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De Djokovic à Nadal : Le "Big 5" à la loupe avant Roland-Garros

Laurent Vergne

Mis à jour 19/05/2016 à 16:19 GMT+2

ROLAND-GARROS - A eux cinq, ils ont gagné 24 des 25 derniers tournois du Grand Chelem. Et il y a à nouveau de fortes chances que le vainqueur de Roland-Garros figure parmi eux. Avant le coup d'envoi du tournoi parisien, gros plan sur les cinq ténors du circuit ATP, entre certitudes et doutes.

Federer, Djokovic, Wawrinka, Nadal et Murray - ATP 2016

Crédit: Panoramic

Novak Djokovic

  • Serbie
  • 29 ans (le 22 mai)
  • Classement ATP : 1er
  • Classement Race : 1er
  • Bilan sur terre en 2016 : 9 victoires, 2 défaites
Son printemps sur terre : Mitigé, à son échelle. L'an dernier, il avait déboulé à Roland-Garros sans avoir perdu depuis février. Là, il n'a gagné qu'un seul Masters 1000 terrien, à Madrid, pour deux défaites très différentes par leur nature : une d'entrée à Monte-Carlo contre Vesely qui s'apparente plus à une étourderie qu'autre chose, l'autre en finale à Rome contre Murray, face auquel il n'avait jamais perdu sur terre. Mais il est arrivé fatigué face à l'Ecossais, dont la semaine avait été beaucoup plus tranquille.
Le bon point : Sa victoire contre Nadal à Rome, après un gros match. Elle lui permet, en cas de retrouvailles à Paris, de conserver un réel ascendant sur le nonuple vainqueur de Roland-Garros. Plus globalement, son extraordinaire faculté à mettre le petit plus décisif sur les points très, très importants. Il n'a pas d'équivalent dans ce domaine.
L'ombre d'un doute : Plus que ses défaites, c'est son attitude à Rome qui a interpellé. Il est apparu extrêmement nerveux, y compris face à des adversaires loin de son rang, comme Bellucci ou Robert. Comme si le poids de Roland-Garros pesait déjà. S'il y a un sujet d'inquiétude, il se situe ici.
La stat : 5. Malgré l'accident monégasque, Djokovic a signé 5 victoires face à des joueurs du Top 10 sur terre. Personne n'a fait mieux.
Notre avis : Moins souverain qu'en 2015, il reste quand même l'homme à battre. Et l'ouverture du jeu dans ce printemps 2016 ne l'impose pas comme le seul et unique favori. Ce n'est pas plus mal…
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Novak Djokovic en 8e de finale du Masters de Madrid

Crédit: AFP

Andy Murray

  • Grande-Bretagne
  • 29 ans
  • Classement ATP : 2e
  • Classement Race : 2e
  • Bilan sur terre en 2016 : 12 victoires, 2 défaites
Son printemps sur terre : Remarquable. Demi-finaliste à Monte-Carlo, finaliste à Madrid, vainqueur à Rome. La montée en puissance idéale. Même s'il avait déjà gagné à Madrid l'an passé, il semble évoluer un cran au-dessus en 2016. Jamais il n'a semblé à ce point en mesure de peser sur les débats à Roland-Garros, le seul tournoi majeur où il n'a encore jamais atteint la finale. Désormais, Andy Murray soulevant la Coupe des Mousquetaires apparait comme un scénario crédible.
Le bon point : Avoir battu à la fois Nadal (Madrid) et Djokovic (Rome). Pour la confiance, c'est capital. Surtout son succès contre Djokovic, une grande première pour lui sur terre battue après cinq défaites. Le fait d'avoir verrouillé la deuxième place mondiale lui assure aussi de ne pas croiser le Djoker avant la finale.
L'ombre d'un doute : Il ne reprendra pas d'entraineur principal avant la saison sur gazon. Il semble parfaitement s'en accommoder et à 29 ans, Murray est un grand garçon. Mais sur cette surface où la stratégie est si importante, ne le paiera-t-il pas à un moment donné dans la quinzaine ?
La stat : 3. Symbole de sa solidité et de sa constance, Andy Murray est le seul à avoir atteint le dernier carré dans chacun des trois Masters 1000 préparatoires à Roland-Garros.
Notre avis : Il n'est pas absurde de le placer sur la même ligne que Djokovic et Nadal au coup d'envoi de ce Roland-Garros 2016. C'est dire l'ampleur du chemin parcouru.
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Andy Murray au service face à Rafael Nadal

