Tsonga, Gasquet, Chardy et Paire : Carré d'as pour la 2e semaine ?

Il fait un peu penser à son entame de Roland-Garros. Comme à Paris, Tsonga est arrivé à New York sans beaucoup de repères mais, comme souvent, en Grand Chelem, il parait plus focalisé. Deux victoires propres et nettes contre Nieminen et Granollers aux deux premiers tours, pas de set perdu, pas d'énergie gaspillée. L'idéal, en somme.

Sergiy Stakhovsky est arrivé à New York en ayant gagné un seul de ses 7 derniers matches, face au… 526e mondial. On ne peut pas dire qu'il débordait de confiance, mais l'Ukrainien a su tirer parti d'un tableau favorable, évitant notamment Gaël Monfils, dont l'abandon au 1er tour lui a dégagé la route de ces 16es de finale.

Jo-Wilfried Tsonga n'a perdu qu'une seul fois contre Stakhovsky. C'était à Metz, en… 2006. Le Manceau pointait alors au-delà de la 200e place mondiale. Ils se sont ensuite croisés quatre fois entre 2010 et 2012, pour quatre victoires de Tsonga, dont une en Grand Chelem, à l'Open d'Australie 2010.

Si Stakhovsky est célèbre pour avoir battu Roger Federer à Wimbledon il y a deux ans, sans conteste l'exploit de sa carrière, il n'a encore jamais atteint la seconde semaine d'un tournoi du Grand Chelem en 27 tentatives. C'est la 6e fois qu'il se hisse au 3e tour et jusqu'à présent, il n'est jamais allé plus loin. Pour lui, ce serait donc une grande première.

Notre avis : Un type qui a sorti Federer à Wimbledon est toujours potentiellement dangereux. Mais s'il reste dans la lignée de son début de semaine, il n'y a vraiment aucune raison que Tsonga ne soit pas au rendez-vous des huitièmes.

Benoît Paire a causé LA grosse sensation de ce début de quinzaine en sortant le finaliste 2014 et actuel N.4 mondial, Kei Nishikori. Un vrai tremblement de terre et l'exploit le plus marquant de la carrière de l'Avignonnais. Dans un tout autre registre, sa victoire au 2e tour contre Marsel Ilhan est intéressante, tant ce match était compliqué à aborder pour lui après son "coup" contre Nishikori. Globalement, cet US Open vient confirmer sa trajectoire intéressante depuis un gros trimestre.

Deux victoires en trois sets. Tommy Robredo tient parfaitement son rang. Après avoir écarté Berrer, on pensait qu'il pourrait être bousculé par le gros serveur australien Sam Groth, qui avait pris un set à Federer à Wimbledon. Mais l'Espagnol a parfaitement géré sa rencontre. Sa saison n'a pas été ébouriffante mais, comme souvent, il joue bien à Flushing.

Benoît Paire vient de s'imposer deux fois coup sur coup cet été contre Tommy Robredo. D'abord à Bastad, en finale, pour décrocher le premier titre de sa carrière, puis à Hambourg, 7-5 au 3e set. Certes, c'était une autre surface, la terre, et un autre contexte. Mais psychologiquement, ça ne peut pas lui faire de mal…

La stat à avoir en tête : 9

Robredo est un métronome à l'US Open. Il a figuré à neuf reprises en deuxième semaine à Flushing. En 13 participations, il totalise en effet 8 huitièmes de finale et 1 quart de finale. Et il y a signé quelques mémorables victoires, face à Juan Carlos Ferrero, Jo-Wilfried Tsonga ou Roger Federer.

Notre avis : Robredo n'est pas un cadeau à jouer, mais on a quand même le sentiment que Paire a les clés de ce match. S'il est aussi impliqué et constant que contre Nishikori, ça peut passer. Mais attention, Robredo lui fera payer la moindre facilité.

Tête de série numéro 27, Jérémy Chardy était attendu au troisième tour. Il y est et a donc rempli son contrat. C'est la suite qui dira si son US Open restera correct, bon, excellent ou exceptionnel. A une étourderie près au troisième set contre l'inconnu Ryan Shane, il s'est montré solide, notamment face à Martin Klizan, dans la droite ligne de sa bonne tournée nord-américaine.

Blessé au coude droit, David Ferrer avait disparu de la circulation depuis deux mois et sa défaite au 1er tour à Nottingham contre Baghdatis. C'est donc sans la moindre victoire depuis… Roland-Garros que le Valencian est arrivé à New York. Son tableau clément (Albot, contre lequel il a lâché un set, puis Krajnovic) lui a permis de se rassurer un peu mais avec Chardy, il va trouver un client d'un autre calibre.

Très net avantage à l'Espagnol. La seule victoire du Français commence à dater. C'était à Rio de Janeiro, en 2009. A noter que ce sera vendredi leur troisième confrontation en Grand Chelem. Les deux premières ont tourné à l'avantage de Ferrer. En 5 sets à Wimbledon en 2010, en 3 manches à Melbourne en 2014.

Jérémy Chardy reste sur 12 défaites consécutives face à des joueurs du Top 10. Il faut remonter au mois de mai 2014 et le Masters 1000 de Rome où il avait battu Federer pour trouver trace d'une victoire du Palois sur un membre de l'élite.

Notre avis : Sur le papier, c'est lui qui a la mission la plus dure. Mais, même si Ferrer est un client, Chardy a un coup à jouer car l'Espagnol manque de compétition. Un impératif : être plus performant en seconde balle que contre Klizan.

Contrairement à Tsonga, rien n'a été simple pour Richard Gasquet lors de ses deux premiers tours. Très en difficulté contre Thanasi Kokkinakis, qui a mené deux sets à un face à lui, le Biterrois s'en est tiré à bon compte avec les soucis physiques du jeune Australien. Puis contre Robin Haase, on a senti un Gasquet crispé, qui s'en est sorti avant tout à l'expérience. Mais avec ses trois sets perdus et son jeu branché sur courant alternatif, il n'arrive pas lancé comme un bolide en 16es.

Comme Gasquet, Bernard Tomic a perdu trois sets. Comme Gasquet, il a galéré contre un Australien. Pas un p'tit jeune, mais un vieux briscard. La nuit dernière, Tomic a livré un combat épique face au vieux lion Lleyton Hewitt. Vainqueur 7-5 au 5e, il n'est pas près d'oublier ce duel contre son illustre compatriote. La question est de savoir s'il n'aura pas laissé trop de gomme, physiquement mais surtout mentalement, dans ce match pas comme les autres.

Le Français possède un ratio très favorable face à Tomic mais méfiance quand même : il a subi son unique défaite contre l'Australien dans un tournoi du Grand Chelem. C'était à Wimbledon, il y a deux ans, et Tomic l'avait emporté en 4 sets. Au 3e tour, déjà. Depuis, Gasquet a pris sa revanche à Roland-Garros en 2014. Leur dernier duel remonte à juin 2014, à Eastbourne.

En cas de victoire, Gasquet se qualifiera pour la 20e fois de sa carrière pour les huitièmes de finale d'un tournoi du Grand Chelem. Il dépasserait Yannick Noah (19 présences en seconde semaine) et rejoindrait Jo-Wilfried Tsonga, le premier Français dans l'ère Open à atteindre la barre des 20.

Notre avis : Attention à Tomic, qui peut être libéré par sa victoire contre Hewitt. Gasquet a largement les moyens de passer, mais il donne l'impression de ne pas être encore totalement entré dans son tournoi. Il le faudra samedi.