Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Avant de défier Djokovic, trois bonnes raisons de déprimer pour Monfils

Laurent Vergne

Mis à jour 09/09/2016 à 11:12 GMT+2

US OPEN 2016 – Gaël Monfils n'a jamais semblé aussi solide qu'en cette fin d'été 2016. Une bonne nouvelle, car ce qui l'attend vendredi face à Novak Djokovic est un défi d'une difficulté maximale. En trois statistiques, voilà trois bonnes raisons de se faire du mouron pour le Français.

Gaël Monfils

Crédit: Panoramic

1. Les demies, ce n'est (vraiment) pas le truc des Français

Pour les joueurs français, c'est un véritable mur. En huitièmes de finale, depuis 25 ans, ils affichent un taux de réussite aux alentours de 50% en Grand Chelem. En quarts de finale, leur ratio reste encore très respectable : 40% de victoires (22 matches gagnés, 33 perdus). En revanche, pour les rescapés dans le dernier carré, c'est clairement le plafond de verre. Quatre victoires pour seize défaites, soit à peine 18% de réussite. Logique que le ratio s'affaiblisse au fil des tours mais c'est bel et bien là que les Français, globalement, trouvent leur limite absolue dans les tournois majeurs depuis un quart de siècle.
Dans les années 2000 et 2010, il n'y a eu que deux Français finalistes en Grand Chelem : Arnaud Clément, à l'Open d'Australie en 2001, et Jo-Wilfried Tsonga, toujours à Melbourne, en 2008. Ce sont donc les deux seuls joueurs sur cette période à avoir gagné une demi-finale. Et encore, dans le cas de Clément, faut-il rappeler que son adversaire était un... autre Français, Sébastien Grosjean, ce qui garantissait un succès tricolore. Tsonga est en réalité le seul à s'être imposé face à un adversaire étranger aux portes d'une finale majeure. Une victoire magistrale, puisque le Manceau, en mode ouragan, avait dérouillé Nadal en trois petits sets.
En dehors de cela, que des échecs, donc. Les Français ont perdu huit demi-finales de Grand Chelem depuis l'exploit austral de Tsonga : Gaël Monfils à Roland-Garros en 2008, Richard Gasquet à l'US Open 2013 et à Wimbledon 2015, et Tsonga à cinq reprises, en Australie (2010), Roland-Garros (2013, 2015) et Wimbledon (2011, 2012). Sur l'ensemble de leurs carrières, ils présentent tous un bilan catastrophique : 1-5 pour Tsonga, 0-3 pour Gasquet, 0-1 pour Monfils. Auparavant, Sébastien Grosjean, le précédent français demi-finaliste avant la génération Tsonga, n'avait pas été davantage en réussite : quatre échecs en quatre tentatives. C'est à cette muraille presque infranchissable que Monfils doit s'attaquer vendredi. Bon courage à lui d'autant que, facteur aggravant, il va devoir le faire contre un certain Novak Djokovic...
picture

Gaël Monfils - US OPEN 2016

Crédit: AFP

2. Djokovic, le pire adversaire possible pour un Français

Nous l'avions évoqué ici-même avant le quart de finale face à Jo-Wilfried Tsonga. C'est toujours aussi vrai. Novak Djokovic est une des bêtes noires du tennis français. Certes, il est la bête noire de beaucoup de monde, mais depuis le quart de finale remporté par Tsonga face au Serbe en janvier 2010, il a tout de même été battu en Grand Chelem par des joueurs issus de Suisse (Federer, Wawrinka,), Espagne (Nadal), Grande-Bretagne (Murray), Etats-Unis (Querrey), République tchèque (Berdych), Japon (Nishikori) et même Autriche (Melzer).
Dans le même temps, les Tricolores restent donc sur 22 défaites consécutives et 19 de ces 22 défaites l'ont été sans chaparder le moindre set au natif de Belgrade. Un bilan pour le moins cinglant. Puis Djokovic, lui, aime les demi-finales. Les Français ont perdu 16 de leurs 20 dernières demies ? Pour le numéro un mondial, c'est exactement le contraire : 16 victoires sur les 20 dernières. Une seule façon de se rassurer (un peu) ? La dernière fois que Djokovic a été battu dans une demi-finale majeure, c'était justement à New York, il y a deux ans, face à un joueur qui n'avait encore jamais disputé de grande finale, en l'occurrence Kei Nishikori. La grosse différence, c'est que le bilan de Nishikori contre le Serbe était alors le suivant : une victoire, une défaite. Rien de comparable avec celui de Monfils.

3. Djokovic 12, Monfils 0

Ne cherchez pas. Vous ne trouverez pas. Gaël Monfils n'a jamais, au grand jamais battu Novak Djokovic. 11 ans de confrontation et 12 duels avec, toujours, le même dénouement : défaite de la Monf'. Leur premier match, épique, aurait pu, aurait dû être gagné par Monfils, alors au-dessus de son adversaire, d'un an son cadet. Le Français l'avait perdu 7-5 au 5e set, à Flushing Meadows, déjà. Par la suite, l'écart entre les deux joueurs n'a cessé de croître, Djokovic devenant un des plus grands champions de l'histoire quand Monfils usait de son charisme à intervalles plus ou moins réguliers en intermittent du spectacle. Il y a eu des défaites cinglantes, comme celle en finale de la Coupe Davis 2010. D'autres fois, le coup est passé près. Comme à Bercy en 2009 ou à Montréal en 2014 (victoire à chaque fois 7-6 au 3e set de Djokovic).
Il n'y a eu qu'un seul duel au cours des deux dernières saisons, le mois dernier, au Canada, pour une victoire en deux sets (6-3, 6-2) du numéro un mondial. C'est donc un défi immense qui attend Monfils. Immense, mais pas impossible. Après tout, toutes les séries sont faites pour se terminer un jour. C'est en surmontant des handicaps similaires que Stan Wawrinka était devenu un vainqueur en Grand Chelem en Australie en 2014. Le Vaudois restait sur 14 défaites de suite en huit ans avant de battre Djokovic en quarts. Quant à Nadal, en finale, c'était son premier succès contre lui. Il ne l'avait jamais battu et ne lui avait même jamais pris le moindre set en… douze confrontations. 12-0, ça ne vous rappelle rien ?
picture

Le Top 10 de Monfils

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité