Un oeil à Roland : Tsonga, Monfils et Simon ont la pression ? Quelle pression ?

Cela fait maintenant 32 ans qu'un Français n'a pas gagné Roland-Garros. Et pour tout dire, c'est le cadet des soucis de la génération française actuelle. Cela peut être une honte, c'est peut-être dommage, c'est un fait. Nos meilleurs joueurs ont fait fi de ce rêve désormais quasiment inatteignable. Nos Mousquetaires du XXIe siècle ont grandi dans l'ombre de géants et ils commencent à vieillir. La plupart ont la trentaine ou en approchent à grands pas, le temps est au plaisir.

Cela s'est vu sur les courts ce mercredi. Tsonga, Simon et Paire ont maîtrisé leur sujet en trois sets, Monfils a tout donné pour passer en cinq, et Nicolas Mahut s'est offert un tour de plus en sortant Ernests Gulbis qui espérait sortir de sa torpeur là où il avait signé sa première demi-finale de Grand Chelem. Un joli tir groupé qui place 5 Français au 3e tour en attendant Gasquet et Chardy jeudi.

Alors bien sûr, le nombre de Français va drastiquement se réduire dans les jours à venir. Bientôt, nous ne les compterons plus que sur les doigts d'une main, mais ceux qui resteront auront eu au moins le plaisir d'avoir prolongé la fête à son maximum. Je pense surtout à Tsonga, Monfils et Simon à qui on prédit des huitièmes de finale relevés avec Berdych, Federer et Wawrinka en ligne de mire. Ce sont ces matches-là que l'on attend le plus. Eux aussi sans doute, même s'ils ne vous le diront pas.

Mais imaginez un instant que l'un d'eux fasse son trou en bas de tableau, comme ça, l'air de rien, histoire de lancer ce tournoi qui a tendance à cuire à l'étouffée pour le moment, le discours changerait-il pour autant ? Pas vraiment, car ils savent que l'autre côté du tableau, il y a un Nadal ou un Djokovic qui rôde et qui est prêt à mettre fin aux débuts de prémices de frétillement d'espoir de victoire finale à Paris. A moins qu'un concours de circonstances, sorte de parcours à la Wawrinka ou la Cilic, ne réveille des ardeurs bien enfouies pour ne pas faire naître de nouvelles déceptions. Cela fait 32 ans que ça dure... Autant oublier la pression, non ?

La bonne énergie déployée par Benoît Paire face à Fabio Fognini. Peu avant le début de Roland-Garros, on aurait bien mis une pièce sur cet Italien fantasque qui a quand même battu deux fois Nadal sur terre battue cette saison. Visiblement pas dans son assiette, Fognini s'est laissé manger par le Français qui avait retrouvé son appétit de victoires. Et laissé ses pétages de plomb aux vestiaires. Ça change, reste à savoir combien de temps ça va durer. C'est la 5e fois qu'il atteint le 3e tour en Grand Chelem. On attend maintenant ses premiers huitièmes de finale.

La défaite de Marcos Baghdatis au 2e tour face à Damir Dzumhur. Je n'ai rien contre ce joueur bosnien, je tiens à le préciser, mais voir le Chypriote s'incliner de la sorte montre qu'il peut être encore dans une spirale négative. C'est vrai qu'il n'a pas montré de réelle attache à la terre battue dans sa carrière. Mais c'est un joueur attachant, bourré de talents, révélé par Patrick Mouratoglou avec qui il est allé jusqu'en finale de l'Open d'Australie en 2006, perdue face à Roger Federer. Au 3e tour, il aurait pu retomber sur lui. J'aurais trouvé le clin d'oeil sympa. Espérons que ce soit pour une prochaine fois.

Florent Manaudou fait passer un message à Alizé Cornet, rien que ça.

Un Tsonga-Paire en huitième de finale, quelqu'un y croit ?

Et un Monfils-Federer ?

Alizé Cornet au 3e tour face à Lucic-Baroni à la place de Simona Halep, ce ne serait pas le meilleur coup de la semaine pour le moment ?

Et si Djokovic voulait que Carlos Bernardes arbitre toutes ses rencontres de Roland-Garros, l'ATP refuserait-elle sa requête ?

1. Avec le match Simon-Mahut qui s'annonce au 3e tour, il y aura au moins un Français en huitième de finale de Roland-Garros. Ce sera une première en Grand Chelem cette saison.

12. Pour la 12e fois de suite à Roland-Garros, Roger Federer sera présent au 3e tour du tournoi parisien. En autant de participations. En 57 matches joués au 2e tour, le Suisse n'en avait perdu qu'un en Grand Chelem : à Wimbledon face à Sergyi Stakhovsky en 2013.

57. Le nombre de places que perdra au moins Ernests Gulbis suite à sa défaite au 2e tour face à Nicolas Mahut. Le Letton était demi-finaliste l'an passé. Il sera classé au mieux 86e dans une dizaine de jours.