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Rafael Nadal, balayé par Novak Djokovic : "Ce n'est pas si surprenant, non ?"

Laurent Vergne

Mis à jour 03/06/2015 à 22:33 GMT+2

ROLAND-GARROS - Sèchement battu en trois sets par Novak Djokovic en quart de finale mercredi, Rafael Nadal n'accuse pas le coup. En tout cas, il ne le montre pas. Beau joueur et fataliste, il accueille la deuxième défaite en trois sets gagnants de sa carrière sur terre avec une bonne dose de tranquillité.

Rafael Nadal

Crédit: Imago

Rafael Nadal l'avait dit. Une défaite contre Novak Djokovic en quarts de finale ne signifierait ni la fin du monde ni celle de sa carrière. Mercredi, après avoir été expédié en trois sets hors du tournoi par son rival serbe, il est apparu plus fataliste qu'abattu. Plus tranquille que détruit. Peut-être parce qu'il s'attendait plus ou moins à cette issue. Peut-être, aussi, parce que le scenario du match ne lui autorise que peu de regrets. "Ce n'est pas si surprenant, non?", a-t-il fait mine de s'interroger.
Seule la défaite compte, peu importe quand et contre qui
Même si l'évènement est colossal pour un joueur qui n'avait jusqu'ici perdu qu'un seul match sur 95 sur terre battue en trois sets gagnants, le dénouement est presque logique. "Ça pouvait arriver, a-t-il concédé. Regardez le tableau... Quart de finale contre Novak, il est évident que c'est un match difficile très tôt. J'ai bien joué, j'ai retrouvé mon niveau de jeu le mois dernier, mais ça ne suffit pas pour gagner. Pas contre Novak. Ça suffit pour arriver jusqu'à lui, mais pas pour le battre."
On ne saura jamais jusqu'où Nadal serait allé s'il n'avait pas croisé si tôt la route du roi du pétrole actuel. Aurait-il battu un Murray? Un Wawrinka ? Djokovic était-il le seul à pouvoir lui barrer la route ? Lui ne veut pas se poser ce genre de questions, inutile à ses yeux par nature. "J'ai gagné neuf fois ce tournoi, j'ai été battu deux fois, poursuit-il. Par qui, et quand, peu importe. J'ai perdu en quarts de finale, c'est tout ce que je retiendrai. Même si c'est effectivement contre le meilleur joueur du monde aujourd'hui."
Contre Novak, ça défile
Un joueur auquel il a rendu hommage, sans se faire prier. Pas par principe, mais parce qu'il est comme ça, Rafa. "Quand l'adversaire joue mieux que vous, souligne celui qui reste quoi qu'il advienne le roi de Roland, lorsqu'il est plus en forme que vous, il n'y a qu'une seule chose à faire : le féliciter. Je l'avais dit avant le match, j'accepterais la défaite si elle se présentait. Elle est là, je l'accepte." Djokovic ne l'a pas surpris. Il a été tel qu'il l'attendait. Simplement, il n'avait pas les armes pour le contrer.
Sur son match, tout juste peste-t-il contre ces "petits détails" qui lui ont fait perdre le premier set, si vital. "Je me suis battu pour revenir après avoir été mené 4-0. Il jouait bien, il retournait bien. A 6-5 pour lui, j'ai raté ce smash à 30-15. Ça, c'était vraiment primordial. Il y a eu des petits détails comme ça, qui pèsent lourd. Parce que c'est contre Djokovic. Contre lui, on ne peut pas faire d'erreur. Contre Novak, ça défile." Si vite que le 7-0 infligé par le Serbe pour passer de 7-5, 3-3 à 7-5, 6-3, 4-0 a fait office de tornade. "Dans le troisième set, j'ai essayé de me battre, mais je n'arrivais plus à rien", constate-t-il.
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Rafael Nadal face à Novak Djokovic

Crédit: AFP

On perd, on gagne, de toute façon, la vie continue
Après ce qui restera comme une des plus cuisantes défaites de sa carrière en Grand Chelem, Rafa est parti, avec peut-être la plus forte marque d'amour d'un public qui l'a constamment admiré sans forcément toujours lui offrir son affection comme il aurait pu le faire. "C'est très important pour moi de recevoir du soutien, de l'affection des gens qui me voient. C'est quelque chose de très particulier, de très beau de recevoir cette ovation, j'en étais très heureux." Mais attention, ce n'était pas une oraison funèbre. Un au revoir, certainement pas un adieu. Il évoque déjà 2016, où il devra revenir "plus fort, avec plus de victoires avant le tournoi". "J'essaierai toujours", dit-il encore, comme une promesse.
Ni son pire classement depuis 2005 ("ça ne change rien, je vais poursuivre mon bonhomme de chemin") ni la gifle djokovienne n'y changeront rien. "Aujourd'hui, ce n'est pas une super journée. Mais comme je l'ai déjà dit auparavant, on perd, on gagne, de toute façon, la vie continue. La semaine prochaine, on a d'autres compétitions. Ainsi va la vie." Rafa le fataliste est parti sur un dernier demi-sourire. Il lui manquait la Coupe des Mousquetaires sous les bras. Etrange absence. Etrange, aussi, de se dire que nous sommes mercredi soir et qu'il n'est déjà plus là.
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