Lucas Pouille en 8e de finale : "La pire erreur serait de me projeter"

Diego Schwartzman, Pablo Carreno Busta, Sam Querrey et Kevin Anderson. Voilà la liste des adversaires, actés et potentiels, qui attendent de Lucas Pouille d'ici les demi-finales. Non, nous ne sommes pas au tournoi de Washington, mais bien à New York à l'US Open. Le jeu de massacre qui a eu lieu avec les joueurs les mieux classés du tournoi ont considérablement ouvert le bas de tableau, plus "Open" que jamais pour ceux qui s'y trouvent encore. Ça, le 20e mondial l'a bien compris.

Cette saison, malgré deux titres gagnés sur le circuit ATP, le protégé d'Emmanuel Planque a plus rongé son frein qu'autre chose. En Grand Chelem, il a signé deux quarts de finale de suite à Wimbledon et l'US Open l'an passé. En 2016, c'est une brillante victoire en cinq sets face à Rafael Nadal qui l'a même propulsé sur le devant de la scène américaine. Mais depuis, c'est morne plaine.

Un 1er tour à Melbourne, où il était blessé au pied, un 3e tour à Roland-Garros, un 2e à Wimbledon... en somme, en tournois majeurs, son bilan claque un peu moins. L'US Open arrive ainsi à point nommé pour gommer sa frustration. Surtout depuis qu'il s'est qualifié pour les huitièmes de finale vendredi, une première pour lui cette année en Grand Chelem, et qu'il contemple d'un oeil discret son tableau, où Murray, Cilic, Ferrer, Tsonga, Isner et Alexander Zverev sont aux abonnés absents. Désormais, c'est Pablo Carreno Busta (19e), le joueur le mieux classé de cette partie, juste devant le Français. Une aubaine quand on voit regarde plus haut...

"Ce n'est pas la partie de tableau la plus forte de tous les temps, a-t-il reconnu dans un sourire. C'est comme ça, il y a parfois des parties de tableau qui s'ouvrent et il faut savoir en profiter... mais il reste de très bons joueurs", a souri Pouille, qui ne s'emballe pourtant pas. "La pire erreur serait de me projeter. J'ai de bons souvenirs ici (...) j'ai envie d'aller plus loin. Mais tous les joueurs (encore qualifiés) se disent la même chose : ils ont tous leur chance. Je prends match par match", a-t-il assuré.

C'est d'ailleurs ce qu'il a fait avec le Kazakh Mikhail Kukushkin. Après un premier set perdu face au 103e mondial, le Nordiste de 23 ans a réussi à s'imposer en quatre manches (2-6, 6-3, 6-4, 6-4). Un nouvel avertissement après les cinq sets joués contre Jared Donaldson, qui l'avait d'ailleurs battu au 1er tour du Masters 1000 de Montréal. Mais au moins, il avance. "Kukushkin a été meilleur que moi sur ce premier set. Mais je ne me suis pas affolé, j'ai continué à faire ce que je faisais avec un petit peu plus d'intensité. C'est un bon match sérieux."

Du sérieux, c'est aussi ce qu'il devra montrer face à son prochain adversaire, Diego Schwartzman. L'Argentin, 33e mondial, a gagné leur première rencontre il y a quatre ans à Bastad ; dimanche, il pourrait lui poser encore bien des problèmes, lui qui a dominé Dominic Thiem à Montréal cet été. "Il n'est pas très connu, a souligné le n°2 français, mais il est très bon et très surprenant". Ce n'est pas Marin Cilic qui dira le contraire. Chahuté par Schwartzman et des adducteurs douloureux, le Croate a raté une occasion en or de jouer une 3e finale majeure, quelques semaines après celle perdue à Wimbledon. Pouille est prévenu, c'est le moins que l'on puisse dire.