US Open 2014 - Gasquet-Monfils, le "combatif" contre le "monstre"

Monfils a pris un ascendant sur Gasquet dans leurs confrontations directes sur le circuit ATP. Le Parisien a remporté six de leurs dix précédents duels, dont deux en 2014 : en huitième de finale à Doha (6-2, 7-5) et en finale à Montpellier, son seul titre de l'année (6-4, 6-4). En Grand Chelem, c'est encore le Parisien qui s'est imposé lors de leur dernier affrontement : c'était déjà à New York en huitième de finale de l'édition 2010 (6-4, 7-5, 7-5). Avant cela, Gasquet avait remporté leur premier face-à-face à Melbourne au troisième tour de l'édition 2007 (6-0, 4-6, 7-5, 6-3).

Au-delà de ces dix premières, les deux Français nés en 1986 se connaissent depuis tout jeune pour s'être souvent mesurés à l'un à l'autre dès leur plus jeune âge. Et à l'époque, c'est Richard qui impressionnait le plus Gaël dans l'un de leurs premiers duels. Il fut marquant à plus d'un titre. "C'était sur un court de mini-tennis à Roland-Garros, près du Central, il était bien plus fort que moi et que tout le monde, mais c'est mon meilleur souvenir", se souvient le Parisien.

Beaucoup s'accordent à dire que leur état physique aura une incidence directe sur le résultat. Un an après sa demi-finale à New York face à Rafael Nadal, Gasquet a vu sa tournée nord-américaine perturbée par une blessure aux abdominaux (Toronto). Il a déclaré forfait avant son match du troisième tour face à Andy Murray, alors qu'il avait atteint les demi-finales à Washington début août. A Flushing, le 14e mondial, protégé de Grosjean et Bruguera, n'a toujours pas perdu de set.

Après quelques mois chaotiques entre pépins physiques et bobos à l'âme, Monfils va bien. Il n'a pas réussi de coup d'éclat depuis son quart de finale à Roland-Garros, mais a fait vaciller Novak Djokovic en août à Toronto et Roger Federer à Cincinnati sans parvenir à les battre. Depuis son arrivée à Flushing Meadows, l'actuel 24e mondial n'a concédé aucun set et a fait admirer toute sa puissance physique lors de ses deux premiers matches.

Au petit jeu des pronostics, Gasquet estime que Monfils "est un peu favori": "Son classement n'est pas à la hauteur de son niveau de jeu: il devrait être dans les dix premiers mondiaux". Ce à quoi Monfils répond: "Richard joue bien ici, il aime ce genre de matches, on a chacun un style de jeu qu'on aime bien jouer. Même si son body-language n'est très bon, c'est un joueur combatif et très fort mentalement". Comme la très grande majorité des joueurs du circuit, Monfils aimerait avoir le revers de Gasquet, "l'un des plus beaux du tennis masculin". Mais "La Monf" apprécie surtout la personnalité de son ami: "C'est un gars qui est super sympa, qui donne beaucoup, qui est dans le partage (...) Il compte beaucoup en équipe de France de Coupe Davis".

De son côté, Gasquet admire les capacités physiques hors-normes selon lui de son adversaire de dimanche: "Pour n'importe quel joueur, c'est difficile de l'affronter. Il n'y aura pas deux Gaël Monfils dans l'histoire du tennis. Il est naturellement taillé pour le sport, mais je préfère l'affronter au tennis que faire un combat de boxe avec lui: il peut te massacrer. Physiquement, c'est un monstre". Même si en dehors du court : "C'est un showman, mais il n'est pas aussi fou que cela, il est attachant, sensible et généreux".

Gasquet ne part pas battu d'avance pour autant : "Ce match, je sais aussi que je peux le gagner". Monfils ne peut qu'acquiescer : "Je n'arrive pas à me considérer comme favori. Moi, je sens qu'il part toujours avec un léger avantage sur moi." Pour Gilles Simon, qui affrontera pour sa part David Ferrer au troisième tour, difficile de choisir entre les deux: "Gaël est très, très bien en ce moment. Je m'attends à un beau match que je regarderai bien en mangeant du pop-corn". Et Lionel Roux, entraîneur français de Coupe Davis, de conclure dans les colonnes de l'Equipe : "J'espère que l'un ne va pas attendre la faute de l'autre..." et que ce sera "un duel entre la puissance de Gaël et les contres géniaux de Richard."