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Andy Murray de retour à Wimbledon : cette année, la pression ne passera pas par lui

Sébastien Petit

Mis à jour 22/06/2014 à 16:32 GMT+2

Sans titre ATP ni finale jouée depuis un an, Andy Murray est de retour à Wimbledon avec l'espoir un peu fou de conserver son titre en se jouant de la pression.

Andy Murray scruté de près au tournoi du Queen's 2014

Crédit: Panoramic

Maintenant que l'Angleterre a été éliminée de la Coupe du monde de football, les Britanniques vont pouvoir se laisser porter par la ferveur de Wimbledon. Mais cela dépendra surtout de la performance d'un homme. Un an après sa brillante victoire sur le gazon londonien, Andy Murray revient sur le pré vert pour tenter de conserver un titre historique, conquis en finale face à Novak Djokovic. Cette victoire a été - jusqu'ici - le point culminant de sa carrière, après une montée en puissance irrésistible de l'Ecossais sur gazon, vainqueur du trophée du Queen's trois semaines avant et surtout de l'or olympique sur la pelouse du All-England Club une année auparavant. Mais depuis cela, Murray tatonne.
Il a perdu son titre à l'US Open en septembre 2013, avant d'interrompre la fin de saison pour se faire opérer du dos. Son retour sur le circuit s'est fait en douceur. Il n'a pas défendu son titre à Brisbane début 2014, n'est pas allé plus loin que les quarts de finale à l'Open d'Australie, battu par Roger Federer, a été asphyxié par Rafael Nadal en demi-finales de Roland-Garros, a perdu son titre à Miami face à Novak Djokovic et celui du Queen's face à Radek Stepanek dès le troisième tour (7-6, 6-2). Il n'a pas réussi à jouer ne serait-ce qu'une finale sur le circuit ATP cette saison, une première pour lui à cette époque de l'année depuis la saison 2006. Depuis la finale londonienne de 2013, il n'a plus battu un joueur du Top 10 malgré six oppositions depuis un an. Bref, il a connu meilleures statistiques avant de débuter un tournoi du Grand Chelem.

Un parcours taillé pour lui à Wimbledon

"Cette année est différente par rapport aux précédentes, relativise le numéro cinq mondial. J'étais extrêmement nerveux. L'an passé, je sentais beaucoup de pression sur moi une semaine avant. Le tournoi a été très difficile. Sans doute parce que j'ai gagné l'année dernière, je ne ressens plus la même pression. Plus je me rapproche du début du tournoi et plus je me sens bien. C'est étonnant, c'est une nouvelle expérience pour moi et c'est très intéressant." Pas de doute : Murray est un joueur nouveau. S'il n'est pas connu pour avoir le mental le plus fort du circuit, il est arrivé à Londres avec des certitudes.
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Andy Murray a facilement écarté Paul-Henri Mathieu au 2e tour du Queen's

Crédit: AFP

Sa collaboration (brutale) avec Ivan Lendl a pris fin en mars, mais Murray est redevenu un membre du Top 5 mondial à force de travail. Le tournoi de Wimbledon, fort d'un mode de calcul spécial pour déterminer les têtes de série, l'a même propulsé en N.3 dans le tableau messieurs et placé dans la même demie partie de tableau que Novak Djokovic. Avant de croiser le fer avec le Serbe dans le dernier carré, l'Ecossais aura un parcours à sa portée avec le Belge David Goffin pour commencer, un quatrième tour face à Kevin Anderson ou Fabio Fognini, puis un éventuel quart de finale face à David Ferrer ou Grigor Dimitrov, qui lui a succédé au palmarès du Queen's. De quoi lui permettre de monter en puissance dans ce tournoi. Être tête de série N.3, c'est grandement utile.
Avant sa demi-finale perdue très facilement face à Nadal sur la terre battue parisienne (6-3, 6-2, 6-1), Murray avait fait avant bonne impression à Roland-Garros. Cette saison, il avait connu son meilleur résultat en battant Tsonga (alors onzième mondial) en huitièmes de finale du Masters 1000 de Miami, mais à Paris, il a connu trois victoires de rang face à des Top 30 (Philipp Kohlschreiber, Fernando Verdasco et Gaël Monfils), dont deux en cinq sets, qui sont autant de victoires références pour lui cette année. Il a montré que tactiquement et mentalement, son tennis était en place... avant un arrêt brutal avec Nadal à Paris et Stepanek au Queen's, qui a mis fin fin à une série de 19 victoires de rang sur gazon débutée en 2012.
Il semble plus facile de gagner Wimbledon pour la deuxième fois
Perdre d'entrée de tournoi sur gazon n'est pas un fait inédit pour Murray. En 2012, Nicolas Mahut l'avait aussi dominé au Queen's ; cela ne l'avait pas empêché de jouer sa première finale à Wimbledon un peu plus tard. Depuis sa toute première participation il y a neuf ans, le Britannique n'a fait qu'améliorer son parcours année après année. Partant d'un troisième tour en 2005, c'est la victoire finale qu'il est allé chercher huit ans plus tard, non sans une stagnation entre 2009 et 2011 avec trois demi-finales jouées consécutivement. Mais jamais il n'a fait moins bien que l'année précédente. Fait statistique qui risque de changer cette année, à moins qu'il ne remporte son troisième titre du Grand Chelem dans quinze jours.
Défendre un titre du Grand Chelem, Murray s'y était déjà confronté une fois, à l'US Open en 2013. Cela n'a pas été une grande réussite, le Britannique n'ayant pas été plus loin que les quarts de finale à cause de Stanislas Wawrinka (défaite en trois sets 6-4, 6-3, 6-2). Sur le gazon de Wimbledon, ce ne sera pas la même chose. Dans l'ère Open, il ne sont pourtant que quatre joueurs à avoir conservé leur titre après leur première victoire l'année suivante : Borg en 1977, Becker en 86, Sampras en 94 et Federer en 2004. Liste à laquelle Nadal pourrait se rajouter en tant que vainqueur en 2008 et 2010, celui ayant raté l'édition 2009 sur blessure. Djokovic, lui, s'était arrêté en demi-finale l'année suivant son sacre.
"Cela va être incroyable pour Murray, a pourtant estimé sur la BBC John McEnroe, triple vainqueur à Londres. Vous avez un bref moment d'euphorie, puis vous commencez à avoir l'idée de gagner de nouveau... Il est plus difficile de rester au sommet que d'y arriver une première fois, mais pour moi, il semble plus facile de gagner Wimbledon pour la deuxième fois. Il y a beaucoup moins de pression. Et parfois vous avez faim quand vous avez goûté une fois..." Après avoir réussi là où ses compatriotes avaient échoué avant lui depuis Fred Perry dans les années 1930, Andy Murray ne pourra que jouer libéré. D'autant que pour l'aider à se remettre dans le sens de la marche, : Amélie Mauresmo. Comme Roger Federer et Novak Djokovic finalement.
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Andy Murray avec Amélie Mauresmo

Crédit: Imago

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