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Lucas Pouille : "Casser des raquettes a des effets négatifs sur moi"

Sébastien Petit

Mis à jour 30/05/2017 à 23:11 GMT+2

ROLAND-GARROS - Après un premier match compliqué contre Julien Benneteau, Lucas Pouille reviendra sur le court central mercredi pour affronter Thomaz Bellucci. Son objectif : viser le 3e tour de Roland-Garros, qu’il n’a encore jamais atteint dans sa jeune carrière. Et faire en sorte de dompter cette pression qui lui a bien pourri la vie au 1er tour.

Lucas Pouille lors de son 1er tour de Roland-Garros contre Julien Benneteau

Crédit: Getty Images

La pression, l’autre adversaire des joueurs. Ce mal invisible est capable de faire des ravages sous diverses formes dans la tête des plus talentueux. Des pétages de plomb en mode explosion de raquettes sur le court, des maux physiques qui sortent de nulle part ou des bras qui tremblent au pire moment. Autant de naufrages qui témoignent un peu plus -s’il en fallait- que bien jouer au tennis n’est pas qu’une question de physique affûté ou de tactique appliquée à la lettre.
Que ce soit dans les tableaux dames ou messieurs, le premier tour est ainsi presque toujours une hécatombe dans les tournois du Grand Chelem. Rares sont ceux qui ne délivrent pas une grosse surprise. Ce Roland-Garros 2017 ne fera d’ailleurs pas exception à la règle après les sorties prématurées d’Angelique Kerber ou encore Alexander Zverev. Parmi ceux qui ont eu chaud mais qui ont eu la chance de s’en sortir, Lucas Pouille est tout heureux de faire partie de la troupe des rescapés. Car son premier tour n’a pas été une partie de plaisir. Dimanche, Julien Benneteau lui en a fait voir de toutes les couleurs, le poussant à jouer 5 sets, au grand dam du 17e mondial.
‘’J'étais un peu tendu, même très tendu, dès le début du match, a reconnu sans peine le Tricolore double quart-de-finaliste en Grand Chelem. Et je pense que tout le monde l’a vu. Chez moi, cela se manifeste par trois aspects : je bouge moins bien, cela se voit facilement, je retourne moins bien et je vois moins, suis moins réactif et du coup, au retour, je vais prendre des aces qui ne sont pas forcément très loin de moi…’’

"C'est la deuxième fois que je jouais sur le court central…"

A quoi se raccrocher alors lorsque l’on voit que tout ne se passe pas comme prévu ? "Je préfère m'encourager un peu plus comme j'ai pu le faire dans le quatrième, mettre plus d’intensité dans mes frappes, cela m’aide davantage. Si je commence à casser une raquette, à gueuler un bon coup, cela va avoir un effet négatif sur moi." Loin d’un Paire ou d’un Baghdatis, spécialiste du genre. Sa spécialité à lui, c’est la réserve et le dépassement de soi. Une recette qui a porté ses fruits et qui fait qu’il est très attendu à Paris cette saison après son éclosion sur le circuit l’an passé. "L'envie est là mais je sais comment je fonctionne… Je pense qu'il n'y a pas un joueur sur le circuit qui joue un premier tour sans être tendu. Je n'ai pas forcément réussi à le gérer comme j'aurais souhaité."
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Lucas Pouille à Roland-Garros en 2017.

Crédit: Getty Images

C’est là que l’expérience de ce jeune joueur de 23 ans a fait une différence notable. Julien Benneteau a eu beau mener deux sets à un avec un break d’avance dans le 4e set, il n’a pas su répliquer au relâchement de son adversaire qui, dos au mur, s’est mis à lâcher ses coups. En Grand Chelem, le Nordiste restait sur 4 victoires lors de ses derniers matches disputés en 5 sets en 2016 entre Wimbledon et l’US Open où il a atteint les quarts de finale. Même Rafael Nadal n’y a pas résisté.
A Paris, c’était en tout cas une grande première pour lui. "C'est la deuxième fois que je jouais sur le court central. La première fois, j'ai perdu contre un autre Français, Gilles Simon. En plus, ce n'est pas forcément évident de jouer le dimanche. J'avoue que c'est une journée particulière pour commencer le tournoi. Quand je regardais le premier match le matin à 11 heures, cela doit être difficile de jouer."
A 12h30, ton tournoi est peut-être terminé alors que d'autres vont le commencer deux jours plus tard…
Mercredi, il aura encore les honneurs du court central pour tenter de décrocher sa place pour le 3e tour, ce qu’il n’a encore fait à Paris. Cette fois-ci, pas de Français en face, mais un Brésilien, Thomaz Bellucci, 61e mondial et terrien affirmé. Une autre paire de manches, d’un cran supérieur au précédent. S’il veut aller aussi loin à Roland-Garros que le veut son ambition, il va falloir qu’il s’y habitue. "Se dépasser et tout donner sur le court, c’est le contrat moral qu’il a passé avec les gens qui viennent le voir, souligne son entraîneur Emmanuel Planque. Après, il n’a pas d’obligation de résultats… il fera ce qu’il pourra !’’ Après tout, c’est vrai : pourquoi se mettre une pression inutile sur le dos ?
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