ROLAND-GARROS - Un oeil à Roland : Cette fois, le masque de Nadal est tombé face à Djokovic

Depuis le début de sa saison sur terre, débutée en Amérique du Sud, Nadal joue au chat et à la souris. Il était content de ses progrès et espérait vainement que sa confiance et qu'un niveau de jeu flamboyant prennent le pas sur ses doutes. Sa saison moyenne sur l'ocre (pour un joueur de son envergure) laissait bien paraître que ce n'était pas gagné d'avance, malgré son discours optimiste. Son niveau de jeu jurait de plus en plus avec celui de Djokovic, comme cela s'est vérifié en demi-finale de Monte-Carlo. A Paris, cela s'est bel et bien confirmé.

Ce mercredi, c'était criant de vérité : Nadal n'avait pas les armes pour rivaliser avec Djokovic. A l'écouter toute la semaine, lui-même s'annonçait sur la bonne voie depuis le tournoi de Monte-Carlo, où il avait livré une belle bataille face au Serbe, même si, à l'arrivée, la défaite avait été nette et sans bavure. Un gros mois plus tard, l'écart n'a pas diminué. On ne peut pas dire qu'il ait vraiment augmenté non plus. Une certitude tout du moins : Nadal n'était toujours pas prêt pour cet affrontement.

Sans doute, avait-il besoin d'autres chocs pour lui permettre de se sublimer davantage dans ce tournoi. Des matches serrés avec des membres du Top 10 mondial par exemple. Il en a honorés 7 cette saison, contre 15 pour Djokovic par exemple, et remporté 2 : contre Berdych à Madrid et Ferrer à Monte-Carlo. Face aux membres du Top 5, il n'a joué que deux fois cette année. Trop peu pour se jauger parfaitement et évoluer dans le bon sens du terme. Mercredi soir, il a révélé le chemin qui lui reste véritablement à accomplir.

La réaction d'orgueil de Nadal en première manche. Le 4-0 encaissé d'entrée de match aurait pu faire couler l'Espagnol tout de suite dans ce match et le sceller dans un cavalier seul. Il a tout de même réussi à relever la tête pour recoller au score, sans avoir la force de remporter le set. On a entrevu le nonuple vainqueur de Roland-Garros quelques instants durant cette partie. Ce furent les seuls.

La fin du match Murray-Ferrer. Avec le gain du troisième set, on s'attendait à un match nettement plus serré en quatrième manche. Mais non, David s'est éteint comme rarement dans un tournoi du Grand Chelem, d'autant plus ici à Roland-Garros. La mobylette de Valence aurait-elle fait le coup de la panne ? Non. Ce serait mal le connaître. Selon ses dires, c'est Murray qui a su tuer la rencontre. Dommage car un 5e set aurait sans doute valu le coup d'être vu.

Nadal arrivera-t-il à repartir de l'avant cette saison après une telle défaite ?

Lui qui ne voulait plus que l'on résume sa carrière à sa victoire sur Nadal à Paris en 2009, Robin Söderling est-il soulagé de ne plus être le seul à l'avoir fait ? Ou va-t-il être frustré ?

Peut-on dire que Djokovic a d'ores et déjà gagné Roland-Garros ?

Peut-on dire que Serena Williams a d'ores et déjà gagné Roland-Garros ?

2. Matches perdus par Rafael Nadal sur terre battue. C'est l'une des stats incontournables de la quinzaine. Robin Söderling n'est plus le seul à avoir dominé le Majorquin au meilleur des cinq sets sur terre battue. Le bilan de Nadal en la matière reste stratosphérique avec 94 victoires en 96 matches.

5. Il n'y aura aucun Espagnol en demi-finale pour la première fois depuis 2009 et la sacre de Roger Federer. Depuis 1993 et le début de "l'ère espagnole" à Paris, débutée avec le sacre de Sergi Bruguera, c'est la cinquième fois que ça arrive après 1996, 1999, 2004 et 2009.

10. C'est au mieux le classement de Rafael Nadal lundi prochain après sa défaite en quart de finale. Il sera au pire 11e si Tsonga va en finale de Roland-Garros. L'an passé à la même époque, l'Espagnol était premier. Il n'avait pas connu cela depuis le mois d'avril 2005.