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Quatre premières qui ont viré au cauchemar : Ce qu'Anderson ne veut pas vivre dimanche

Laurent Vergne

Mis à jour 10/09/2017 à 19:23 GMT+2

US OPEN 2017 – A 31 ans, Kevin Anderson va disputer dimanche sa toute première finale dans un tournoi du Grand Chelem. Par le passé, certains ont bu la tasse lors de leur première expérience dans ce contexte particulier. De Chris Lewis à Martin Verkerk, retour sur quatre épisodes douloureux, quatre jours de gloire qui ont viré au naufrage.

Chris Lewis face à John McEnroe en finale de Wimbledon en 1983.

Crédit: Getty Images

Wimbledon 1983 : Chris Lewis, cet inconnu

Qui c'est ? Peut-être le finaliste le plus étonnant des 50 dernières années à Wimbledon, même si Lewis, déjà âgé de 27 ans, avait gagné le tournoi chez les juniors huit ans plus tôt. Lorsque débute cette édition 1983, le Néo-Zélandais navigue autour de la 50e place au classement mondial. En Grand Chelem, il n'a jamais dépassé les huitièmes de finale, atteint deux fois en Australie, à l'époque où pas grand monde parmi les ténors ne se déplace aux Antipodes. Personne ne pense à lui, même parmi les sérieux outsiders.
Comment il est arrivé là ? Ce Wimbledon 1983 va connaitre un peu le même phénomène que l'US Open 2017, avec une moitié de tableau dévasté : le forfait de dernière minute de Gene Mayer, N.6 mondial, la présence de grosses têtes de série allergiques à l'herbe, comme les Argentins Vilas et Clerc. Puis l'élimination du tenant du titre, Jimmy Connors, dès les huitièmes par Kevin Curren. Chris Lewis bénéficie d'un tableau en or, avec Odizor en huitièmes ou Purcell en quarts. Son exploit ? Battre Curren (8-6 au 5e) en demi-finale. Il est alors le premier finaliste non tête de série à se hisser en finale à Londres dans l'ère Open.
Son cauchemar final : 6-2, 6-2, 6-2. Pour Lewis, l'affaire s'est mal embarquée dès le premier jeu, quand sa raquette grande taille, la Prince Original Graphite (il était alors le premier joueur à atteindre une finale majeure avec une raquette de ce type), s'est cassée après quelques points. Mais son principal problème aura été un John McEnroe au sommet de son art. "Il était sur une autre planète à cette époque", dira le Néo-Zélandais. Lewis ne dépassera plus jamais le 3e tour en Grand Chelem.

Roland-Garros 1986 : Super Mika Bros fait flop

Qui c'est ? Le tennis suédois, dans les années 1980, c'est quelque chose. Particulièrement en ce printemps 1986. Avec Wilander (2e), Edberg (7e), Nystrom (8e) et Jarryd (9e), ils sont quatre dans le Top 10 mondial. Mikael Pernfors, 22 ans, tente tant bien que mal de se frayer un chemin dans cette galerie de champions. En pleine progression, il a intégré le Top 30 à l'ATP. Mais il ne compte alors ni titre ni finale à son palmarès.
Comment il est arrivé là ? Pernfors et Roland-Garros, c'est l'histoire d'un coup de foudre. Le public parisien va se prendre d'affection pour ce jeune joueur plein de fraicheur, coqueluche des médias avec son sourire et sa coupe en brosse. Son parcours, c'est l'anti-Chris Lewis. Il sort Edberg au 2e tour, puis le redoutable terrien argentin Martin Jaite en huitièmes, Boris Becker en quarts et Henri Leconte en demies. A chaque fois, il était dans la position de l'outsider. A chaque fois, il sort vainqueur, à la surprise générale et avec une sacré résilience puisque contre Becker et Leconte, il va surmonter la perte du premier set.
Son cauchemar final : 6-3, 6-4, 6-2. La fin de l'insouciance. Pas franchement d'humeur à plaisanter, Ivan Lendl va ramener Pernfors à la raison. Trois petits sets, et un côté implacable. Mikael Pernfors va quand même grimper jusqu'à la 15e place après son brillant tournoi, mais jamais plus il ne sera autant à la fête en Grand Chelem par la suite. Son Roland restera un "one shot".
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Finale de Roland-garros 1986 : Mikael Pernfors ne pèse pas lourd contre Ivan Lendl.

Crédit: Getty Images

Open d'Australie 2003 : Schüttler atomisé

Qui c'est ? Un joueur plutôt besogneux, pas franchement considéré comme l'héritier de Becker ou Stich. A 26 ans, l'Allemand n'a encore jamais poussé la porte du Top 30 à l'ATP et s'il a remporté deux tournois mineurs, on ne l'a encore jamais vu au-delà des huitièmes de finale en Grand Chelem, cap qu'il n'a d'ailleurs atteint qu'une seule fois en arrivant à Melbourne en janvier 2003.
Comment il est arrivé là ? Pour accéder à la finale, l'ami Schüttler va quand même taper Marat Safin (tête de série numéro 3) au 3e tour, David Nalbandian (N.10) en quarts et Andy Roddick (N.9) en demies. Mais l'Américain était complètement cuit après son marathon culte face à Younes El Aynaoui. Une vraie solidité, un soupçon d'opportunisme, et voilà le travail.
Son cauchemar final : 6-2, 6-2, 6-1. "Si Agassi mange un truc avarié la veille, j'aurais une chance", sourit Rainer Schüttler après son accession à la finale. L'Allemand est un nain comparé à l'Américain, particulièrement à Melbourne, où Dédé est comme chez lui. De fait, Agassi a bien mangé, bien dormi, et il va coller une vraie raclée à son adversaire en finale. Schüttler ne marque que cinq jeux et même sous la chaleur de la Rod Laver Arena, Agassi a à peine le temps de transpirer : 1h16, soit une des plus courtes finales de Grand Chelem jamais vues chez les hommes.

Roland-Garros 2003 : Verkerk étoile filante (et géante)

Qui c'est ? Quand il débarque à Roland-Garros en 2003, Martin Verkerk, 46e mondial, a deux tournois du Grand Chelem derrière lui. Pour deux défaites au premier tour. Ce n'est donc pas lui faire injure de dire qu'il n'était pas attendu en finale. Surtout à Paris, sachant que le grand batave n'avait encore jamais dépassé les quarts de finale dans un tournoi sur terre battue.
Comment il est arrivé là ? Lui ne doit rien à personne et si son parcours a stupéfait le monde du tennis, Verkerk a signé exploit sur exploit pour arriver là. C'est surtout en quart et en demi-finale que le Batave claque deux perfs hallucinantes, en éliminant d'abord Carlos Moya, ancien vainqueur du tournoi (8-6 au 5e set), et plus encore Guillermo Coria, un des grands favoris, expédié en trois sets. Ça, vraiment, personne ne l'avait vu venir, probablement même pas l'intéressé lui-même. Son énorme service, arme pas toujours fatale sur terre, aura fait des ravages : 112 aces en six matches pour rallier la finale.
Son cauchemar final : 6-1, 6-3, 6-2. Vu la manière dont il a dézingué Coria, on finit par se demander si l'improbable Martin ne va pas aller au bout. Mais non. Juan Carlos Ferrero, finaliste malheureux un an plus tôt, se cogne de cette belle histoire. C'est son heure, son moment, et il s'impose en trois sets. Le géant (198 centimètres) parait soudain tout petit et sans arme au cours de cette finale à sens unique, où Verkerk n'aura fait illusion que quelques minutes en breakant en début de deuxième manche.
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