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Un Wimbledon à savourer sans modération

Laurent Vergne

Mis à jour 13/06/2017 à 14:55 GMT+2

Après une cuvée un peu terne mais rendue historique par la decima de Rafael Nadal, Roland-Garros cède la place au gazon et, bientôt, à Wimbledon. Entre le retour de Federer, les ambitions légitimes de Murray, les rêves d'un nouveau doublé de Nadal et une foule d'outsiders, le tournoi londonien fait plus que jamais envie.

Roger Federer - Wimbledon 2016

Crédit: AFP

Finies les chaussures sales et pleines de terre. Sentez-vous cette bonne odeur de gazon qui grimpe aux narines ? Rafael Nadal n'avait pas encore fini de dézinguer Stan Wawrinka sur le Chatrier pour finaliser sa decima que la saison sur herbe avait déjà repris du côté de Stuttgart ou s'Hertogenbosch. La campagne verte, comme toujours, sera vite passée, ce qui est toujours source de frustration. La bonne nouvelle, puisqu'elle est courte, c'est que nous serons vite arrivés à Wimbledon. Et ce rendez-vous là pourrait bien constituer le vrai grand sommet de la saison.
Roland-Garros s'est achevé sur une incontestable dimension historique avec la decima de Nadal. Un peu comme l'an dernier avec le Grand Chelem de Novak Djokovic. Mais le tournoi parisien a globalement manqué de saveur, en grande partie d'ailleurs en raison de l'écrasante supériorité du champion majorquin, à l'image de la finale contre Wawrinka. A Wimbledon, le jeu parait plus ouvert. Ce ne sera pas "tous contre un". Sur la ligne de départ, ils sont quelques-uns à pouvoir prétendre au sacre, sans que personne ne sorte totalement du lot.
Trio majeur
Pour des raisons diverses, trois têtes dépassent de la mêlée, dans l'ordre que vous souhaiterez : Andy Murray, Rafael Nadal et Roger Federer. Commençons par la fin. La totale suprématie de Nadal au cours de la saison sur terre aurait presque tendance à faire oublier que le roi incontesté du début d'année se nommait Roger Federer. Son triptyque Australie-Indian Wells-Miami l'avait replacé au centre du jeu et au-dessus de la mêlée. Avec seulement quatre tournois disputés, il pointe toujours au deuxième rang du classement 2017, ce qui en dit long.
Federer revient frais comme un gardon, et quand bien même il manquerait de rythme cette semaine à Stuttgart pour sa rentrée, il va avoir deux tournois de reprise avant Wimbledon, plus qu'il n'en faut. Une chose est sûre : si le Bâlois évolue à Londres au niveau qui était le sien les trois premiers mois de l'année, il sera dur à battre. Son retour à la compétition va incontestablement donner du piment à l'été qui s'annonce. Il était dommage, quoi que très compréhensible, de voir le meilleur joueur du début d'année s'éloigner des débats pendant près de trois mois. Il est de retour, tant mieux. Et sur un terrain idéal pour lui.
Pour autant, Federer n'est pas au gazon ce que Nadal est à l'ocre. Il aura face à lui une sacrée concurrence. Tenez, Nadal. Il va briguer un troisième doublé Paris-Londres après ceux de 2008 et 2010 tiens, tiens, les deux années où il n'avait pas perdu un set à Roland…). Il n'est pas en terrain conquis à Wimbledon. Il ne l'est plus, en tout cas. Depuis sa finale perdue en 2011 contre Djokovic, l'Espagnol n'a plus dépassé les huitièmes. Mais ce Nadal-là, celui qui n'a buté quasiment que sur Federer sur dur avant de dominer tout le monde sur terre est forcément un candidat au titre. Est-il l'homme à battre à Wimbledon ? Non. Peut-il soulever la coupe mi-juillet ? Oui, s'il reste physiquement au top.
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Roger Federer

Crédit: Getty Images

Cilic-Raonic, dangereuse doublette
Andy Murray ensuite. Il est le tenant du titre. Il est toujours numéro un mondial. Il sait désormais parfaitement gérer la pression hors normes pesant sur ses épaules à Wimbledon. Son parcours à Paris a dû pleinement le rassurer et dans son cas, on peut envisager Roland-Garros comme un tremplin idéal vers le All England Club. Le Murray de la quinzaine parisienne sera un sacré client. Il faudra être costaud pour écarter ce Murra-là de son chemin.
Puis il y a tous les autres, qui, tous ensemble, vont donner tout son sel à la troisième levée majeure de la saison. Je ne prendrai jamais le risque de négliger Novak Djokovic. On le dit à la rue, il est -e mondial sur l'année. Un plafond, pour beaucoup. Lui, c'est son plancher. Il a beaucoup de choses à retrouver pour redevenir un vainqueur en Grand Chelem, mais qui sait. A minima, il est un outsider sérieux. Et il n'est pas le seul. Milos Raonic, finaliste 2016, et Marin Cilic, qui aurait très bien pu l'être s'il n'avait pas tant gâché en quarts contre Federer, ont rendu une copie prometteuse à Roland-Garros, sur un terrain peu propice à leur pleine expression. Gare à eux. Il ne fera pas bon les prendre à Wimbledon.
Avec ces six noms, vous tiendrez déjà de quoi régaler la galerie. Ajoutez-y un Wawrinka en joker, les jeunes pousses Zverev ou Thiem, pas maladroites sur herbe, et, rêvons un peu, un Dimitrov retrouvé en mode début de saison et un Tsonga revanchard, soit deux anciens demi-finalistes sur le gazon londonien, et l'affiche globale devient franchement appétissante. Oui, vraiment, savourez-le ce Wimbledon.
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