Jankovic en plein rêve

US OPEN 2006 - JELENA JANKOVIC EN DEMI-FINALES

Cette saison 2006 ne sera pas si noire que ça. Classée 20e mondiale, son meilleur rang depuis qu'elle est devenue professionnelle en 2002, Jelena Jankovic respire enfin un peu de sérénité à 21 ans. Sa bouffée d'oxygène est venue du bon air de New York qui, baignée dans l'humidité ambiante depuis le début de Flushing Meadows 2006, lui a redonné du souffle : une demi-finale de Grand Chelem.

Sa victoire face à Elena Dementieva en quart de finale de l'US Open est arrivée à pic. Auteur d'un début de saison catastrophique, la Serbe a aligné dix défaites d'affilée entre janvier et mai 2006 ! Une véritable traversée du désert dans la carrière de la joueuse, qui a bien failli renoncer à la poursuivre, en raison d'un virus. "C'était horrible , se souvient-elle. J'ai mis deux mois et demi à m'en remettre. J'ai failli tout laisser tomber. Chaque fois que je rentrais sur le court, j'étais fatiguée. Je n'avais pas envie de jouer, pas envie de m'entraîner. Mais cette expérience m'a rendue plus forte." Rome viendra la sortir de sa torpeur où Jankovic finira par aligner trois victoires de suite pour la première fois de la saison.

Après un tour passé à l'Open d'Australie, sa progression en Grand Chelem n'a pas cessé d'évoluer. Deux tours à Roland-Garros, trois à Wimbledon... là voilà en demi-finales de l'US Open après cinq succès d'affilée. Et pas des moindres : Nicole Vaidisova, tête de série n°9, Svetlana Kuznetsova, n°6 et vainqueur de l'US Open 2004, et Elena Dementieva, n°4, finaliste en 2004 et deux fois demi-finaliste en 2000 et 2005. Cette dernière victoire était doublement importante pour elle, la Russe lui ayant soufflé son deuxième titre en carrière en finale de Los Angeles il y a trois semaines.

En raison de la pluie, la Serbe, qui est entraînée par son père, a été la seule joueuse mise en lumière lors de la 9e journée. Grâce aux éléments, le monde redécouvre aujourd'hui cette joueuse, qui fut n°1 mondiale juniors en 2001, année où elle remporta l'Open d'Australie et fut finaliste de l'US Open.

Depuis une première reconnaissance en 2004, où elle fut joueuse de l'année en Serbie, Jelena a longtemps attendu son heure de gloire, qu'elle frôla trois fois en 2005 en perdant en finales de Dubaï face à Davenport, de Birmingham face à Sharapova et de Seoul contre Vaidisova. Trois occasions manquées d'ajouter une ligne à son palmarès, comblé de son seul titre conquis à Budapest en 2004.

Alors si son parcours n'est pas encore auréolé d'une finale en Grand Chelem, voire d'un succès, être dans le dernier carré à Flushing Meadows est une victoire en elle-même. "Peut-être que si je n'avais pas perdu tous ces matches, je ne serais pas en demi-finale aujourd'hui." Pour cette étudiante en économie à Belgrade, un nouvel exploit sur Justine Henin-Hardenne, qui n'a pas raté une finale de Grand Chelem cette saison, ou Lindsay Davenport, abonnée aux quarts de finale à New York depuis les neuf dernières saisons, serait une belle confirmation... à couper le souffle.