Gasquet: le "bon feeling"

En 2009, à Miami, Richard Gasquet avait été pris en photo encadré par deux pom-pom-girls enthousiastes en train de lever la jambe façon Moulin-Rouge. C'était quelques jours avant le début d'un cauchemar éveillé : contrôlé positif à la cocaïne suite à une soirée passée dans une boîte de nuit de Miami, le Français a sombré dans les pages people et faits divers. Une saison pour se défendre juridiquement, et une autre pour se remettre moralement. Et le revoilà.

En 2011, la photo parue dans L'Equipe le jour de son premier match à Miami donne le ton : encadré par ses deux nouveaux coaches : Ricardo Piatti et Sébastien Grosjean, souriant, le tee-shirt bien trempé par la sueur après une bonne séance d'entraînement...

Avant de jouer l'Italien Paolo Lorenzi au 1er tour cette année, Gasquet est donc un autre homme, et peut-être aussi, un autre joueur : "Il a vingt-quatre ans, et les trois ou quatre années à venir seront décisives, dit Ricardo Piatti. Il a vécu beaucoup d'expériences, bonnes et mauvaises. Mais il a l'âge de la maturité, aussi bien en tant qu'homme qu'en tant que joueur." L'Italien travaillera seul avec Richard à Monte-Carlo jusqu'à Wimbledon, mais jusqu'ici, c'est Sébastien Grosjean, l'autre "coach-conseiller" du joueur qui l'a mis sur de bons rails.

Pas tout à fait coach, car il ne le suivra pas toute la saison, pas tout à fait conseiller, car il s'implique plus qu'un simple intervenant extérieur, Grosjean apporte son expérience, sa simplicité et ses convictions. Le courant passe parfaitement : "Je me sens bien avec Seb parce qu'il est pertinent, dit Gasquet. C'est quelqu'un qui possède une grande expérience, qui est très intelligent et qui est respecté par tout le monde. Il est posé, calme, et il connaît extrêmement bien le jeu. Il me met surtout très bien les idées au clair."

Grosjean confirme : "Je crois que c'est sur la communication avec Richard et avec Ricardo que tout va se jouer. (...) Ma priorité, c'est qu'il se sente à l'aise dans ses baskets et qu'il entre sur le court à cent pour cent. Le talent, il l'a. C'est ailleurs que ça pêchait." Et Grosjean "insiste sur ses qualités", côté revers ET coup droit...

Serein après une demi-finale à Dubaï et un quart à Indian Wells, Gasquet positive vraiment, malgré ses avertissements : "Je n'aime pas le tournoi de Miami, pas seulement parce que j'en ai des mauvais souvenirs mais aussi parce que je n'y ai gagné qu'un seul match. Alors je suis heureux de pouvoir arriver ici avec de bonnes sensations. C'est le moment d'exorciser quelques fantômes"... Gasquet est mûr pour la deuxième partie de sa carrière. La plus belle ?