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Monfils va devoir passer des Vosges à l'Himalaya en 24 heures

Laurent Vergne

Mis à jour 05/06/2017 à 14:59 GMT+2

ROLAND-GARROS 2017 – Dernier Tricolore en lice dans le tableau masculin, Gaël Monfils fait face à une montagne lundi en huitième de finale. Le Parisien va devoir se défaire de Stan Wawrinka, vainqueur en 2015 et très solide depuis le début du tournoi. Un défi bien plus imposant que ceux des tours précédents…

Gaël Monfils

Crédit: Getty Images

Le contexte

D'un point de vue hiérarchique, c'est le huitième de finale logique. Pourtant, si Stan Wawrinka était plus qu'attendu en huitièmes au vu de son pedigree en Grand Chelem ces dernières années et particulièrement à Roland-Garros, Gaël Monfils l'était sans doute un peu moins. Après avoir quasi disparu des radars ces dernières semaines, le Français a débarqué à Paris dans la plus totale inconnue. A l'arrivée, le voici donc en deuxième semaine et ce en ayant joué seulement huit sets et demie, même s'il en a perdu un dimanche contre Richard Gasquet.
Stan Wawrinka, lui, a vraiment impressionné. Remis en selle et en rythme par son titre à Genève la semaine précédant Roland-Garros, il a produit du très bon tennis, tout particulièrement contre Alexandr Dolgopolov au deuxième tour. C'était du Stan the man version fin de quinzaine. On l'avait rarement vu aussi fort aussi tôt dans un majeur. Il a confirmé contre Fabio Fognini, lequel n'a pu l'accrocher qu'un set avant d'exploser en vol en 16e de finale.
Le cas de Gaël Monfils est différent. Si ses deux premiers tours se sont avérés tranquilles, son match contre Richard Gasquet n'a pas franchement rassuré. Surtout la seconde partie, dimanche après-midi, au cours de laquelle il est apparu incroyablement nerveux. Il l'a d'ailleurs admis après le match : "ça n'a pas duré très longtemps, mais je suis épuisé nerveusement. Tous mes muscles sont ultra-tendus tellement j'étais nerveux." Une tension qu'il a attribué au fait de devoir enchainer. "Ce n'est jamais bon en Grand Chelem de jouer tous les jours comme ça. Le repos, c'est important." Mais ce ne sera pas pour ce lundi...
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Face-à-face

Les deux hommes sont à égalité deux victoires partout, mais autant le dire tout de suite, ce rapport de forces n'a absolument aucun intérêt. Pourquoi ? Parce que leur dernier match remonte à six ans et demi, à l'Open d'Australie 2011. C'est peu dire que Wawrinka a changé de dimension depuis alors, quand bien même Monfils mènerait 4-0...

3 stats à avoir en tête

  • 1. Stan Wawrinka adore jouer les Français à Roland-Garros. En neuf confrontations, il s'est imposé à huit reprises pour une seule défaite, en 2012, lors d'un huitième de finale acharné face à Jo-Wilfried Tsonga (victoire du Manceau en cinq manches). Pour le reste, le Vaudois a battu Gilles Simon (x2), Tsonga (x2), Richard Gasquet, Jérémy Chardy, Augustin Gensse et Nicolas Devilder. Avec des combats souvent épiques avec notamment trois victoires en cinq sets.
  • 5. C'est la cinquième fois au cours des dix dernières éditions (2008-2017) que Gaël Monfils est le dernier rescapé français dans le tableau masculin. En 2008, il était allé jusqu'en demi-finale, puis en quarts en 2009, 2011 et 2014. Cette fois, il est déjà seul alors que nous ne sommes qu'au stade des huitièmes de finale.
  • 5. S'il l'emporte, Gaël Monfils se qualifiera pour son cinquième quart de finale à Roland-Garros. Il égalerait alors le record français dans l'ère Open, co-détenu par Yannick Noah et Henri Leconte, les deux derniers Tricolores à avoir atteint la finale à Paris, en 1983 et 1988.
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Ils ont dit

Stan Wawrinka : "Je n'ai jamais joué Gaël à Roland-Garros, mais je sais qu'il joue souvent très bien ici. Même s'il n'a pas beaucoup de matches derrière lui sur terre, il a l'air fort physiquement. Ce sera un match complexe à jouer, mais je veux jouer mon propre jeu, tout simplement. Si c'est le cas, je peux battre n'importe qui."
Gaël Monfils : "Avec Stan on est très proches. Sur le court mais aussi en dehors. On se voit de plus en plus souvent. C'est vraiment un ami. Je l'aime beaucoup. Evidemment, sur le court, c'est autre chose. Mais on a l'habitude maintenant. C'est plus compliqué de jouer contre un pote quand tu es très jeune. Après, Stan, que dire ? C'est un monstre physiquement, et il a une confiance énorme."
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Gaël Monfils lors du deuxième tour contre Thiago Monteiro.

Crédit: Getty Images

Notre avis

A part Rafael Nadal, pas un joueur n'a fait plus forte impression que Stan Wawrinka depuis le début du tournoi. Revigoré par son titre à la maison à Genève alors qu'il était en panne de résultats depuis un bon moment, le Suisse est repassé en mode Grand Chelem et ça, c'est une très mauvaise nouvelle pour la concurrence. Gaël Monfils a choisi de la jouer profil très, très bas dimanche, en mode "il est plus fort que moi physiquement, il est plus fort que moi mentalement et il est plus fort que moi tout simplement."
C'est un raisonnement tout sauf absurde, mais le Français cherche aussi sans doute à s'enlever des poux de la tête. Après tout, son tournoi, vu sa saison, est déjà une réussite. Lui-même ne s'attendait peut-être peu en seconde semaine. Maintenant, le saut à opérer entre un Brown, un Monteiro, un Gasquet boiteux et ce Wawrinka-là équivaut à franchir 6,10m à la perche quand vous n'avez pas dépassé les 5,80 depuis trois ou quatre ans. Ce n'est pas impossible, surtout si vous avez déjà effacé ces hauteurs-là. Mais disons que ce n'est pas le scénario le plus probable...
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