Un œil à Roland : Dimitrov au tapis, Nadal peut vraiment foncer vers Djokovic

On dit souvent que Roland-Garros n'a pas vraiment démarré tant qu'il n'y a pas eu une bonne grosse surprise. Cette fois, c'est parti, donc. Grigor Dimitrov, évacué sèchement en trois sets du court numéro 1 par l'Américain Jack Sock, restera comme LE gros client passé à la trappe au premier tour dans le tableau masculin. On savait que Sock pouvait être dangereux, mais l'indigente copie du Bulgare lui a grandement facilité la tâche. Roger Rasheed, l'entraîneur de Dimitrov, est apparu consterné par moments par la prestation de son poulain.

C'est la deuxième année de suite que l'ex baby Federer disparait d'entrée à Roland-Garros. Après une bonne campagne 2014 qui l'avait vu franchir un cap, il stagne à nouveau depuis quelques mois. A part son quart de finale à Madrid, sa préparation sur terre avait été quelconque. A force, il n'a plus tout à fait l'âge d'être un espoir et si, à 24 ans, il est trop tôt pour l'enterrer, ce nouveau coup d'arrêt est ennuyeux.

C'est en revanche une bonne nouvelle pour Rafael Nadal, débarrassé du principal os sur la route de son quart de finale annoncé face à Novak Djokovic. Non que l'Espagnol aurait eu quelque chose à craindre de ce Dimitrov-là, mais on voit mal désormais qui pourrait lui barrer la route des quarts. Oui, il y a encore Almagro, puis peut-être Melzer, Coric ou Robredo, mais rien ni personne avec l'envergure d'un Dimitrov au top qui, lui, aurait pu constituer un premier vrai test pour ce Nadal en quête de lui-même. Là, plus que jamais, ça sent le Djoker-Rafa à plein nez.

Voir Jo Tsonga et Benoit Paire encourager Maxime Hamou. Ils sont venus tous les deux sur le court 7 pour soutenir le jeune Hamou, dont c'était le tout premier match en Grand Chelem, face à Janowicz. La veille, Andy Murray était allé faire un tour sur ce même court pour voir Kyle Edmund battre Stéphane Robert. Des gestes appréciables et appréciés par les jeunes.

Les (nouveaux) progrès en français de Novak Djokovic. Il y a trois ans, le gars n'en parlait pas un mot. La façon dont il s'est prêté au jeu de l'interview avec Cédric Pioline à la fin de son match était assez savoureuse, aussi. Oui, devant les médias, le numéro un mondial peut parfois avoir un petit côté politicien en campagne récitant un cours de conseiller en communication, mais il sait aussi faire preuve d'une jolie spontanéité et d'un vrai sens de l'humour.

Voir Eugénie Bouchard complètement perdue. Elle a totalement disparu de son match pendant une demi-heure face à Kristina Mladenovic. De 4-4 à 6-4, 5-0, elle a joué niveau 15/4. Ses carences au service, récurrentes ces derniers temps, sont même devenues abyssales en début de second set. Elle a eu une réaction d'orgueil à saluer mais pas salutaire. C'était trop peu, trop tard. La Canadienne risque fort de sortir du Top 10.

La nouvelle sortie de Janowicz. Mine de rien, le Jerzy les enchaîne gentiment. Sa poignée de main limite avec Maxime Hamou va encore ajouter à sa réputation de plus en plus sulfureuse. La fraîcheur qui était la sienne à Bercy en 2012 et l'élan de sympathie qu'il avait générés paraissent bien loin aujourd'hui.

C'est une manie chez Kiki Mladenovic de couper les têtes sur le Lenglen au premier tour? Après Na Li l'an dernier, Bouchard cette fois. Preuve que la crispation n'est pas une fatalité pour les jeunes Françaises à Roland-Garros…

Qui d'autre trouve la tenue de Djokovic plutôt classe pour ce Roland 2015 ?

Avez-vous entendu parler d'Andrea Arnaboldi ? C'est lui qui a sorti Pierre-Hugues Herbert 27-25 au 3e tour en qualifications, le plus long match de l'histoire des qualifs (4h26). Eh bien il a remis ça mardi en se qualifiant pour le 2e tour: 4h10 pour venir à bout de Duckworth après avoir été mené deux sets à rien. Chapeau.

Eugénie Bouchard serait-elle en train de se tailler une sale réputation dans son Québec natal? Là, c'est tranchant...

7. Le nombre de joueurs français présents au deuxième tour dans le tableau masculin. C'est le moins bon total de ces dernières années. Ils étaient 9 en 2014, 10 en 2013 et surtout 13 en 2012, soit quasiment le double de cette année.

23. Novak Djokovic a signé sa 23e victoire consécutive sur le circuit. Il n'a plus perdu depuis la finale de Dubaï en février contre Federer. C'est la troisième plus longue série de victoires de sa carrière.

300. David Ferrer a signé mardi la 300e victoire de sa carrière sur terre battue. Il n'est que le deuxième joueur en activité à atteindre ce total, le premier étant évidemment Rafael Nadal. Le Majorquin en est lui à 337.