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Tsonga-Wawrinka - De la finale de Coupe Davis à Roland-Garros : résilience à l'état pur

Sébastien Petit

Mis à jour 05/06/2015 à 09:36 GMT+2

ROLAND-GARROS - Blessé à l'avant-bras droit au mois de novembre à Lille, Jo-Wilfried Tsonga a porté sa croix pendant six mois jusqu'à Paris. Le revoici en demi-finales de Grand Chelem contre toute attente face à Stan Wawrinka, ce joueur face à qui sa spirale négative avait démarré.

Jo-Wilfried Tsonga - Roland-Garros 2015

Crédit: Panoramic

"Vous attendiez-vous à être là où vous êtes il y a un mois ?" Réponse de l'intéressé : "Ben en fait, oui." Ne voyez pas là une marque d'arrogance. Pour Jo-Wilfried Tsonga, cette demi-finale à Roland-Garros est une continuité. Celle d'un travail débuté il y a un an et demi, aux côtés de Thierry Ascione et Nicolas Escudé. Mais mis à mal en raison d'une nouvelle blessure à gérer.
Touché en fin de saison dernière, son avant-bras droit l'avait empêché de défendre comme il l'aurait voulu les couleurs de la France en finale de Coupe Davis, fin novembre. Sa défaite lors du premier match face à Stan Wawrinka a été le point de départ de l'une de ses plus grosses désillusions, impuissant qu'il fut face à la défaite des Bleus et à l'envolée vers la Suisse du trophée qu'il voulait gagner avec ses potes. Six mois plus tard, le revoici devant le même Wawrinka avant la ferme intention de ne pas voir son autre rêve lui passer sous le nez : disputer la finale de Roland-Garros.
Je vous avais bien dit que je me sentais capable d'aller au moins en demi-finales !
Même s'il le dit sans hésitation, il était difficile de prévoir que le Français joue sa 6e demi-finale de Grand Chelem à Paris. Sa saison n'a débuté qu'au mois de mars au Masters 1000 de Miami, où il ne dépassera pas le 3e tour, battu par Gaël Monfils. Le 15e mondial a disputé ensuite 9 matches sur terre battue avant Roland-Garros pour un bilan de 5 victoires pour 4 défaites, dont 2 face à des joueurs du Top 10, Cilic à Monte-Carlo et Berdych à Madrid. Rien de honteux pour un joueur sur le retour. Il n'empêche que bien malin était celui qui aurait pu prédire un tel parcours à Roland-Garros quelques semaines plus. A part lui.
"On travaille dur tout de même tout le temps, on a des ambitions, affirmait encore Tsonga après sa victoire sur Kei Nishikori. Moi, mes ambitions, c'est comme je le dis toujours, chaque fois que je m'engage dans un tournoi, d'essayer d'aller le plus loin possible. Je joue pour ça, pour aller voir ce que je suis capable de faire, de faire les choses du mieux que je peux. Mais je ne me mets jamais de barrière en termes de résultats." Et de rappeler hors micro dans un grand sourire, en référence à ses déclarations d'avant-tournoi : "Je vous avais bien dit que je me sentais capable d'aller au moins en demi-finales!"
Après une préparation physique réussie et des exercices de sophrologie qui semblent porter leurs fruits, le Manceau a relancé une mécanique enrayée depuis le début de la saison. Il est sûr de lui, de son physique retrouvé et solide dans sa tête. Enfin. Mais sera-ce suffisant pour réussir à devenir le premier Français depuis Henri Leconte en 1988 à jouer une finale à Roland-Garros ?

Face à Wawrinka, comme un signe du destin

Car face à lui, Stan Wawrinka se montre d'une solidité implacable depuis le début de la quinzaine. Vainqueur de Federer pour la première fois en Grand Chelem au tour précédent, le Suisse confirme son statut de terreur, forgé depuis sa victoire à l'Open d'Australie l'an passé. Un statut ouvertement jalousé par Tsonga, ce qui leur a valu quelques piques par presse interposée. Le destin ne les a sans doute pas remis l'un face à l'autre par hasard.
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Jo-Wilfried Tsonga et Stanislas Wawrinka avant la finale de la Coupe Davis 2014, à Lille

Crédit: AFP

Il aura un autre atout de poids : le public. A Lille, il y a six mois, le Manceau était parti sous les sifflets des spectateurs, qui n'avaient pas compris sa défection en finale de Coupe Davis. Et encore moins son engagement quelques semaines plus tard dans l'IPTL, une tournée en Asie de plusieurs matches d'exhibition, aux dotations fort juteuses, avec d'autres stars du circuit actuelles ou passées, alors qu'il était censé être au repos forcé.
Malgré cela, le public parisien a été derrière lui durant les dix premiers jours de compétition. Cela valait bien un message d'amour écrit sur le court central et ses quelques mots au micro du speaker : "Vous m'avez soutenu et quoi qu'il arrive je ne l'oublierai jamais. Aujourd'hui, je suis un homme comblé". Imaginez un peu s'il va au bout.
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