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US Open: John Isner n'est pas encore une idole à Flushing

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 01/09/2013 à 10:18 GMT+2

John Isner a dû composer avec un public très partagé lors de son match face à Gaël Monfils. L'Américain n'en fait pas un drame, mais on le sent tout de même touché.

John Isner

Crédit: Scanpix

Le duel entre John Isner et Gaël Monfils restera probablement comme un des temsp forts de cette première semaine. Parce que les matches dans lesquels les deux hommes sont impliqués, notamment en Grand Chelem, sont souvent excitants. Isner n'a pas le jeu le plus sexy du circuit, mais derrière sa grande carcasse se cache un immense guerrier et on lui doit probablement un tiers des dix matches les plus épiques de ces trois ou quatre dernières années dans les majeurs. Monfils, lui, est un showman. Le public aime le voir jouer parce que, quand mentalement et physiquement il s'implique à fond, son tennis ne laisse pas indifférent. Et c'est loin d'être un point de vue franco-français. La preuve, jeudi soir, avec ce Isner-Monfils.
Rarement un joueur français, ou bien n'importe quel joueur étranger, aura été encouragé de la sorte face à un Américian, à Flushing. Face au numéro un américain, qui plus est. Les "Monfils, Monfils", sont montées de façon constante des tribunes et, pour être gentil avec Isner, on dira qu'au minimum, la foule a été très partagée… Cette drôle d'ambiance en dit certes beaucoup sur la popularité de Monfils à New York, mais sans doute beaucoup plus encore sur le statut de John Isner. C'est vrai par rapport au public, on l'a vu et on y reviendra. Ça l'est, aussi, vis-à-vis des organisateurs, dont on a pu s'étonner qu'ils programment un tel match sur le Louis-Armstrong et non sur le Arthur-Ashe, où le terrifiant Nadal-Dutra Silva lui a finalement été préféré.
"Si je l'avais joué en France, à mon avis, ça ne se serait pas passé comme ça"
Isner a beau être le fer de lance d'un tennis U.S. dont la déconfiture, chez les hommes, n'a jamais été aussi prononcée au cours du dernier demi-siècle, il n'est pas encore considéré par les siens comme un héros, comme une idole. Il est à des années-lumière d'un Connors ou d'un Agassi mais se tient même très en retrait d'un Roddick. Il lui manque encore un grands US Open pour s'installer auprès du public. Il a certes déjà atteint les quarts, il y a deux ans. Son meilleur résultat en Grand Chelem. Mais sa plus grosse victoire, cette année-là, il l'avait obtenue face à Gilles Simon. Son plus grand combat victorieux, jusqu'ici, à Flushing, Isner l'a livré en 2009, au troisième tour. Mais c'était face à Roddick, un autre Yankee. S'il bat Nadal en huitièmes ici, tout changera peut-être.
En attendant, il s'expose aux mésaventures du genre de celle de jeudi. Car Isner a assez peu goûté ce qu'il a entendu. La quasi-totalité de sa conférence de presse d'après-match a tourné autour de l'attitude du public. "Oui, j'ai remarqué ça, a-t-il admis. Gaël est un joueur très fun à voir jouer, c'est sûr, Je ne veux pas en faire des tonnes à propos de ça mais oui, j'ai été un peu déçu. " Isner a essayé de se rassurer et d'atténuer la portée du phénomène, jugeant que, peut-être, le public avait soutenu Monfils parce qu'il voulait un match en cinq sets, alors que le Français avait perdu les deux premiers. Mais il n'a pas convaincu grand monde. Pas même lui, visiblement. "Si je l'avais joué en France, à mon avis, ça ne se serait pas passé comme ça", a-t-il noté.
Isner a en réalité dû attendre les derniers instants du jeu décisif du quatrième set pour entendre des "USA, USA", se lever des travées du Louis-Armstrong. "Ça m'a fait du bien", a-t-il avoué. Mais si Monfils avait remporté ce quatrième set, on n'ose imaginer dans quel contexte l'Américain aurait vécu la manche finale. "C'était bizarre quand même et ça l'aurait été encore plus s'il y avait eu un cinquième set", note Isner, un peu blasé: "C'était une super ambiance, dans l'absolu, je ne peux pas dire le contraire. Mais c'était bizarre. Bon, j'ai connu ça aussi à Roland-Garros cette année contre Haas. Il y avait cinq personnes pour moi, dans le public, ceux dans mon box. Les autres étaient tous pour Haas. Mais c'était à Paris." Mal aimé, le grand John? Heureusement pour lui, il n'aura pas Monfils à chaque fois sur sa route. "Je pense quand même qu'il est le seul à pouvoir générer un tel soutien ici, à jouer avec la foule comme ça, le public new yorkais aime cette attitude. Si vous prenez un ticket pour le voir jouer, vous ne serez pas déçu." Sauf si vous vous appelez John Isner, et que vous êtes en face.
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