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L'oeil de Roland : Stan, t'as des p'tits airs de 2015

Laurent Vergne

Mis à jour 02/06/2017 à 09:01 GMT+2

ROLAND-GARROS 2017 – Qualifié pour le troisième tour sans perdre un set, ce qui, mine de rien, ne lui était pas arrivé depuis sept années à Paris, Stan Wawrinka a vraiment impressionné jeudi. Face à un très bon Dolgopolov, le Suisse a affiché une confiance et une qualité de jeu très prometteuses.

Stan Wawrinka

Crédit: Getty Images

Mine de rien, après cinq jours et deux petits tours dans cette quinzaine de Roland-Garros, la guillotine a déjà coupé quelques têtes renommées. Alexander Zverev, vainqueur du Masters 1000 de Rome, out dès le premier. Jo-Wilfried Tsonga, vainqueur à Lyon, au revoir également d'entrée. Tomas Berdych, sa victime en finale dans le Rhône, n'aura tenu qu'un tour de plus et est également prêt pour un retour anticipé à la maison. Ça commence à faire beaucoup.
On a beaucoup glosé sur le fait de savoir si Tsonga avait bien fait ou non de jouer à Lyon la semaine précédant Roland-Garros. Je serai prudent sur le lien de cause à effet entre sa victoire lyonnaise et sa sortie de route parisienne.
Ce qui apparait en revanche incontestable, c'est que Stan Wawrinka, lui, a vraiment eu raison de s'aligner à Genève. Cette semaine à domicile lui a donné tout ce dont il avait besoin : un enchainement de victoires (il a gagné quatre matches de rang en Suisse, soit deux fois plus qu'au cours de toute sa saison sur terre battue jusque-là), un vrai rythme, d'autant qu'il a livré quelques vraies bastons, contre Querrey ou Zverev, et un gros shoot de confiance au moment opportun. Il ne fallait pas trop s'inquiéter pour Wawrinka. Avec lui, la confiance, c'est comme le vélo. Ça ne s'oublie pas, et ça peut même revenir au quart de tour.
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Stam Wawrinka

Crédit: Getty Images

Arrivé lancé

Pour le coup, Genève a vraiment servi ses intérêts. Je ne sais pas si l'idée aurait été bonne pour un autre, mais pour lui, oui. Stan Wawrinka n'est jamais aussi fragile et bon à prendre que dans les premiers tours des tournois, notamment en Grand Chelem. Il a besoin d'une période de rodage. Il doit "se mettre dedans". Grâce à son parcours genevois, il est arrivé sans doute plus prêt, tennistiquement et mentalement, que s'il s'était arrêté après Rome.
Contre Alexandr Dolgopolov, jeudi, je l'ai trouvé particulièrement bon. C'est vraiment un match parfait pour lui. Une solide opposition (c'était un de ces jours à Dolgo s'était plutôt levé du bon pied), un match accroché, quelques moments chauds à gérer mais, malgré tout, à la fin, une victoire en trois sets. Le scénario idéal. C'est le genre de match qui vous font passer un cap dans une quinzaine. Wawrinka, qui se connait par cœur, a d'ailleurs souligné la qualité de sa performance. Il sait ce qu'il a produit. Même s'il a plaisanté sur le fait que, s'il le pouvait, il préfèrerait gagner tous ses matches 6-1, 6-1, 6-1, des matches comme celui-ci font un bien fou.
Mon camarade de La Tribune de Genève, Arnaud Cerutti, a même cru voir dans la copie de son compatriote des airs glorieux du printemps 2015.

"Je ne veux pas qu'on parle de moi"

J'avoue m'être fait un peu la même réflexion. Il y a vraiment un moment que je n'avais pas vu Wawrinka jouer aussi bien. C'est une mauvaise nouvelle pour la concurrence. Je ne suis pas en train de suggérer qu'un deuxième titre parisien l'attend, c'est hors de propos à ce stade. Mais deux choses, quand même :
1. Toutes les têtes tombées évoquées plus haut figurent dans la partie supérieure du tableau, celle de Wawrinka. Bien sûr, il reste du monde. Mais quand même. Regardez la concurrence. Andy Murray ? Il doit encore convaincre, et c'est peu de le dire. Del Potro ? Il est à une accélération de voir ses adducteurs lâcher pour de bon. Nishikori ? Ça ne vaut pas un Stan pour le moment. Cilic ? Sur terre, dur d'en faire un candidat à la fin de deuxième semaine. Prudence, au minimum. Reste Monfils, Gasquet, Cuevas. Mais rien, vraiment, qui, soit sur ce début de tournoi, soit pour leur passé en Grand Chelem, n'est de nature de barrer la route du Wawrinka que j'ai vu jeudi sur le Chatrier.
2. S'il parvenait à sortir de ce haut de tableau ce qui, à défaut d'être garanti, ne me parait donc pas absurde, il n’aura peur de personne. Pas même de Nadal. Une fois en finale, vous pouvez amener qui vous voulez au Stan. Un Djokovic invaincu depuis des mois, Nadal, les Beatles, le Pape, ce sera pareil pour lui. Pourquoi ? Parce qu'il sait que, s'il déploie ses armes exactement comme il sait le faire, il sera en mesure de gagner.
Lors de sa conférence de presse, répondant à un confrère qui lui demandait s'il était agacé qu'on parle davantage de Nadal, de Djokovic ou même de Thiem que de lui, Stan a souri : "Je suis habitué, ça va. Je ne veux pas qu'on parle de moi." Curieux parce que, après son match, il me paraissait justement difficile de ne pas parler de lui.
Attention quand même. Personne n'est jamais à l'abri de rien en Grand Chelem. Samedi, pour boucler sa première semaine, Wawrinka va croiser Fogini. Fabio le fou, à côté duquel Kyrgios et Dolgopolov font office de rigoristes, joue très, très bien en ce moment. Il a titillé Nadal à Madrid, il a gobé Murray à Rome. Et il partage avec Wawrinka le fait de préférer les grands matches contre les grands joueurs aux rencontres anonymes. Il se nourrit de cela, Fabio. Du coup, ce Wawrinka-Fognini pourrait bien constituer la vraie pépite de ce samedi, plus encore que le Murray-Del Potro ou le Monfils-Gasquet, qui font pourtant déjà bien envie.
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Wawrinka a sorti le grand jeu contre Dolgopolov : Les temps forts de sa victoire

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