US OPEN 2015 - Gasquet n'a vraiment aucun complexe à avoir devant Berdych

Battre Tomas Berdych : voilà un défi qui semble à la portée de Richard Gasquet. Auteur d'un début de tournoi moyen face à Thanasi Kokkinakis, finalement battu après abandon au 5e set, et Robin Haase, battu en 4 manches, le Biterrois a remis la machine en route face à Bernard Tomic, lors du 3e tour. La même machine - ou presque - que l'on avait aperçu à Wimbledon au mois de juillet dernier. Gasquet avait retrouvé les demi-finales d'un tournoi du Grand Chelem au All England Lawn Tennis and Croquet Club.

Face à l'Australien, pas réputé pour sa qualité de déplacement, le Français a passé un nouveau cap au niveau des sensations. Au service, la tête de série N.12 a affiché des statistiques très élevées et sécurisantes: 70% de premières balles, pour 6 aces. En relance, il a également sorti le grand jeu. Le 12e joueur mondial a réussi à prendre le service de l'Australien à 5 reprises. Depuis le début du tournoi, c'est sa moyenne : 6 face à Kokkinakis et 5 face à Haase.

Plus que tout, dans ce pêle-mêle de chiffres, il faut retenir les 16 occasions de prendre le service, de grande qualité, de Tomic. Avec son jeu en variation, notamment en coup droit, Gasquet a les munitions pour aller chercher l'engagement de son adversaire. Et surtout le gêner pendant l'échange. Agressif dans le jeu, il a passé 43 coups gagnants au 3e tour, et commis seulement 15 fautes directes.

De son côté, Tomas Berdych a vécu un début de tournoi inégal. Vainqueur de ses deux premiers tours en trois sets, le Tchèque a ensuite eu plus de mal à se débarrasser de Guillermo Garcia-Lopez au 3e tour. Pas loin d'être son clone tennistique, excepté le revers à une main, l'Espagnol et son jeu dans le court ont posé mille problèmes au double vainqueur de la Coupe Davis. La copie rendue, et le plan tactique utilisé (jouer les diagonales au maximum) par le 31e joueur mondial peut donner des idées à Gasquet.

Face au joueur d'Albacete, le 6e joueur mondial a montré ses premiers signes de faiblesses. Avec 63 fautes directes, soit plus du double que lors de ses deux premiers matches (22 lors du 1er tour, 24 lors du 2e tour), il a montré que son niveau pouvait sérieusement baisser d'un match à l'autre.

Après un début de saison très convaincant, ponctué par une demie à l'Open d'Australie et une finale à Monte-Carlo (perdue face à Novak Djokovic), Berdych a fait un pas en arrière depuis Roland-Garros. Clin d'oeil : deux Français, Jo-Wilfried Tsonga, à Paris, et Gilles Simon, à Wimbledon, l'ont éliminé en huitièmes de finale des deux derniers tournois du Grand Chelem. Comme dit le dicton : jamais deux sans trois.

Entre les deux hommes, c'est l'égalité parfaite : 6 succès partout. Mais petit avantage à Tomas Berdych, qui a remporté les trois dernières rencontres qu'il a disputées face au Biterrois, dont deux en 2015 (Masters 1000 de Madrid, Doha). En Grand Chelem, il a également remporté la seule confrontation (au 3e tour de l'Open d'Australie 2011). Mais sur un format à trois sets gagnants, Richard Gasquet a remporté la dernière opposition : c'était à Roland-Garros, lors de la demi-finale de la Coupe Davis 2014. Jouée une semaine après l'US Open, cette rencontre avait vu Berdych, complètement perdu, se faire éparpiller en trois petits sets sur le Central (6-3, 6-2, 6-3).

Ce sera la clé de la rencontre face à Berdych. A l'aise sur son engagement face à Bernard Tomic, Richard Gasquet devra continuer sur sa lancée sur les points gagnés derrière sa première balle. Sur l'ensemble des trois premiers tours, son pourcentage moyen est de 82%, avec un pic à 90% face à l'Aussie. Avec un coup très fort, le revers, et un coup fort, le coup droit, Gasquet a les armes pour enchaîner avec efficacité derrière son service. Jouer la balle tôt, chercher les diagonales, Gasquet aura du travail tactiquement parlant pendant ses jeux de service.

Seulement 1h29 passées sur le court face à Bernard Tomic, un physique au top, un dos en état de fonctionner, Richard Gasquet va affronter Tomas Berdych dans les meilleures conditions possibles.