu, voire à faire preuve de passivité. Depuis ces derniers mois, l'Ecossais a clairement retrouvé son agressivité qui lui a permis de remporter deux tournois du Grand Chelem.

Une agressivité retrouvée

Il tourne beaucoup autour du revers pour utiliser son coup droit avec lequel il dicte l'échange. Par ailleurs, il n'hésite pas non plus, côté revers, à gagner du terrain dès que l'adversaire raccourcit les trajectoires en venant au contact de la balle. Il varie beaucoup le jeu : très inspiré en ce moment, il utilise souvent le revers chopé en cours de rallye pour casser le rythme et tenter de faire raccourcir ou ralentir le jeu à l'adversaire. L'amortie représente également une option de jeu intéressante pour lui-même s'il a tendance a en abuser.
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Andy Murray

Crédit: Getty Images

Apprise sous l'ère Lendl, cette agressivité fait partie intégrante du jeu d'Andy Murray qui continue à faire preuve d'allant sur les secondes balles adverses en se positionnant à l'intérieur du court pour retourner. Il exerce une grande pression sur le serveur et prend ainsi la direction de l'échange dès les premières frappes.
Ceci étant dit, est-il raisonnable de le faire figurer parmis les favoris de Roland-Garros ? Clairement oui. Son niveau de jeu est très élevé ; il l'a prouvé en remportant un tournoi très important dans sa préparation et parce qu'il s'est imposé face à Rafa en le dominant avec de la marge. Ce sont des signes qui ne trompent pas.

Une complicité retrouvée

Un autre point qu'il faut pas éluder : l'apport d'Amélie Mauresmo. Un apport qui est évident : il a repris confiance en lui, retrouvé de l'appétit et de la motivation, lui qui en manquait tant depuis sa victoire à Wimbledon qu'il avait tant attendue. Elle a su trouver les mots pour le remettre dans le droit chemin. Si on lui avait dit il y a un an qu'il arriverait à Roland-Garros invaincu sur terre battue avec en plus une victoire sur Nadal qui a longtemps été son bourreau sur l'ocre, Andy l'aurait-il cru ?
A mon avis, il existe également un élément important qui lui apporte ce petit supplément d'âme si important pour obtenir les grandes victoires : la Francaise a beaucoup été critiquée en tant de coach dans sa capacité à apporter de la qualité au travail de l'Ecossais. Il s'en est senti personnellement blessé et c'est l'une des raisons pour lesquelles il lui dédit ses victoires.
Andy est un têtu et veut montrer au monde entier qu'Amélie est un très bon coach. La revanche est une motivation comme une autre. Et rien de mieux que les victoires pour le prouver car, au final, seul le resultat compte.
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Amélie Mauresmo et Andy Murray, un duo qui fonctionne

Crédit: AFP

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