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Un œil à Roland : Monfils, cet homme est fou !

Laurent Vergne

Mis à jour 30/05/2015 à 00:39 GMT+2

ROLAND-GARROS - Quelle journée vendredi à Roland ! Une journée toute bleue ou presque avec quatre qualifiés pour les huitièmes de finale. Et une journée achevée en apothéose avec un renversement de situation improbable de Gaël Monfils contre Pablo Cuevas. A la Monfils, quoi...

Gaël Monfils explose de joie - Roland-Garros 2015

Crédit: AFP

L'histoire du jour

J'aurais pu insister sur le bilan d'ensemble côté tricolore vendredi, absolument remarquable avec trois joueurs (Simon, Monfils, Tsonga) qualifiés pour les huitièmes de finale chez ces messieurs, plus une autre dans le tableau dames (Cornet). Plus Gasquet qui a bouclé son deuxième tour victorieusement. Mais il y a des moments où les chiffres, les bilans et les analyses sont soufflés par l'émotion. Le scénario du match entre Gaël Monfils et Pablo Cuevas éclipse forcément tout le reste. Et il n'y a probablement que Monfils, dans le tennis français (dans le tennis tout court?) pour faire vivre de genre ce choses.
Il n'y a que lui pour se coller dans des situations pareilles. Pour se compliquer la vie au-delà du raisonnable. Pour donner l'impression d'être inerte, avant de se déchainer. Monfils, c'est un volcan dont la fréquence des passages de l'endormissement à l'éruption (et inversement) est unique dans le tennis professionnel. Il n'a probablement pas fait la carrière qu'il aurait pu. Il n'a pas le palmarès qu'il devrait avoir. Mais il est unique et ça, personne ne pourra lui enlever. Monfils, c'est le type qui, au bord du précipice, tombe dedans et arrive à remonter tout seul, sans corde. On ne sait pas comment. Mais il le fait.
A deux sets à un et 4-1 pour Cuevas, qui pouvait pourtant croire qu'il allait s'en tirer? Pourtant, on aurait dû se méfier. Avec la Monf'… Le Parisien a évidemment été aidé par la faillite de l'Uruguayen, submergé par l'émotion et dont le bras tremblant a eu le tort de remettre Monfils (et le public) dans le match. Le voilà donc, le grand moment de cette première semaine. Et même si on aurait aimé qu'il la passe sans faire de bruit et sans encombre, difficile quand même de ne pas lui dire merci. Et bravo, accessoirement.

On a aimé

L'ambiance de feu sur le Lenglen, évidemment. Cela arrive parfois. Roland-Garros prend une tournure "coupe Davis". Un grain de folie, un match qui perd le fil de sa logique, et le public s'embrase. C'était sans doute très dur à vivre pour Cuevas. Et formidable pour Monfils.
La résilience d'Alizé Cornet dans son troisième tour vendredi et d'une manière générale, sur cette première semaine. Contre Lucic-Baroni, la numéro un française n'a pas offert du grand tennis, elle n'a pas joué à son meilleur niveau, mais dans l'état d'esprit, l'absence de renoncement, elle a été remarquable. C'est à cela qu'elle doit sa présence en huitième de finale, une première pour elle à Roland-Garros. Elle ne l'a franchement pas volé.

On n'a pas aimé

Attention, c'est l'instant rabat-joie. Qui n'enlève rien à ce qui est écrit plus haut. Gaël Monfils vient de boucler un match que personne n'oubliera, car on ne gagne pas tous les jours sa place en huitième d'un Grand Chelem après avoir été mené deux sets à un et double break contre soi dans le quatrième. Un grand bravo, donc, et encore merci pour les émotions. Toutefois, pardon de jouer les grincheux, mais quand on nourrit les ambitions que nourrit la Monf' dans ce tournoi, débarquer en huitièmes en ayant lâché cinq sets et autant d'énergie, ce n'est pas bon. Et Monfils pourrait finir par le payer. Federer, lui, est bien reposé.

Juste pour savoir

Après être tombée à la renverse en se hissant en huitièmes, que fera Alizé Cornet si elle gagne le tournoi ?
De Monfils ou de Federer, lequel doit le plus craindre l'autre avant leur huitième de finale dimanche ?
Sachant qu'on n’imagine pas Monfils-Federer autre part que sur le central, lequel de Tsonga (contre Berdych quand même) ou de Simon (face à Wawrinka s'il vous plait) va migrer sur le Lenglen ?

Le tweet qui donne la pêche avant le week-end

Trois stats à retenir

3. Il y aura donc au moins trois Français en huitièmes de finale chez les hommes, et peut-être un ou deux de plus si Chardy et Gasquet arrivent à se qualifier samedi. Pour l'un (contre Goffin) comme pour l'autre (face à Anderson), ce sera difficile mais certainement pas impossible.
35. Tomas Berdych a remporté face à Benoît Paire son 35e match de la saison, déjà. Seul Djokovic en a gagné plus que lui (37).
52. Roger Federer s'est qualifié pour son 52e huitième de finale en Grand Chelem. 52 fois en deuxième semaine. Pour donner un élément de comparaison, Agassi, en 20 ans de carrière, en a joué 42. Pete Sampras 34. La constance du Suisse au plus haut niveau est hallucinante.
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