Rien, ni personne, ne s'oppose à la légende de Serena Williams

A l'image de son tournoi, ce fut laborieux, mais elle est tout de même parvenue à s'en sortir. Samedi, Serena Williams a remporté son troisième titre à Roland-Garros en dominant Lucie Safarova au terme d'une finale disputée (6-3, 6-7, 6-2). Cette fois-ci, pas d'agonie de l'Américaine sur le court, ni de fièvre pour bousculer le destin de cette finale, mais un beau combat face à la Tchèque qui jouait sa première finale majeure à 28 ans. Au final, la numéro un mondiale a eu besoin de trois sets et deux heures de jeu pour soulever cette coupe Suzanne-Lenglen qu'elle a eue plus de mal à gagner que prévu sur l'ensemble de la quinzaine.

Cette victoire en finale, qui semblait toute acquise à partir du moment où elle a posé un pied sur le court central, lui permet surtout de remporter son 20e titre du Grand Chelem. Un chiffre colossal qui la rapproche un peu plus de la marque-record de Steffi Graf et ses 22 titres majeurs dans l'ère Open (ndlr : Margaret Court en a gagné 24, mais 11 "seulement" durant l'ère Open). C'est en tout cas la première fois qu'elle réalise le doublé Open d'Australie - Roland-Garros. Avec confiance et surmotivation, elle louche désormais sur un possible Grand Chelem sur une saison : en remportant Wimbledon et l'US Open, à partir du moment où des problèmes physiques ne viennent pas la freiner, elle rejoindrait alors l'Allemande dans la légende. Ce dont elle semble tout à fait capable vu la domination sans partage qu'elle impose depuis l'été 2012.

Ce combat a été pourtant long à prendre forme. Le premier set a été une formalité pour Serena. Il lui a fallu 13 minutes de jeu pour réaliser le premier break de la partie. Après une balle de set manquée à 5-2 sur service adverse, l'Américaine a ponctué la première manche sur son service à 6-3 en 31 minutes de jeu. Avec le double break en poche dans la seconde manche, l'issue de cette finale ne faisait plus l'ombre d'un doute, jusqu'à un soubresaut inattendu de la Tchèque.

Serena Williams menait 6-3, 4-1, 40/15 sur sa mise en jeu lorsque la machine s'est enrayée. L'Américaine a alors eu un moment de relâchement coupable, pensant sans doute avoir fait le plus dur. Safarova en a alors profité pour lâcher les chevaux. Elle a réussi à refaire son retard contre attente et reprendre la main dans cette manche en enchaînant quatre jeux. Avec un service en panne et des fautes directes à la pelle, l'Américaine remettait malgré elle son adversaire dans le coup.

La Tchèque ne s'est pas laissé démonter après un nouveau break concédé dans le 10e jeu de cette manche. Constamment agressée sur ses secondes balles, Serena a vu son adversaire recoller au score pour la troisième fois dans ce set, au plus grand plaisir des spectateurs. C'est avec plus d'envie et de détermination que Safarova enlevait même le jeu décisif qui a suivi pour emmener l'Américaine dans un troisième set.

Lucie Safarova a sans doute cru un peu plus en un exploit lorsqu'elle a réalisé le premier break de la dernière manche pour mener 2-0. C'est alors que Serena est ressortie de sa boîte pour réaliser ce qu'elle sait faire de mieux : un finish au sprint. Comme en demi-finale face à Bacsinszky, elle n'a plus laissé un jeu à son adversaire. En trustant les six derniers jeux du match, elle a fini le travail qu'elle avait lâché plus tôt. Et confirmé qu'en ce moment, elle n'est pas la numéro un mondiale pour rien.