Pour Jo-Wilfried Tsonga, maintenant commence le plus dur face à Marin Cilic

Quatre tours, quatre victoires, aucun set concédé et aucune mise en jeu perdue. Ce joueur n'est ni Novak Djokovic, ni Roger Federer, encore moins Andy Murray, mais bien Jo-Wilfried Tsonga. Arrivé à New York sur la pointe des pieds, mais avec de solides croyances en ses possibilités, le Manceau s'avance en quart de finale de l'US Open pour la deuxième fois de sa carrière. Après Roger Federer en 2011, c'est Marin Cilic qui sera face à lui pour un objectif aussi limpide que conséquent : atteindre le dernier carré de ce tournoi qui se refuse toujours à lui.

Mais aussi fort et confiant soit-il, l'équation ne sera pas simple à résoudre. Le Croate, membre du Top 10 mondial depuis sa victoire l'an passé à Flushing Meadows, sera un adversaire coriace. En sept confrontations, Cilic s'est imposé quatre fois, dont les trois dernières entre Miami 2013 et Monte-Carlo 2015. Trois victoires en deux sets à chaque fois qui vont forcément resurgir ces prochaines heures.

De plus, le Français n'a pas un ratio positif face aux joueurs du Top 10 cette saison : le Manceau, qui a débuté son exercice à Miami au mois de mars, a essuyé cinq revers face à eux, pour deux succès, face à Berdych et Nishikori, qui lui ont ouvert les portes des demi-finales de Roland-Garros.

A l'heure de croiser le tenant du titre, véritablement métamorphosé à l'US Open, le Français se sent en tout cas pousser des ailes. "J'ai l'impression de jouer mon meilleur tennis, s'est-il laissé dire. C'est une belle semaine pour le moment, j'espère qu'elle va se poursuivre encore quelques jours. Me voir jouer comme ça, ce n’est que du positif, mais je ne vais pas sortir les confettis car ça ne change pas grand-chose. L’important, c’est de gagner les matches. Il faut rester mobilisé. Je vais essayer de m'appuyer là-dessus pour affronter Marin Cilic. C'est génial de pouvoir jouer ce match".

Face à Benoît Paire, qui a pourtant réalisé son meilleur tournoi du Grand Chelem de sa carrière, le Manceau a été impressionnant de régularité. C'est cela qui a manqué à Jérémy Chardy pour réaliser une nouvelle sensation à Flushing Meadows. Face à Cilic, le Palois a donné le premier set après une mise en jeu ratée et le troisième suite à un jeu décisif mal négocié. "Le fait de ne pas avoir trop joué et gaspillé d'énergie lors des quatre premiers tours, est une bonne chose, a souligné Tsonga, mais cela risque de ne plus être le cas, car je vais affronter des joueurs qui jouent bien, qui sont eux aussi en confiance."

Depuis 2011, Tsonga attend ce moment où il pourra retenter sa chance en quart de finale à New York. Quatre ans après, voilà cette occasion de nouveau d'actualité. Cette fois-ci, pas de Roger Federer en face, mais un sacré défi quand même, avec au bout une septième demi-finale majeure à aller chercher. Un record pour le tennis français qui montre que retrouver Tsonga à ce stade de la compétition n'est pas forcément un hasard.

"J'aimerais être un patron chez les Français, mais j'en suis très loin, estime-t-il modestement. On donne le meilleur de soi-même pour un jour pouvoir y prétendre, mais pour l’instant, je fais mon boulot. Patron, on l’est quand on est comme Federer." N'empêche que s'il passe, il jouera deux demi-finales majeures dans une même saison, ce qui sera une première pour lui, mais aussi pour un joueur français dans l'ère Open depuis Sébastien Grosjean en 2001.