Jo-Wilfried Tsonga cale encore

En Masters 1000, Jo-Wilfried Tsonga stagne. C'est à nouveau le constat que les observateurs pourront faire après la nouvelle défaite du Français en quart de finale du tournoi de Shanghai. Présent à ce stade de la compétition pour la quatrième fois de la saison (après Miami, Monte-Carlo et Rome), le numéro un tricolore a de nouveau buté à une marche du dernier carré d'un Masters 1000. Dominé par le Tchèque en deux sets secs (6-3, 7-6), le huitième joueur mondial sur la saison 2012 (ATP Race) engrange toutefois plus de points que ses poursuivants dans la course au Masters. C'est la seule bonne nouvelle de sa semaine à Shanghai. Car la plus inquiétante est qu'il n'a battu qu'un seul membre du Top 10 en onze matches cette saison.

A bien regarder leur ligne de statistiques, Tsonga n'est jamais très loin de son bourreau du jour avec 64% de premières balles et 81% de réussite derrière, chiffres dont il pourrait se contenter face à un joueur plus modeste. Pas de chance pour lui, Berdych, classé juste derrière le Français au classement ATP technique, a été très solide. Il a été tout aussi régulier que lui au service, davantage même sur secondes balles (63% de réussite pour le Tchèque contre 52% pour le Français) et a réussi à convertir une balle de break au premier set (aucune pour Tsonga malgré quatre occasions). Ces détails ont indéniablement fait la différence et replongé le Français dans ses doutes.

Mis à part face à Del Potro à Rome et sans compter Roger Federer forfait à Doha, le Manceau accuse un terrible bilan contre les joueurs du Top 10 d'une seule victoire pour dix défaites : Novak Djokovic l'a battu quatre fois, Del Potro deux fois, Rafael Nadal une fois, tout comme Andy Murray, John Isner et désormais Tomas Berdych. Le Tchèque restait pourtant sur un revers en demi-finale de Masters Cup 2011 (dur, indoor) face au Français qui avait alors frôlé la perfection, niveau qu'il a trop rarement atteint cette année face aux tout meilleurs. "Je n'ai pas joué mon meilleur tennis, a reconnu JWT. Malheureusement, Tomas a été vraiment meilleur que moi. Et par rapport au "Big Four", ils sont pour l'instant au dessus physiquement et un peu supérieur techniquement. Il faut que je m'améliore encore".

Toujours sans entraîneur attitré à ses côtés, Tsonga stagne, mais est toujours dans les points pour disputer la Masters Cup en fin de saison. En accentuant son avance sur Janko Tipsarevic, premier joueur au classement ATP Race pouvant le doubler à la huitième place, comme sur Nicolas Almagro ou encore Juan Monaco, le numéro un français n'a pas fait le voyage pour rien, au moins au niveau comptable. Et que dire de Tomas Berdych, sixième à la Race, qui signe une troisième demi-finale en Masters 1000 cette saison après Monte-Carlo et Madrid ?

De son côté, le Français devrait encore cravacher pour assurer sa place à Londres parmi les huit meilleurs joueurs de la saison à partir du 5 novembre. Dans un futur proche, il jouera le tournoi ATP 250 à Stockhom en indoor la semaine prochaine, puis repassera en extérieur à Valence, tournoi ATP 500 en Espagne dans une dizaine de jours. Cela lui laissera-t-il le temps d'officialiser peut-être une nouvelle collaboration qui lui manque de plus en plus pour avancer ? D'ici Paris-Bercy fin novembre, le Français devra en tout cas trouver des réponses.