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5 majeurs, 5 vainqueurs ? Une année de partage, oui, mais pas de zizanie

Laurent Vergne

Mis à jour 12/06/2017 à 16:51 GMT+2

Vainqueur de Roland-Garros dimanche, Rafael Nadal est le 5e lauréat différent sur les cinq derniers tournois majeurs du circuit. Il faut remonter à 2002-2003 pour trouver trace d'un roulement plus important encore en Grand Chelem. Faut-il pour autant y voir une forme d'instabilité ? Pas vraiment.

Federer, Djokovic, Murray, Wawrinka, Nadal

Crédit: Eurosport

Novak Djokovic. Andy Murray. Stan Wawrinka. Roger Federer. Rafael Nadal. De Roland-Garros 2016 à Roland-Garros 2017, le circuit masculin a connu cinq vainqueurs différents lors des cinq derniers tournois du Grand Chelem. Si le fait est à noter, c'est qu'il est inédit depuis près d'une quinzaine d'années. Il faut remonter à la période 2002-2003 pour trouver trace d'un tel "turnover" au sommet. Mais la comparaison s'arrête là. Nous ne sommes, aujourd'hui, dans une instabilité très relative, quand elle était totale à l'époque.
Au début du XXIe siècle, le tennis mondial était en train de se chercher une nouvelle ère, dans un curieux mélange de génération marquante mais vieillissante (Sampras, Agassi, Ivanisevic) et jeunes pousses affamées, mais pas forcément en mesure de briller, soit durablement, soit sur des terrains assez variés (Safin, Hewitt, Ferrero). Pendant deux années entières, sur les saisons 2002 et 2003, nous avons donc eu huit vainqueurs différents dans les rendez-vous majeurs.
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Thomas Johansson

Crédit: Eurosport

Le partage des riches… à quelques-uns

Nous ne sommes qu'à cinq aujourd'hui, mais c'est surtout la nature des lauréats qui incite à distinguer très nettement les deux situations. En 2002-2003, nous avions assisté aux derniers sacres de Sampras ou d'Agassi, mais surtout à un grand nombre de premières qui n'ont jamais été suivi d'effets. L'année 2002 avait ainsi ressemblé à un joyeux bordel. Le sacre assez improbable de Thomas Johansson en Australie, celui d'Albert Costa à Roland-Garros -pas improbable certes, mais dont on ne peut pas dire qu'il était annonciateur d'un règne durable-, ou encore la sortie royale de Pete Sampras à Flushing.
Pendant deux années, donc, c'était à toi, à moi, à lui, à l'autre et encore à un autre. Tout cela a pris fin en janvier 2004. Roger Federer, déjà vainqueur à Wimbledon l'été précédent, fit entrer le circuit ATP dans une nouvelle époque en s'imposant à l'Open d'Australie. 2004 fut l'année de son premier Petit Chelem et cette sorte de chienlit a définitivement pris fin. L'année encore d'après, ce fut au tour de Rafael Nadal d'émerger et bientôt il ne resterait même plus de miettes à se partager. Nous n'étions pas prêts de revoir un Thomas Johansson soulever un trophée en Grand Chelem...
Aujourd'hui, le contexte n'a absolument rien à voir avec celui des années 2002-2003. Si nous avons cinq vainqueurs différents consécutifs, aucun n'est un novice. Et c'est peu de le dire. Ce sont au contraire toujours les mêmes qui gagnent, ou regagnent. En dehors du titre de Marin Cilic à l'US Open en 2014, le quintet Djokovic-Murray-Wawrinka-Federer-Nadal a glané tous les titres majeurs dans les années 2010. Il n'y a donc pas de zizanie, juste un retour à une forme de partage... mais toujours entre les mêmes élites.
Une année de turn-over en Grand Chelem
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