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Forget sur l'absence de toit : "Bienvenue en France..."

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 23/05/2016 à 15:24 GMT+2

ROLAND-GARROS - Directeur du tournoi depuis cette année, Guy Forget a fait le point sur la situation lundi, après un début de quinzaine perturbé par la météo. Il a notamment estimé qu'il est "urgent d’avoir un toit. C'est vraiment une question de respect."

Le court central de Roland-Garros sous la pluie

Crédit: AFP

Ce début de tournoi ne fait-il pas ressortir cruellement le défaut des infrastructures de Roland-Garros ?
G.F. : On ne serait pas mal avec un toit sur le court Philippe-Chatrier. On mesure là toute l'importance de cet outil. C'est une question de respect pour le public, pour les médias qui sont plus de 1000 ici, pour les fans assis devant leur télé. Ils attendent depuis un an. Malheureusement, nous allons devoir encore attendre. Alors que Melbourne, Wimbledon ont un toit et que New York va en avoir. Nous, nous devons attendre 2020.
Vous pensez que le toit sera installé en 2020 ?
G.F. : Oui, nous sommes confiants, et nous avons déjà commencé les travaux préparatoires. Ce n'est pas forcément visible pour le moment, mais nous avons commencé, depuis deux ans, à travailler dessus. On avance. Les courts 4 et 5 ont été refaits. Ce sont des petits pas. Dès que le tournoi sera fini, le travail va reprendre. C'est un processus qui va durer jusqu'en 2020. Et le toit sera la dernière pièce du puzzle.
Pourquoi la dernière pièce ?
G.F. : Parce que pour mettre le toit, il faut modifier complètement la structure du stade. Je ne sais pas si vous avez vu les photos du projet, mais les tribunes sur lesquelles va reposer le toit sont comme des ailes. Elles sont énormes. Cela implique un gros chantier. Il va falloir reconstruire complètement une des tribunes.
picture

Guy Forget à Paris le 23 juin 2015

Crédit: Panoramic

2020, c'est vraiment le plus tôt que l'on puisse espérer pour le toit?
G.F. : Il y a plusieurs étapes. La décision du Conseil d'Etat, en décembre, sera fondamentale. Nous sommes convaincus qu'elle nous sera favorable et qu'à partir de là, nous pourrons avancer. Mais d'ici là, nous sommes coincés. C'est donc une question de temps. 2020 est l'objectif que nous nous sommes fixés. Nous voulons que tout soit fini d'ici là.
Même en 2020, le risque n'est-il pas que Roland-Garros soit encore à la traîne? Il y a trois courts couverts à Melbourne. Il y en aura deux ou trois à l'US Open. Si on passe une décennie sur un toit, Paris sera toujours derrière les autres, non?

G.F. : Bienvenue en France (rires)... Vous connaissez les circonstances aussi bien que moi. Nous devons suivre les règles. Tout ce que nous pouvons faire, c'est suivre le processus. On est convaincu que cela va aboutir. C'est une question de temps. Nous avons des raisons d'être confiant.
Comment expliquez-vous qu'il faille deux ans pour construire un toit à New York et que ce soit si long en France ?
G.F. : Pourquoi ne posez-vous pas la question au président français? Bon, honnêtement, c'est une blague de mauvais goût, parce que le Président, la maire de Paris, et le Premier ministre soutiennent notre projet. Il y a une minorité qui s'y oppose mais c'est une minorité de blocage. Donc nous attendons. Dans d'autres pays, les choses vont plus vite. Puis, ici, nous sommes à Paris, pas à 20 ou 30 kilomètres, où il y aurait moins de contraintes. Mais c'est aussi ce qui fait le charme unique du lieu. Les joueurs et leurs staffs sont contents d'être à 10 minutes des Champs-Elysées. Mais il y a des contraintes qui viennent avec ça…Notre situation géographique nous pénalise, nous manquons d'espace.
Craignez-vous que tout ceci finisse par pénaliser Roland-Garros au point de remettre son statut de Grand Chelem en cause ?
G.F. : Non. La grande force de ces tournois, c'est leur histoire. Quand Rafa ou Roger gagnent ici, ils tombent à genoux. Ils sont attachés au lieu, au tournoi.Si le mauvais temps persiste, le premier tour risque de s'étendre au-delà de mardi…
G.F. : C'est déjà arrivé par le passé dans certains tournois du Grand Chelem. Je me souviens avoir fini un premier tour le samedi à Wimbledon. Mais le gazon est particulier, dès qu'il tombe trois gouttes, c'est fini. Sur terre, si c'est du crachin, on peut quand même jouer. Hier, il y a eu plus de quatre heures de tennis.
Les joueurs vous font-Ils part de leur mécontentement ?
G.F. : Vous savez, les joueurs sont de grands professionnels. Ils ont l'habitude de composer avec la météo. Je vous l'ai dit, à une époque, on a fini le 1re tour de Wimbledon le samedi. Nous avions des fraises à la crème pour patienter. Notre avantage, c'est de pouvoir jouer s'il ne pleut pas trop fort. Si le temps continue d'être mauvais, ce sera compliqué mais les joueurs le savent et ils l'acceptent.
Et le public ?
G.F. : S'il y a un désastre total, qu'il n'y a pas un point dans la journée, les gens peuvent être totalement remboursés. Si ça joue moins de deux heures, ils récupèrent 50% de la somme. A partir de deux heures, on considère qu'ils ont vu l'équivalent d'un match de football, donc on ne rembourse plus. Pour le public, nous essayons de l'occuper au mieux pendant la pluie. Il y a des groupes de jazz, on a diffusé des documentaires sur les écrans géants. Il y a des points de shopping, de restauration. Mais évidemment, nous sommes limités. Le public se retrouve qui plus est coincé quand il pleut longtemps. Ne devrait-on pas autoriser les gens à quitter le stade et revenir quand la pluie s'arrête ?
G.F. : C'est une bonne question. On y pense effectivement. C'est compliqué pour des questions de sécurité. Mais nous sommes conscients que les gens aimeraient bien pouvoir sortir, aller faire une promenade dans Boulogne, ou Auteuil.
La future place des Mousquetaires.
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