Federer n'a plus d'inquiétude, il a retrouvé la forme

L'état de forme de Roger Federer est scruté avec attention depuis le début de l'US Open. Surtout dans une édition où quelques grands noms manquent à l'appel. Beaucoup de repères ont disparu et le Suisse, vainqueur de deux tournois majeurs en 2017, en est un auquel se raccrocher. Alors quand une rumeur faisant état d'un possible renoncement du numéro 3 mondial avant son match du troisième tour a commencé à se propager samedi soir, un frisson d'inquiétude a parcouru Flushing Meadows. Severin Lüthi, l'entraîneur du Maestro, a vite rassuré tout le monde. Federer s'est bien aligné, a gagné et encore mieux, il a rassuré.

En délicatesse avec son dos à Montréal et forfait pour Cincinnati, l'ancien numéro 1 mondial n'arrivait pas à New York dans les conditions optimales. Ses deux premiers tours n'avaient guère permis d'y voir plus clair malgré ses dénégations concernant un éventuel retour de la douleur. Le match face à Feliciano Lopez a tranquillisé tout le monde. Le Bâlois a mis de côté ses errances (quatre sets perdus lors de ses deux premières rencontres) et ses cadeaux (56 puis 68 fautes directes) pour boucler la rencontre en trois sets sans beaucoup de concessions (6-3, 6-3, 7-5).

La manière a changé du tout au tout entre ses deux premiers tours et son troisième match. "C'était clairement sympa de commencer en gagnant deux sets de rang pour changer. C'était différent jusque-là," en a souri Federer en conférence de presse après la rencontre. Après sa frayeur face à Mikhail Youznhy, il avait pointé du doigt son manque de préparation pour le tournoi et espérait vite retrouver le bon tempo. Sa victoire contre Feliciano Lopez a montré qu'il avait visé juste et que son analyse sur son état de forme était la bonne.

Elle valide, aussi, ses choix d'avant tournoi : "Je pense que nous avons eu la bonne approche en y allant doucement lors de l'entraînement la semaine dernière. Si on avait trop forcé, j'aurais eu un gros contrecoup et j'aurais même pu ne pas jouer du tout." Les frayeurs du début de tournoi étaient le prix à payer avant de monter en puissance en douceur. Le Suisse, passé maître dans la connaissance de son corps et de ses limites lors de ces dernières années, a assumé ce risque d'être moins en jambes. Le pari est pour le moment en train de payer. Il met de mieux en mieux en place son tennis et Lopez en a fait les frais.

L'autre point d'achoppement aurait pu être son physique. Mais il tient malgré deux longs matches à digérer. "Dans l'ensemble, je me sentais beaucoup mieux, a-t-il raconté en évoquant son duel face à l'Espagnol. J'étais content d'avoir de l'énergie parce que c'était ma plus grande inquiétude. Je craignais, après mes deux rencontres en cinq sets, de me sentir un peu plus lent, d'avoir du mal à lancer la machine. J'avais peur d'avoir trop forcé et que cela m'ait fatigué." La fatigue, il la ressentira peut-être plus tard dans le tournoi. Pour le moment, c'est surtout d'avoir retrouvé ses repères et oublié la peur de se faire mal qui le rassurait.

"L'idée était de jouer sans appréhension, de plonger sur les volées et sur les slices. (…), Aujourd'hui, j'ai de plus en plus confiance dans mes déplacements. Mon service est en place. Mon état d'esprit aussi. Je peux juste me concentrer sur le fait de jouer au tennis." Il l'admet : "J'avais besoin d'un match comme ça." Après deux rencontres de tâtonnements, Federer a profité de la troisième pour retrouver toute sa confiance. Un peu comme à l'Open d'Australie où sa victoire face à Tomas Berdych au 3e tour avait prouvé qu'il était en plein forme après deux matches sur courant alternatif. Et contrairement à Melbourne où il avait enchaîné avec Kei Nishikori, il aura, contre Philipp Kohlscheiber, une nouvelle confrontation pour se jauger. L'Allemand ne l'a jamais battu en onze confrontations.