Pouille s'est vraiment compliqué la vie, mais il s'en est sorti

Lucas Pouille aurait dû gagner ce match en trois sets. Il aurait pu le plier en quatre. Il a fini par le remporter en cinq. Ce fut beaucoup plus compliqué que l'on n'aurait pu l'imaginer après les deux premières manches, mais le Français est quand même venu à bout de Jared Donaldson après trois heures trente de combat (7-5, 6-4, 4-6, 3-6, 6-4) et c'est bien là l'essentiel. "Je me suis compliqué un peu la tâche", a admis le Nordiste dans un bel euphémisme au micro d'Eurosport à sa sortie du court.

En réalité, Lucas Pouille aura passé son après-midi new yorkaise à se la compliquer, la vie. Même dans les deux premiers sets qu'il a enlevés en moins d'une heure et demie. Mais dans le premier comme dans le deuxième, il a lâché un break d'avance. Malgré tout, avec ces deux sets dans la poche, et un break rapide qui lui a permis de mener 3-0 dans le troisième acte, il avait toutes les cartes en main pour plier cette rencontre rapidement. Mais c'était sans compter sur sa friabilité du moment et sur son adversaire, très accrocheur.

Car Jared Donaldson a abordé cet US Open avec une bonne dose de confiance dans la raquette. Le jeune Américain à la coupe de cheveux improbable mais aux jambes vives et au bras solide avait atteint les huitièmes de finale à Montréal puis les quarts à Cincinnati. Avec, au passage de ce dynamique été, un succès sur Lucas Pouille... Tout cela a-t-il pesé ? Peut-être. Toujours est-il que tout doucement, ce match a commencé à tourner. Un débreak, puis un break, et Donaldson, près de la porte 20 minutes plus tôt, venait de recoller à deux sets à un.

Pouille aura à nouveau une ouverture dans le quatrième set mais faute de pouvoir concrétiser une seule de ses cinq balles de break à 3-3, le protégé d'Emmanuel Planque a cédé sa mise en jeu dans la foulée. Poussé dans un cinquième set, gentiment en train de se faire hara-kiri, on le sentait alors bien mal embarqué. Et c'est lui qui s'est retrouvé au bord du précipice lorsque Donaldson a bénéficié d'une balle de break dans le huitième jeu. Paradoxalement, ce fut le déclic qu'il fallait au Français. Dans les deux derniers jeux, il a peut-être produit son meilleur tennis de la journée, que ce soit pour signer le break décisif ou le confirmer dans la foulée.

Voilà une victoire qui ne peut que faire du bien à Lucas Pouille, qui aime décidément ce court 17 où il avait battu Roberto Bautista Agut l'an passé. En cinq sets, déjà. C'est d'ailleurs en train de devenir sa spécialité à Flushing. Sur 2016 et 2017, le voilà maintenant crédité de quatre victoires en cinq manches à l'US Open. On saura d'ici quelques jours si ce match contre Donaldson peut servir de déclic, de nouveau départ. Il affrontera le Kazakh Mikhail Kukushkin pour une place en huitièmes. Rien d'insurmontable s'il montre son vrai visage, celui que l'on a vu, par séquences, mercredi soir.