US Open 2013 - demi-finales Wawrinka-Djokovic : l'Himalaya après les Alpes

Son parcours: Assez linéaire. Son tableau s'est éclairci de façon assez spectaculaire avec les éliminations de toutes les têtes de série situées dans sa zone avant les huitièmes de finale plus celle de Del Potro, son rival attendu en quarts. Il n'a eu aucun joueur du Top 20 à affronter pour rallier le dernier carré. On peut parler de parcours tranquille pour le numéro un mondial.

Les plus: Son intensité et son agressivité à l'échange. Le Serbe harcèle ses adversaires comme il sait le faire quand il est au top, physiquement et mentalement. Il a une faculté unique à étouffer l'autre.

Une qualité de retour impressionnante. Chez Djokovic, c'est un véritable baromètre. Là, il est au plus haut. Personne n'a réussi plus de breaks que lui (34, soit quasiment sept par match, sur 67 balles de breaks obtenus soit… près de 10 par rencontre) depuis le début de la quinzaine.

Sa réaction après la perte du troisième set contre Youzhny, son premier perdu dans ce tournoi. Il a collé un 6-0 au Russe derrière avec une détermination et une efficacité étourdissantes. Une façon de dire "ça ne m'effleure même pas".

Les moins: Un parcours presque trop facile. Il lui manque un gros match. La transition vers ce week-end décisif pourrait s'avérer brutale. Du coup, il est certes très frais, mais cet aspect n'est de toute façon pas problématique pour lui.

Gare aux sautes de concentration comme lors du troisième set face à Youzhny en quarts. Contre Wawrinka, ce serait plus dangereux. Lors d'une éventuelle finale face à Nadal, ce serait suicidaire.

La stat marquante: 14. Djokovic va disputer sa 14e demi-finale consécutive (après son 18e quart de rang) en Grand Chelem. Depuis Roland-Garros 2010, il a toujours figuré parmi les quatre derniers prétendants au titre et se rapproche doucement, mine de rien, du record historique de Federer (23).

Ce qu'on en pense : On a retrouvé Djokovic à New York. Dans l'attitude, dans l'engagement, dans l'agressivité, il semble un ton au-dessus de ce qu'il avait proposé à Wimbledon. Maintenant, il s'agit là davantage d'une impression que d'une certitude compte tenu de son absence d'adversité. Reste qu'il est probablement le seul à pouvoir se mettre entre Nadal et le titre. Avant cela, il y a Wawrinka. Un gros client. Mais sur ce qu'il a montré jusqu'ici, il doit pouvoir s'en sortir.

Son parcours: Remarquable. Cette première demi-finale en Grand Chelem, Wawrinka est vraiment allé la chercher. Il y a mis la manière. Stepanek, Karlovic, Baghdatis, Berdych, Murray… Il n'a vraiment pas musardé. Cette place en demi-finales, c'est donc tout à la fois la récompense de ses progrès depuis des mois et de sa remarquable quinzaine. Après avoir sorti le numéro 5 et le numéro 3 mondial, il s'attaque maintenant au numéro 1…

Les plus: Un niveau de jeu exceptionnel. En tennis pur, Wawrinka n'a rien à envier aux meilleurs. Sa palette est une des plus complètes du circuit.

Une confiance au sommet. On a souvent présenté Wawrinka comme un joueur fragile mentalement, mais il n'hésite plus aujourd'hui à afficher ses certitudes. Il se sait capable de rivaliser avec tout le monde. Et le fait d'arriver en demies en ayant battu Berdych et en ayant collé trois petits sets à Murray doit le renforcer encore dans ses convictions.

Les moins: Un manque d'expérience à ce niveau. Des quatre demi-finalistes, il est le seul bizuth. Jouer pour une place en finale de Grand Chelem, c'est quelque chose de particulier. Il devra gérer cet élément, surtout face à un Djokovic pour qui c'est devenu une véritable routine.

Dans son remarquable tournoi, c'est un petit point noir récurrent: Wawrinka ne passe pas assez de premières balles. Il n'a atteint qu'une seule fois els 60% (60 pile, d'ailleurs), au deuxième tour. Face à un relanceur de la trempe de Djokovic, il devra impérativement faire grimper ce pourcentage.

Le risque d'un possible sentiment du devoir accompli. En atteignant le dernier carré pour la première fois de sa carrière, Wawrinka pourrait avoir le sentiment que son tournoi est réussi. A vrai dire, dans son cas, on n'y croit pas trop. Mais c'est souvent un risque.

La stat marquante: 11. Stan Wawrinka a perdu ses 11 derniers duels contre Djokovic. Le coup est certes passé très près lors de leur dernière confrontation à Melbourne. Mais entre passer tout près et gagner, il y a une marge qui, si elle peut sembler infime, reste significative. Wawrinka est mené 12-2 dans ses confrontations mais ses deux victoires remontent à… 2006. C'est loin, tout de même.

Ce qu'on en pense : Wawrinka avait tout pour être l'élément perturbateur de ce haut de tableau. Il l'a été, et de quelle manière. Cela dit, s'il devait se hisser en finale en sortant dans la foulée Berdych, Murray puis Djokovic, il entrerait dans une autre galaxie. Mais attention, Nole n'est pas Berdych. Et il n'aura pas grand-chose à voir non plus avec le Murray croisé par le Suisse. Bref, il vient de survoler les Alpes, mais c'est l'Himalaya qui se dresse à présent devant lui.