Crédit: AFP

Roger Federer

  • Suisse
  • 34 ans
  • Classement ATP : 3e
  • Classement Race : 13e
  • Bilan sur terre en 2016 : 3 victoires, 2 défaites
Son printemps sur terre : Pour cause d'absentéisme répété, il est bien difficile à juger, à l'image de sa saison d'ailleurs. Le bilan terrien de Roger Federer se limite à cinq petits matches. C'est bien peu, surtout pour quelqu'un qui n'avait plus joué depuis le mois de janvier ! Il manque à peu près de tout : de matches, de repères, de condition physique et de confiance.
Le bon point : Très franchement, il faut fouiner. Mais en atteignant les quarts de finale à Monte-Carlo après deux mois et demi d'absence, Federer avait plutôt rassuré. Malheureusement, derrière, il a rechuté. Au final, sa victoire-référence est celle sur Roberto Bautista Agut à Monaco. C'est quand même léger.
L'ombre d'un doute : Plus qu'une ombre, à vrai dire... Le plus gros souci du Suisse n'est pas de savoir à quel niveau il peut évoluer, mais simplement de savoir s'il est capable de jouer. Il a accueilli comme un signe encourageant de disputer quatre sets en deux jours à Rome. Mais à Paris, il faudra tenir une toute autre distance pour envisager de survivre ne serait-ce qu'à la première semaine. Federer est-il capable d'enchainer plusieurs matches en trois sets gagnants sur terre sans que son corps ne clignote dans tous les sens ?
La stat : 13. Le classement de Roger Federer à la "Race", sur les points pris depuis le 1er janvier. Il n'avait jamais figuré aussi bas depuis 15 ans.
Notre avis : Vu le contexte, une victoire à Roland-Garros apparait au moins aussi improbable que celle d'un joueur français. C'est dire. A ce stade, même sa participation n'est pas totalement garantie.
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Roger Federer battu par Dominic Thiem au Masters 1000 de Rome le 12 mai 2016

Crédit: AFP

Stan Wawrinka

  • Suisse
  • 31 ans
  • Classement ATP : 4e
  • Classement Race : 8e
  • Bilan sur terre en 2016 : 3 victoires, 3 défaites
Son printemps sur terre : Après un mois de mars décevant, Stan Wawrinka n'a pas exactement rectifié le tir à la faveur de la campagne européenne sur ocre. Un quart de finale à Monte-Carlo, une élimination d'entrée à Madrid et en huitièmes à Rome, c'est un bilan maigrichon pour un tenant du titre à Roland-Garros, même s'il lui reste encore le tournoi de Genève, cette semaine, pour emmagasiner quelques victoires avant de venir défendre sa couronne parisienne.
Le bon point : Paradoxalement, sa grande discrétion en matière de résultats va lui autoriser une certaine tranquillité. Ce n'est pas une mauvaise chose. Wawrinka a beau être le champion sortant, il va surtout être vu comme un outsider à Paris. Pendant que l'on parlera de Djokovic, de Nadal ou de Murray, lui aura (un peu) la paix. Et comme il assure que son jeu est en place à l'entraînement, il ne lui manque qu'un enchaînement de victoires pour que le déclic s'opère. La première semaine peut servir à ça…
L'ombre d'un doute : La faiblesse d'ensemble de son bilan interpelle. Le Vaudois nous a habitués à quelques sautes d'humeur mais, là, sa période de méforme dure tout de même depuis plusieurs mois. Cela faisait quatre ans que Wawrinka n'avait pas connu une préparation aussi faiblarde sur terre. En 2013, 2014 et 2015, il avait toujours atteint au moins une fois le dernier carré d'un des trois Masters 1000 sur terre battue. Du coup, il n'a pas grand-chose sur quoi s'appuyer.
La stat : 0. Cette saison, Wawrinka n'a pas battu un seul membre du Top 15. Sa victoire la plus significative est celle face à Gilles Simon, alors 18e, à Monte-Carlo. L'an dernier, au même stade de la saison, il avait déjà battu quatre joueurs du Top 10.
Notre avis : Il n'a apporté aucune garantie et globalement, son début de saison est très mitigé. Mais s'il passe l'écueil de la première semaine, il sera très dangereux.
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Stan Wawrinka

Crédit: AFP

Rafael Nadal

  • Espagne
  • 29 ans (30 ans le 3 juin)
  • Classement ATP : 5e
  • Classement Race : 3e
  • Bilan sur terre en 2016 : 19 victoires, 4 défaites
Son printemps sur terre : C'est probablement le meilleur Nadal qu'il nous ait été donné de voir depuis deux ans. Le printemps 2016 aura marqué son retour aux affaires sur sa surface fétiche avec sa victoire à Monte-Carlo et, à un degré moindre, Barcelone. Ses échecs face à Murray et Djokovic à Madrid et Rome ont légèrement terni ce bilan mais pas l'impression d'ensemble : s'il n'est plus la terreur qu'il fut du temps de sa splendeur, Nadal, à nouveau agressif, particulièrement côté coup droit, est redevenu un énorme client sur terre.
Le bon point : Son titre à Monte-Carlo. Parce que, plus que tout autre, il avait besoin de conquérir à nouveau un tournoi de premier plan, Grand Chelem ou Masters 1000. C'était la première fois depuis juin 2014 qu'il s'imposait dans un M1000. Nadal a d'abord besoin de confiance et celle-ci passe par des titres. C'était un premier pas. Un seul pas, mais il était déterminant.
L'ombre d'un doute : Sa 7e défaite consécutive face à Djokovic, face auquel il n'a plus gagné un set depuis deux ans. Il a largement rivalisé et même mené dans les deux manches à Rome mais il a fini par coincer. Gagner ce match-là aurait pu changer la donne avant Roland-Garros.
La stat : 13. Vainqueur à Monte-Carlo, Barcelone puis demi-finaliste à Madrid, Nadal a enchainé 13 victoires. Sa meilleure série sur le circuit depuis... l'été 2013.
Notre avis : La route de la "decima" s'annonce semée d'embûches, surtout s'il se retrouve dans le quart de tableau de Djokovic ou Murray. Mais qui a envie de tomber sur ce Nadal-là ?
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Nadal

Crédit: Eurosport

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